
Isabel Cortés, correspondante
Au cœur de Cambridge, Massachusetts, l’Université Harvard, phare séculaire du savoir, se dresse comme une forteresse assiégée. Ses murs, forgés en 1636, ont résisté aux tempêtes du temps et du changement, mais ils affrontent aujourd’hui un ouragan déchaîné depuis Washington : l’administration de Donald Trump.
Ce n’est pas un simple choc politique; c’est une lutte titanesque pour l’âme de l’enseignement supérieur, où la flamme de la liberté académique brûle face à un vent autoritaire qui cherche à l’éteindre. Alors que les diplômé.es, drapé.es dans des toges aux franges écarlates, célébraient leur rite de passage en 2025, le président Alan Garber a lancé une lueur de défi : « De partout dans le monde, comme il se doit ». Ses mots, telle une lanterne dans la pénombre, ont illuminé la résistance de Harvard contre une attaque qui menace d’étouffer la diversité, la liberté d’expression et le mouvement de solidarité pour la Palestine.
Le siège de la citadelle du savoir
Tel un seigneur féodal réclamant son tribut, l’administration Trump a encerclé Harvard avec un arsenal de mesures punitives. En avril, elle a brandi une épée bureaucratique : une lettre exigeant des audits idéologiques, la suppression des programmes de diversité et la censure des études sur le Moyen-Orient. Harvard, solide comme un roc, a rejeté ces demandes, et la punition fut immédiate. Plus de 3 milliards de dollars en fonds fédéraux, l’oxygène de la recherche scientifique, ont été coupés comme des artères.
Le Département de la Sécurité intérieure, sous la bannière de Kristi Noem, a tenté d’expulser des étudiantes et étudiants internationaux — 27 % de la citadelle — comme c’étaient des intrus sur leur propre terre. Trump a même menacé de priver Harvard de son exemption fiscale, un coup qui pourrait vider ses coffres de centaines de millions par année.
Mais un rayon d’espoir a percé les nuages. Vendredi 6 juin, la juge Allison Burroughs, tel une gardienne de la justice, a émis une ordonnance bloquant la tentative de Trump d’interdire les visas pour ces étudiantes et étudiants internationaux. Le Département d’État, dirigé par Marco Rubio, a temporairement cédé, ordonnant aux ambassades de reprendre le traitement de ces visas. La bataille est toutefois loin d’être terminée : une audience cruciale s’annonce, et la forteresse de Harvard, avec sa dotation de 53 milliards de dollars, se prépare à un siège prolongé.
La guerre des idées : éteindre l’étincelle « woke »
Trump n’attaque pas seulement les murs de Harvard; il cherche à éteindre les flammes qui illuminent son cœur. Il accuse l’université d’être un nid d’idéologies « woke », un terme que ses alliés, comme Stephen Miller, brandissent comme une lance contre les programmes de diversité, d’équité et d’inclusion. Pour eux, ces efforts sont un poison discriminant contre les Blancs, les Asiatiques, les hommes et les hétérosexuels.
Mais la véritable bataille fait rage sur le terrain du militantisme pro-palestinien, où les manifestations pour Gaza ont allumé des braises de controverse. L’administration a accusé Harvard de tolérer l’antisémitisme, pointant des incidents comme une effigie de Garber en 2024. Au contraire, plusieurs soutiennent que ces accusations sont un voile pour faire taire les critiques légitimes contre Israël.
À l’intérieur de la forteresse, les flammes de la liberté vacillent. Un groupe de travail de Harvard a révélé un climat de peur : 92 % des étudiant.es de confession musulmane craignent des représailles pour avoir élevé la voix. La suspension du Comité de solidarité avec la Palestine et le licenciement de spécialistes sur le Moyen-Orient en 2025 sont des fissures dans les fondations de l’université, suggérant qu’elle doit céder aussi aux pressions des donateurs et externes, même si Harvard résiste à Trump. C’est une danse périlleuse au bord d’un précipice.
