Une campagne internationale pour la libération de l’intellectuel russe bien connu, écrivain et militant antiguerre Boris Kagarlitsky, ainsi que des autres opposant.es à la guerre en Ukraine emprisonné.es, a été lancée le 11 mars par la Campagne de solidarité internationale avec Boris Kagarlitsky. Nous avons fait écho du renversement de la décision de le libérer moyennant une caution e février dernier. Nous présentons un communiqué de presse produit par le réseau britannique de la campagne.
Produite en plusieurs langues (dont le russe et l’ukrainien), la pétition de la campagne a déjà obtenu le soutien de Jeremy Corbyn et John McDonnell, de Jean-Luc Mélenchon, et responsables et élu.es des partis de gauche et progressistes du Nord et du Sud — en Allemagne, en Australie, en Argentine, au Brésil, en Irlande, à Porto Rico… et en Russie même. Gabriel Nadeau Dubois compte parmi les signataires du Québec et du Canada. Ces signataires ont été rejoints par des intellectuel.les de gauche bien connu.es comme Naomi Klein, Slavoj Žižek, Fredric Jameson, Etienne Balibar et Claudio Katz (voir la liste complète ici).
La pétition a été publiée sur deux plateformes : www.freeboris.info et change.org, qui proposent toutes deux des mises à jour régulières de la campagne. Le 22 mars, elle avait recueilli plus de 7 000 signatures de soutien.
Contexte
Boris Kagarlitsky a été condamné à cinq ans de prison par une cour d’appel militaire le 13 février. Les juges ont tenu compte de l’argument de l’accusation selon lequel sa peine initiale d’une amende de 6550 $US et d’une interdiction d’administrer des sites web pendant deux ans était «excessivement clémente» (voir ici pour tous les détails de l’affaire grotesque contre Kagarlitsky pour «justification du terrorisme»).
En conséquence, les réseaux internationaux qui avaient contribué à éviter la prison à l’écrivain russe lors de son premier procès se sont réunis dans le cadre de la présente campagne. Son objectif immédiat est d’attirer l’attention des forces progressistes et de gauche internationales sur la répression de leurs collègues russes, dont Boris Kagarlitsky est probablement le plus connu.
Arrêter la machine répressive
La gauche en Russie est soumise à une répression sans précédent. De nombreuses organisations ont été fermées et des militants qui, malgré les menaces officielles, n’avaient pas l’intention de quitter le pays, ont été emprisonnés pour divers motifs fallacieux.
La campagne de solidarité internationale Boris Kagarlitsky appelle les forces de gauche et démocratiques du monde entier à exiger l’arrêt de la machine répressive dont souffrent leurs homologues russes, parce qu’ils attirent l’attention sur les graves problèmes qui s’accumulent en Russie en raison de la guerre en Ukraine.
La campagne estime que sans l’attention de la communauté internationale, les prisonniers politiques russes opposés à la guerre seront laissés seuls face à un gouvernement qui les condamne non seulement à l’emprisonnement, mais aussi à la perspective de la mort. Les conditions dans les centres de détention russes sont loin d’être satisfaisantes, comme en fait actuellement l’expérience Boris Kagarlitsky, confiné dans un centre de détention provisoire pendant la durée de son appel.
Dans ses lettres de prison, Kagarlitsky insiste sur la nécessité de soutenir tous les militants de gauche actuellement derrière les barreaux, en particulier ceux dont les noms ne sont pas aussi connus que le sien.
À l’échelle mondiale, la campagne vise à susciter un soutien tel qu’il devienne impossible pour les hommes politiques qui dialoguent avec le gouvernement russe de l’ignorer.
En Russie, la campagne s’adresse à tous ceux qui sont préoccupés par l’avenir de leur pays, à ceux qui sont convaincus que le changement ne peut se produire sans la fin des combats et la libération de tous ceux qui sont favorables à une remise en cause progressive des politiques actuelles du régime de Poutine.
L’appel de Boris Kagarlitsky devrait être entendu au début du mois de mai : la campagne de solidarité internationale appelle donc à un effort urgent au cours des six prochaines semaines — au nom de Kagarlitsky et de tous les prisonniers politiques russes opposés à la guerre.
La pétition est actuellement disponible dans les langues suivantes (et d’autres le seront bientôt): Arabic, Czech, Danish, Greek, Spanish, English, Français Hindi, Italian, Dutch, Norwegian, Polish, Portuguese, Russian, Serbian, Swedish and Ukrainian.
- Pour prendre connaissance des signataires principaux de la pétition
- Pour accéder au contenu de l apétition et ajouter son appui sur le site freeboris.info