Pour endosser la lettre: https://avaaz.org/…/Prime_Minister_Justin_Trudeau_…/details/
Nous, citoyens canadiens, citoyennes canadiennes d’origine haïtienne, citoyens haïtiens, amis et amies du peuple d’Haïti, sommes indignés de constater avec quelle célérité votre gouvernement a soutenu sans réserve le million de Hong Kong-ois qui contestait le projet de loi d’extradition vers la République populaire de Chine; alors même que, dans le cas d’Haïti où des millions de citoyens et de citoyennes, aux quatre coins du pays, manifestent pacifiquement au péril de leur vie, depuis presque deux ans, pour exiger le départ du président inculpé Jovenel Moïse, ce même gouvernement que vous dirigez exhorte les Haïtiens à entamer un dialogue inclusif avec des autorités corrompues, décriées, qui pratiquent le terrorisme d’État pour se maintenir au pouvoir.
Que devons-nous penser et comprendre de ces deux positions diamétralement opposées, adoptées par votre gouvernement, monsieur le Premier ministre? La réponse est fort simple. Dans le premier cas, celui de Hong Kong, vous vous rangez du côté du peuple. Mais dans celui d’Haïti, le Canada se range du côté des autorités corrompues de Port-au-Prince, de ces bourreaux qui violent systématiquement les droits de la Personne dans le pays.
En Haïti, ces derniers temps, presque à chaque fois qu’un citoyen ou une citoyenne est maltraitée(e) ou abattu(e) par la police, au cours d’une manifestation pacifique, ou ciblé(e) et violé(e), brutalisé(e) et/ou assassiné(e) pour avoir revendiqué ses droits les plus légitimes, votre gouvernement, qui a reconnu, soutenu et continue malgré tout de soutenir ce président inculpé, mal élu, corrompu, utilisant comme mode de gouvernance le terrorisme d’État, salit la réputation du Canada à cause du soutien que vous lui accordez encore. Et cela fait de votre pays, monsieur le Premier ministre, le complice de ces bandits et scélérats qui dirigent Haïti. Assurément, cela démontre hélas! une contradiction certaine dans la politique étrangère du Canada, appelée communément : ‘politique de deux-poids-deux-mesures’.
Monsieur le Premier ministre, le Canada a-t-il au sein du Groupe CORE les mains et les pieds liés au point de ne pouvoir définir librement sa propre politique à l’égard d’Haïti? Le Canada doit-il par rapport à Haïti s’aligner absolument sur la politique injuste exercée, en particulier par les États-Unis, à l’encontre du vaillant peuple haïtien qui doit constamment se battre pour survivre et reconquérir sa dignité en tant que nation?
Monsieur le Premier ministre, nous, signataires de cette lettre ouverte, vous demandons instamment de :
- Cesser d’accorder toute aide financière bilatérale et tout appui politique à Jovenel Moïse et à sa clique de bandits;
- Rappeler votre ambassadeur à Port-au-Prince, afin de signifier votre désaccord avec les méthodes répressives et criminelles employées par le gouvernement de Jovenel Moïse;
- Utiliser toute votre influence pour convaincre vos partenaires au sein du Groupe CORE que l’heure est arrivée de lâcher Jovenel Moîse;
- Se retirer du Groupe CORE si vos partenaires s’obstinent à maintenir au pouvoir ce gouvernement honni, décrié et rejeté, au mépris de la volonté souveraine du peuple haïtien qui n’oubliera pas.