Intervention de Tess Humble, de la COP 26 Coalition du Royaume Uni, lors de l’événement du collectif Un Québec fou de ses solidarités, le 9 septembre dernier, en direct de Glasgow.
Pour revoir l’activité intitulé COP 26: un retour des mobilisations nous attend
Je suis très heureuse que votre réseau m’ait demandé de venir parler à votre événement ce soir. Je suis aussi très heureuse de m’adresser à la population du Québec, alors que la lutte pour l’indépendance de l’Écosse s’amplifie à nouveau ces dernières années. Les tensions avec le gouvernement britannique deviennent plus prononcées.
La Coalition COP26 est une coalition conçue pour soutenir, connecter et amplifier les luttes à travers l’Écosse, le Royaume-Uni et le monde. Nous voulons nous mobiliser pour la justice climatique lors de cette COP26. Comme nous le savons, nous vivons une époque de crises multiples :
- Racisme structurel, violence de genre
- Inégalité économique extrême où la valeur nette des milliardaires a augmenté de manière drastique pendant la Covid. Un nombre croissant de personnes souffrent de la faim du Sud au Royaume-Uni.
- La Covid 19 fait des ravages dans le monde entier. Les gouvernements occidentaux, comme celui du Royaume-Uni, ont accumulé des vaccins.
Les changements climatiques sont dévastateurs. Ils changent de manière irréversible les vies et les communautés dans le monde entier, avec un nombre croissant de phénomènes météorologiques violents. Nous ne pouvons pas résoudre la crise climatique sans nous attaquer à la cause profonde de toutes ces crises. Et c’est pourquoi nous demandons une action au nom de la justice climatique, et pas seulement une action climatique.
La Coalition cherche à amplifier les voix des personnes les plus touchées par le changement climatique et la marginalisation. Elle veut relier les luttes de résistance pour être plus forte ensemble. Nous cherchons à connecter et à travailler non seulement avec le mouvement climatique, mais aussi avec les syndicats, les jeunes, les mouvements antiracistes et les groupes de justice pour les migrants, les jeunes. Dans ce cadre, nous appelons à une journée mondiale d’action le 6 novembre.
6 novembre: une journée mondiale d’action sur le climat
Le week-end du 6 novembre se situe à mi-parcours de la rencontre internationale. Il sera crucial, car il s’agira du point culminant de notre action et qu’à ce moment les négociations commencent souvent à déraper. Il est vital que nous leur fassions savoir que nous ne tolérerons pas cela, que nous maintenions la pression et que nous nous assurions qu’ils ne puissent pas ignorer nos demandes.
Comme toutes les régions du monde s’organisent différemment, nous nous attendons à voir une vague de résistance dans la semaine précédant la COP, avec le Sunrise Movement aux États-Unis par exemple, qui manifestera le 29 octobre. Le vendredi 5 novembre, nous nous attendons à une grève mondiale des écoles et à ce que les jeunes soient présents en force dans les grandes villes du monde.
Nous demandons à autant de régions que possible de descendre dans la rue le samedi 6. Nous sommes en discussion avec des alliés en Asie, en Afrique et en Amérique latine pour soutenir des manifestations à cette date. Au Royaume-Uni, nous prévoyons une grande manifestation à Glasgow. Nous travaillons depuis plus d’un an avec les communautés de Glasgow pour les mobiliser sur le thème de la justice climatique.
On doit expliquer pourquoi cet événement est crucial pour tous les membres des communautés. On doit présenter un autre récit que celui du gouvernement britannique. Celui-ci présente la COP 26 comme un match de football ou un événement de relations publiques, dans lequel on peut négocier des corrections techniques.
Une mobilisation internationale des peuples autochtones
La rencontre officielle ne sera pas la plus importante de l’histoire de l’humanité. Les communautés les plus marginalisées de Glasgow — une ville où les niveaux de pauvreté et d’inégalité sont élevés — seront les premières et les plus durement touchées. Ces communautés et leurs résidences, qui sont à proximité de la conférence COP, seront sous l’eau dans les décennies à venir.
La manifestation du 6 novembre de la coalition à Glasgow sera menée par un bloc autochtone. Les leaders autochtones du monde entier rencontreront notre peuple, vêtu de son tartan et jouant de la cornemuse. Il s’agira d’une véritable rencontre de résistance symbolique anti-impérialiste.
La stratégie de manifestation est décentralisée à travers le Royaume-Uni et nous organisons une grande manifestation à Londres ainsi que dans 10 grandes villes, en plus des dizaines d’autres actions plus petites. Nous souhaitons qu’une telle stratégie de mobilisation décentralisée à travers le Royaume-Uni. Nous appelons donc à faire la même chose à travers le monde, car il s’agit d’une époque cruciale.
La situation de la pandémie mondiale limite la présence étant donné les restrictions des frontières du Royaume-Uni. Ainsi, cette exclusion des gens construit une forteresse sur les discussions à portes fermées. Dans des moments comme celui-ci, en particulier avec le COVID, cela devient un devoir de devenir créatifs. On doit trouver la voie pour descendre dans la rue, d’agir, de résister.
Les crises que nous traversons — le climat étant la plus menaçante, mais pas la seule — vont devenir extrêmes. À moins que nous ne résistions. Nous devons donc être créatifs et nous ne pouvons pas nous permettre de laisser les dirigeants ne pas entendre nos voix.
La Journée mondiale d’action — le 6 novembre — est un appel aux mouvements sociaux et aux populations du monde entier à s’unir dans la solidarité et à exiger un avenir sûr pour nous toutes et tous.