La mémoire au service des luttes : Bob Marley

Warinhari, CC BY-SA 4.0

Il y a 40 ans, le 11 mai 1981, Robert Nesta Marley plus connu sous le nom de Bob Marley décédait. Né le 6 février 1945 près de Nine Miles en Jamaïque, Bob Marley est un métis d’une mère afro-caribéenne, Cedella Booker (elle-même chanteuse) et d’un père blanc, Norval Sinclair Marley, d’origine anglaise né en Jamaïque. Il grandit dans la pauvreté et arrête sa scolarité à 14 ans. Il gagne alors sa vie comme soudeur et consacre ses loisirs à la musique.

Il commence sa carrière musicale en chantant des cantiques et des succès de soul états-uniens qu’il entend à la radio. Il faut attendre 1964 pour qu’un premier titre (Simmer Down) devienne un tube en Jamaïque avec 80 000 ventes. Ses chansons s’adressent à la jeunesse des ghettos et sont centrées sur l’espoir. Pour se libérer de l’emprise des producteurs, il fonde alors avec Peter Tosh et Bunny Livingston le label indépendant Wail’n Soul’m. C’est à ce moment qu’il se rapproche du mouvement rastafari.

La pauvreté le pousse néanmoins à rejoindre sa mère qui est installée aux États-Unis. Il travaille alors comme ouvrier dans l’automobile. C’est le reggae qui va lui ouvrir les portes du succès avec son premier succès international «No Woman No Cry» où il console une femme victime de la violence des ghettos. Les succès ne cesseront plus. Il meurt après une longue maladie à l’hôpital de Miami. Il a tenu à se faire enterrer en Jamaïque où des centaines de milliers de personnes participent à ses funérailles.

Malgré sa courte vie (il est mot à 36 ans), Bob Marley connait un succès mondial et la musique reggae a une influence culturelle planétaire. Plus de 200 millions de disques ont été vendus.

Sa musique et les paroles de ses chansons expriment la fierté d’être noir après des siècles d’esclavage (Slave Driver, Redemption Song), la condamnation des horreurs du colonialisme (Music Lesson, Crazy Baldhead), le combat contre l’exploitation économique (Revolution), l’appel à l’autodéfense (I Shot the Sheriff), la déformation de l’histoire par les dominants (Zion Train, Music Lesson). Pour toutes ces raisons, il est des nôtres.

Quelques citations de Bob Marley :

  • Ne vis pas pour que ta présence se remarque, mais pour que ton absence se ressente.
  • Je crois en la liberté pour tout le monde pas seulement pour l’homme noir.
  • L’argent ne peut pas acheter la vie.
  • Émancipez-vous de l’esclavage mental. Personne d’autre que nous ne peut libérer nos esprits.
  • Tu ne sais à quel point tu es fort jusqu’au jour où être fort reste la seule option.
  • Repose en paix frère et camarade.

Texte : FUIQP et Alain Saint-Victor