A.W., extrait d’un texte paru dans le Quotidien d’oran, , 23 avril 2019
Selon le porte-parole de l’Association Algérienne de lutte contre la corruption (AACC), quelque « 60 milliards de dollars » auraient été détournés, durant 15 années, a-t-il déclaré citant des estimations d’organismes internationaux. A ce chiffre, il estime qu’il faudrait ajouter les montants de « la fuite des capitaux, l’évasion fiscale et autre blanchiment d’argent ». L’intervenant affirme que « les phénomènes de détournement de l’argent public, d’évasion fiscale, de fuite des capitaux et de blanchiment d’argent, avaient tendance à prendre des proportions, extrêmement inquiétantes, particulièrement où les cours du brut étaient à leur plus haut niveau », rapporte le site «Web» de la Radio algérienne.
Djilali Hadjadj relève que la corruption qui « a gangrené tous les organismes publics », « n’est pas le propre de dignitaires du régime ou de hauts fonctionnaires », mais qu’elle est présente « dans les régions les plus reculées d’Algérie, à travers ses phénomènes de pots de vin et autres commissions sur les marchés publics ». L’invité de la Chaîne 3 cite plusieurs secteurs concernés par ces phénomènes dont les « affaires qui ont entaché Sonatrach, le projet de construction de l’autoroute Est-Ouest et d’autres encore », dont il révèle que les dossiers se trouvent présentement « dans les tiroirs des services de police judiciaire et de l’ex-DRS », dit-il. Le porte-parole de l’AACC a rappelé la place de l’Algérie dans l’indice de corruption de Transparency International, où il note que les dix pays ayant le plus grand nombre d’échanges commerciaux avec l’Algérie, ne figurent curieusement pas dans la liste de ceux perçus comme les moins corrompus. Il explique que l’Algérie peut obtenir, s’il y a une volonté politique, la liste de ses ressortissants ayant ouvert des comptes bancaires dans des pays adhérant à la GAFI, un organisme de lutte contre le blanchiment d’argent dépendant de l’OCDE. Il note, également, que l’Algérie n’a pas adhéré à la convention permettant l’échange d’informations sur les comptes bancaires ouverts « même dans les paradis fiscaux », mise en place par l’OCDE, et ratifiée par plus de 160 pays.
Il explique encore que la ratification de cette convention permettrait à l’Algérie d’obtenir du gouvernement suisse, par exemple, la liste des comptes bancaires ouverts par des ressortissants de nationalité algérienne.