Yes Engler, extraits d’un article paru dans Canadian Dimension, 25 mai 2021
Depuis quelques semaines, plus de 150 000 lettres ont été envoyées à des élus canadiens pour demander à Ottawa de critiquer les violations des droits humains d’Israël ou de sanctionner les principales industries israéliennes jusqu’à ce que les Palestiniens se voient accorder des droits civils pleins et égaux. Des dizaines de milliers de personnes sont également descendues dans la rue pour dénoncer la violence d’Israël. Dans l’une des plus importantes mobilisations, plus de 1 000 véhicules faisaient partie d’une caravane de plusieurs heures à Montréal le 15 mai pour honorer la Nakba. À Toronto, environ 5 000 personnes se sont rassemblées lors de deux week-ends consécutifs à l’extérieur de l’hôtel de ville.
L’effusion de sympathie pro-palestinienne est édifiante. Mais si nous voulons renverser la vapeur contre l’apartheid israélien, nous devons nous concentrer sur la fin de la complicité actuelle du Canada dans la dépossession des Palestiniens.
à l’écart de l’attention publique, le Canada a continué d’appuyé l’État israélien via les dons de bienfaisance déductibles d’impôt. En 2018 seulement, des organismes de bienfaisance canadiens enregistrés ont recueilli plus d’un quart de milliard de dollars en dons déductibles d’impôt pour des projets axés sur Israël.
Depuis que le gouvernement fédéral a introduit des déductions pour les organismes de bienfaisance en 1967, des milliards de dollars de dons subventionnés sont allés à Israël. En 1991, l’ Ottawa Citizen estimait qu’au moins 100 millions de dollars par an étaient amassés pour Israël.
À l’exception de la campagne pour révoquer le statut d’organisme de bienfaisance du Fonds national juif du Canada, qui a remporté une victoire partielle récemment, il n’y a eu presque aucune campagne visant le soutien caritatif canadien à Israël. Pourtant, le gouvernement canadien empêche les organismes de bienfaisance enregistrés de soutenir les armées d’autres pays. Selon les lignes directrices de Revenu Canada , «accroître l’efficacité et l’efficience des forces armées canadiennes est une œuvre de bienfaisance, mais soutenir les forces armées d’un autre pays ne l’est pas.»
pour autant, de nombreuses organisations caritatives enregistrées soutiennent toujours l’armée israélienne. Le Fonds national juif du Canada a ouvertement financé de nombreux projets soutenant les Forces de défense israéliennes, tandis que le Magen David Adom canadien pour Israël et Beit Halochem Canada (Aide aux anciens combattants handicapés d’Israël) ont directement ou indirectement soutenu Tsahal. En 2018, la Fondation HESEG basée à Toronto créée «pour reconnaître et honorer la contribution des soldats isolés en Israël», a dépensé plus de 9 millions de dollars en Israël.
Un certain nombre d’organismes de bienfaisance enregistrés soutiennent également des projets de colonisation, directement ou indirectement. Le Fonds national juif du Canada a construit Canada Park sur les vestiges de trois villages palestiniens de Cisjordanie qu’Israël a occupés après la guerre de juin 1967. Pour sa part, les Amis chrétiens des communautés israéliennes disent apporter un soutien financier» aux «Juifs vivant actuellement en Israël biblique (Cisjordanie occupée).
Selon une directive de l’ARC de 2003, l’organisation est censée promouvoir l’égalité raciale. Pourtant, le Jewish National Fund, qui a levé 7,7 millions de dollars pour des projets israéliens en 2018, pratique une forme de discrimination interdite par la Cour suprême du Canada. Une enquête sérieuse sur les organismes de bienfaisance canadiens enregistrés opérant en Israël permettrait probablement de découvrir un soutien à d’autres organisations de défense de l’apartheid en Israël. En fait, toute l’orientation du financement caritatif axé sur Israël est conçue pour étendre l’empreinte du développement des colonies de peuplement juif dans de nouvelles zones, isolant les quartiers arabes et rendant impossible la création d’un État palestinien avec des frontières contiguës.
Il est important que le mouvement de solidarité palestinienne conteste les dons de bienfaisance subventionnés à Israël.