L’autonomie comme rempart
Harvard, tel un château protégeant le trésor de la raison, refuse de plier le genou. Les exigences de Trump — contrôler les programmes, auditer les opinions, dicter les embauches — sont un bélier contre la porte de l’autonomie académique. Comme le dit le politologue Jason Johnson, « ils veulent détruire les institutions d’où jaillit la résistance à l’autoritarisme ». L’Association américaine des professeurs universitaires (AAUP) a levé son bouclier, poursuivant l’administration pour violation du Premier Amendement en réprimant le discours pro-palestinien.
Mais la forteresse n’est pas imprenable. L’adoption d’une définition controversée de l’antisémitisme et la répression des programmes pro-palestiniens montrent que Harvard, parfois, plie sous des vents internes. C’est un rappel que même les remparts les plus solides peuvent céder s’ils ne sont pas défendus avec conviction.
La bannière de la sécurité nationale
Trump brandit l’étendard de la sécurité nationale comme une arme, accusant Harvard de conspirer avec la Chine et de tolérer des « activités violentes » d’étudiantes et d’étudiants étrangers. Ces accusations sans fondement sont un feu attisant le ressentiment populiste contre les élites. Tel un alchimiste transformant la peur en pouvoir, Trump oppose les « prolétaires » aux « tours d’ivoire », une tactique qui résonne auprès de sa base électorale.
Ce scénario n’est pas nouveau : en Inde, les universités sont attaquées par des lois antiterroristes; en Hongrie, les académies sont étouffées par des régimes autoritaires. En expulsant les étudiantes et étudiants internationaux, Trump n’éteint pas seulement des lumières à Harvard, mais risque la splendeur de l’innovation américaine, cédant du terrain à des rivaux comme la Chine ou le Royaume-Uni, comme l’avertit l’ex-ambassadeur Michael McFaul.
La lutte pour la Palestine et contre le racisme
Au cœur de cette guerre brûle une lutte pour la justice. Les étudiantde confession musulmane arabes ou d’origine palestinienne, à Harvard sont comme des flammes éteintes, réduits au silence par un climat de peur. Des incidents, comme un étudiant se moquant d’un Palestinien avec une cigarette, sont des braises de racisme que personne n’éteint.
L’obsession pour l’antisémitisme, tout en ignorant l’islamophobie, est un vent attisant les hiérarchies raciales. Pourtant, l’horizon change: un sondage Gallup de 2025 révèle que 59 % des Américains soutiennent la population palestinienne, un virage depuis les 16 % de 2001. Mais ce changement ne trouve pas d’écho dans le pouvoir, où le militantisme pro-palestinien est stigmatisé comme antisémite, étouffant les voix réclamant justice.
Un phare dans la tempête mondiale
La bataille de Harvard est un phare dans la tempête, un signal pour le monde. Si cette forteresse tombe, l’ouragan autoritaire pourrait balayer d’autres universités, des coupes de fonds aux purges idéologiques. Des lauréats du Nobel, comme Guido Imbens et Charles Rice, préviennent que les politiques de Trump pourraient éteindre le progrès scientifique pour des décennies.
La communauté académique mondiale doit saisir la flamme : population étudiante, corps professoral et diplômé.es doivent élever leurs voix dans les manifestations, les tribunaux et les rues. Harvard doit tenir sa flamme, défendant la liberté d’expression, même pour le militantisme pro-palestinien, et résister aux vents de la censure.
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Questions fréquentes
- Pourquoi Trump assiège-t-il Harvard ? Trump s’attaque à Harvard pour son symbole d’élite libérale et son centre de militantisme pro-palestinien, que son administration qualifie d’antisémitisme. Sa richesse et son influence en font un trophée pour démontrer son contrôle sur l’académie.
- Comment cela affecte-t-il la population étudiante internationale ? Bien qu’une ordonnance judiciaire ait temporairement rétabli les visas pour ces étudiant.es de Harvard, la menace initiale en mettait en péril 6 800, les forçant à se transférer ou à risquer l’expulsion.
- Comment défendre la liberté académique ? Joins-toi à des groupes de défense et exige que les universités protègent la liberté d’expression, y compris les voix pro-palestiniennes, pour garder la flamme du savoir vivante.