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Isabel Cortés, correspondante
Dans les eaux internationales, loin de toute côte, la Flottille mondiale Sumud a été interceptée par les forces navales israéliennes la semaine dernière. L’opération israélienne, impliquant des drones, un brouillage des communications et des commandos armés, a déclenché une mobilisation internationale. Depuis, des mobilisations se sont tenues partout dans le monde.
En Italie, des centaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi alors que la principale confédération syndicale du pays (CGIL) avait appelé à la grève générale. 80 000 personnes à Rome et 50 000 à Turin, près d’un million manifestait dans une centaine de manifestations le 3 octobre. Des mobilisations semblables se sont produites en Espagne, au Portugal, en Suisse, à Paris, à Londres et ailleurs, pour ne parler que des pays occidentaux.
Amnesty International du Royaume-Uni a dénoncé l’action comme une « attaque contre le droit international ». La députée européenne française Emma Fourreau a remis en question la confiance accordée à Israël pour gérer l’aide, vu son rôle dans la famine.
À Montréal, 20 000 personnes ont marché dans les rues le samedi 4 octobre. À l’instar de la jeunesse ailleurs dans le monde, 45 000 étudiantes et étudiants à Montréal n’auront pas de cours pendant deux jours cette semaine. Nous reviendrons sur la question dans un autre article à paraître.
C’est sans compter les mobilisations dans les pays du Sud, dont la Malaisie, et les gestes posés par des gouvernements, dont celui de Gustavo Petro. Le gouvernement colombien a décidé d’expulser les diplomates israéliens pour crime contre la flottille Sumud.
Suite à l’arraisonnement dans les eaux internationales, la Colombie a expulsé la délégation israélienne qualifiant l’acte de « crime international » du premier ministre Benjamin Netanyahu. Cet incident ne ravive pas seulement le débat sur la légalité du blocus de Gaza, mais expose les tensions entre le Sud global et les puissances soutenant Israël.
Le bateau Conscience, sur lequel on retrouve la Québécoise Nima Machouf, poursuit son chemin avec la Flotille de la liberté pour Gaza. Elle devrait atteindre Gaza d’ici trois jours environ. Pour participer èa la campagne de soutien à Conscience nous vous invitons à suivre.
La rédaction
Le gouvernement de Gustavo Petro expulse ce qui reste de délégation diplomatique en Colombie

Le président Gustavo Petro a réagi rapidement sur X, en exigeant la libération immédiate de Bedoya et Barreto de « crime international », deux Colombiens arrêtés par l’armée israélienne. Quelques heures plus tard, il a expulsé la délégation diplomatique israélienne, réduite à un consulat de 40 personnes après la rupture des relations en 2024. Petro a aussi annoncé la dénonciation du traité de libre-échange avec Israël et le remplacement des armes américaines prêtées pour la sécurité présidentielle, rejetant la « subordination » aux puissances étrangères.
Le ministère des Relations extérieures de la Colombie a publié un communiqué condamnant l’« enlèvement » comme une violation des Conventions de Genève et ont appelé 16 pays ayant des citoyen.nes à bord — comme l’Espagne, le Brésil et la Turquie — à protéger leurs citoyen.nes. Petro a lié l’époque aux idées de Hannah Arendt, suggérant que les politiques totalitaires persistent au XXIe siècle et a accusé les États-Unis et Trump d’être complices du « génocide » par leur soutien à Israël.
Solidarité latino-américaine et mondiale
Le Chili a aussi élevé la voix. La porte-parole Camila Vallejo a exprimé le soutien total du gouvernement à la flottille, qui inclut les Chiliennes-Suédoises Marita Rodríguez et Lorena Delgado Varas, dont l’histoire d’exil sous Pinochet résonne avec la lutte palestinienne. La Chancellerie chilienne suit la situation, prête à agir. Le Mexique, le Brésil et d’autres pays avec des membres de leur communauté à bord ont émis des déclarations similaires.
La présence de figures comme Greta Thunberg a amplifié le message, rappelant au monde que la flottille n’était pas une menace, mais un cri d’humanité.
Vers un point de bascule ?
La capture de la Flottille Sumud n’est pas qu’un incident maritime ; c’est un défi à l’ordre mondial. Petro, évoquant son appel à l’ONU pour une « Armée de salut » contre le génocide, positionne la Colombie comme leader du Sud global. Si les États des pavillons, comme le suggère Murray, poursuivent ces enlèvements au niveau national, cela pourrait établir un précédent contre l’impunité. Cependant, sans mécanismes comme la résolution « Uniting for Peace » de l’ONU, le blocus persiste, asphyxiant non seulement Gaza, mais la justice elle-même.
La question résonne : cet acte de solidarité, soutenu par des nations comme la Colombie et le Chili, marquera-t-il un tournant ? Alors que les activistes risquent l’expulsion, le monde observe si l’indignation se traduira en action.