Première République noire indépendante du monde, Ayiti perd ses repères au point de se trouver au bord du gouffre. Elle traverse une crise aiguë qui touche toutes les couches de la société depuis plus de deux ans.
Pourtant, l’histoire d’Ayiti est tissée d’évènements auréolés de hardiesse de son valeureux peuple toujours acculé à la résistance face à l’ignominie des grandes puissances. En revendiquant son droit à la liberté, Ayiti, fière et solidaire, aida à l’émancipation de nombreux pays en Amérique et se porta au secours d’opprimé.e.s à travers le monde. Sa contribution aux droits des femmes et des hommes témoigne de son passé glorieux. Sa générosité se poursuit encore, car c’est aussi une pourvoyeuse de cerveaux à des pays dits développés sans oublier qu’elle est cofondatrice des Nations-Unies.
Dommage, aujourd’hui tous les indices sont au rouge.
– L’inflation liée à une balance commerciale déficitaire donne lieu à une paupérisation galopante qui happe même les professionnel.le.s. Le taux de chômage en Haïti est le plus élevé dans la région;
– l’insécurité proche de la »somalisation » fauche tant de jeunes des quartiers défavorisés et frappe désormais les couches plus aisées de la société;
– la vassalisation de la justice accouche de la violation des droits les plus élémentaires;
– l’effritement de nos valeurs fondamentales tue l’enthousiasme et casse l’élan de nos jeunes.
Par ailleurs, les actes de corruption et de pillage de la chose publique parlent d’eux-mêmes. Citons à titre illustratif:
- les fonds de Pétro Caribe qui ont indûment abouti dans le fond des poches de ces pilleurs de tout acabit, notamment de ces dirigeants de la bande Tèt Kale. Ces dirigeant.e.s pouilleux/pouilleuses des gouvernements Ayisyen ont dilapidé ces fonds dans le cadre d’une vaste entreprise de corruption au mépris absolu de l’immense pauvreté d’une population démunie.
- le Dermalog, un contrat entaché d’irrégularité et de fraudes avec l’implication de l’épouse même du président Jovenel Moise. Encore un tremplin pour soutirer des fonds sous prétexte d’enregistrement biométrique des électeurs dans une perspective de fraude, etc.
Cette situation inacceptable, véritable descente aux enfers, révolte les hommes et les femmes qui ont hérité de leurs ancêtres de ce pays arraché dans le sang du système colonialiste. Nous dénonçons vivement les exactions de ces dirigeant.e.s véreux/véreuses dont le seul désir est de s’enrichir au détriment du peuple.
Le tableau est des plus sombres et ne reflète nullement le portrait de notre dignité. Le sauvetage de la barque nationale ne peut plus attendre. L’heure du grand ralliement pour en finir avec ce système inique a sonné. Le fait que ce pouvoir soit à la solde d’une oligarchie répugnante pour maintenir le statu quo au bénéfice des puissances impérialistes, ne saurait nous empêcher de les décrier. Cette forme de gouvernance est rejetée par la population en entier. Il y va de notre survie et de notre détermination en tant que peuple, d’en finir avec ce système et ces types de dirigeant.e.s; ce, dans le sillage des pères fondateurs et des mères fondatrices de la nation.
Considérant
- l’immensité de la crise écologique où la moindre pluie cause des pertes lourdes en vie humaine et en biens;
- l’étendue de l’insécurité qui frappe toutes les strates de la société, mais surtout les couches populaires;
- la répression sauvage dans les quartiers populaires et de toute velléité d’opposition par le biais de gangs armés ‘’légalisés’’ de manière éhontée par le gouvernement en place;
- la gravité de la crise économique qui plonge dans une misère de plus en plus insoutenable la population;
- l’incapacité du président de la République M. Jovenel Moise, de gérer la crise actuelle et d’apporter une réponse minimale aux souffrances accrues du peuple Ayisyen.
Nous du Rassemblement Révolutionnaire Ayisyen (RARA), chapitre Montréal, sollicitons l’appui et la solidarité des forces progressistes du Québec et du Canada :
- aux luttes et revendications du peuple Ayisyen;
- aux initiatives progressistes en vue de mettre sur pied des mécanismes de discussion pour la refondation de la nation;
- aux démarches alternatives pour soulager la misère indue et insoutenable du peuple Ayisyen;
Ainsi, nous lançons un appel urgent à la communauté Ayisyèn et aux forces progressistes du Québec et du Canada d’exprimer leur solidarité et leur indignation par la dénonciation du soutien inadmissible et éhonté du gouvernement canadien aux fantoches au pouvoir qui pillent et tuent une population démunie.
Qui sommes-nous?
RARA est un parti politique qui travaille pour la formation d’une nouvelle société en Ayiti où l’état et la nation s’unissent pour défendre les intérêts souverains du pays dans le but de :
- Permettre l’émancipation de toute la population. Cette nouvelle société est libre, juste, solidaire, équitable et égalitaire, bien ancrée dans sa culture et son histoire et non assujettie à aucune autre société;
- Supprimer toutes les aliénations et combattre l’exploitation, la domination et la dépendance sous toutes leurs formes ;
- Édifier une société où le rapport constitutif de l’État est radicalement transformé pour en faire un outil de changement mis au service des populations et de l’intérêt national tout en construisant l’espace nécessaire afin d’assurer la trajectoire des luttes d’émancipation des populations et des classes populaires ;
RARA affirme sa position anti-impérialiste et anti-néolibérale et croit dans la solidarité internationaliste entre les peuples pour déboucher sur une planète avec un autre système économique, politique et social qui correspond à un autre mode de vie respectueux de l’humain et de la nature.