Isabelle Papillon, Haiti Liberté, 10 mars 2021
e dimanche 7 mars dernier, une grande marche a été organisée à l’initiative du secteur médical de la zone métropolitaine pour dénoncer l’assassinat crapuleux du Docteur Ernst Pady et de l’infirmière Édeline Mentor.
Cette marche du secteur médical partie dans les parages de l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) a été supportée par des militants et organisations de l’opposition ; et ensemble, une foule immense inférieure en nombre à la précédente marche du 28 février a marché dans les rues de la capitale tout en dénonçant soit par leurs pancartes flanquées des portraits des deux victimes soit par des slogans très hostiles au pouvoir en place de Jovenel Moise et l’insécurité illustrée par le kidnapping.
Avant d’aboutir la marche a abouti jusqu’à la résidence privée située à Canapé-Vert du Dr assassiné. Les manifestants se sont tout d’abord rendus à l’épicentre du crime à l’Avenue Christophe pour se rendre ensuite au Carrefour de la résistance à Delmas.
Sur la place du Canapé-Vert où la foule a été massée des personnalités ont pris la parole pour honorer la victime et exiger que justice soit faite et, fermement, que les autorités mettent un terme au phénomène de kidnapping. Sous les applaudissements de la foule, un des intervenants issus du secteur médical a insisté sur le tragique des événements en ces termes : « Le monde ne doit pas être insensible aux cris du peuple haïtien. Car il a dit non ! Non aux actes de kidnapping mais oui à la justice. Nous rêvons d’un pays où les Haïtiens peuvent vivre en paix et en harmonie. Nous n’avons aucun pays de rechange. Nous voulons la sécurité, la paix dans le pays et l’application de l’article 134.2 de la Constitution qui consacre la fin du mandat du président Moïse. Comme plusieurs secteurs qui se sont prononcés sur cette question, le secteur médical demande le respect de la loi et de la constitution ».
Par ailleurs, comme Dr Pady était un handicapé, de nombreux handicapés ont payé de leur présence et marché pendant tout le parcours pour dire non à la criminalité dans le pays.