Ju Angio, Révolution permanente, 18 juin 2021
Un rapport annuel de l’ONU, de son agence pour les réfugiés, revient en chiffre sur les déplacements de population en 2020 et leur évolution. Le constat est sans appel, deux fois plus de personnes ont du fuir leur lieu de vie en 2020 par rapport à 10 ans plus tôt. Au total ce sont 82.4 millions de réfugiés qui ont été comptabilisé pour 2020, soit 4 % de plus que pour l’année 2019 (79.5 millions), un chiffre en constante augmentation. Cela représente 1 % d la population mondiale, 42 % ont moins de 18 ans, qui se voit dans l’obligation d’être « déracinée » de sa terre d’origine pour cause de guerre, de répression, de famine, des conditions climatiques, les exactions,… En plus de devoir partir, ces personnes se retrouvent souvent confrontées à un dur périple, traversant des zones hostiles ou la mer, comme le tristement et scandaleusement célébré « cimeterre méditerranéen ».
Sans surprise, les réfugiés sont principalement issus de pays dit « en voie de développement », représentant 85 % du total. Ce sont 48 millions de ces personnes qui se déplacent au sein de leur propre pays et 26.4 millions vers d’autres pays, les restrictions aux frontières durant la période pandémique peuvent constituer un élément d’explication de cette situation. En effet, ce sont 160 pays qui ont fermé leur frontière durant la pandémie dont 99 qui ne faisaient aucune exception pour les réfugiés. Mais cela peut aussi traduire des déplacements forcés en interne comme dans le cas de la Palestine colonisée par l’État sioniste d’Israel avec la complaisance des principales puissances internationales. Les palestiniens fuient les exactions d’Israel aussi vers l’extérieur pour près de 5.7 millions d’entre eux, il est malheureusement peu probable de voir ce chiffre se réduire à l’heure ou les frappes continuent sur Gaza ….
De manière générale les principaux pays concernés par les déplacements de personnes internes et externes sont concentrés en Afrique et au Moyen-Orient avec l’Ethiopie, le Soudan, l’Afghanistan, le Yémen, la Syrie ou encore dans les pays du Sahel. En Amérique latine des déplacements importants ont lieu notamment au Venezuela et en Colombie, ainsi qu’en Asie dans un pays comme le Myanmar.
A ne pas s’y tromper, ces réfugiés fuient principalement des guerres menées par des pays occidentaux et impérialistes comme les Etats-Unis dans le cas de l’Afghanistan ou encore de la France dont l’ingérence dans la région du Sahel est de plus en plus contesté comme on le voit récemment avec le [bluff de Macron sur la fin de l’opération Barkhane→https://www.revolutionpermanente.fr/La-fin-de-l-operation-Barkhane-au-Sahel-L-enorme-coup-de-bluff-de-Macron]. Le continent étant particulièrement un théâtre d’opération de ces pays occidentaux, protégeant leur intérêt et ceux des grands groupes capitalistes, comme en témoigne le nombre de réfugiés dans un pays comme la Syrie avec plus de 6.7 millions de personnes obligés de quitter leur foyer pour fuir les guerres mener par ces mêmes états.
La cause de ces déplacements se trouvent donc bien dans les interventions de ces pays, et entraînent des fuites massives par exemple vers l’Europe. Une Europe forteresse où les conditions d’accueil des migrants sont des plus déplorables et inhumaines, se retrouvant dans la rue, entasser dans des camps ou des squats et dans de nombreux cas renvoyés dans les pays qu’ils ont fui sans aucun scrupule. Face à cette situation, il est nécessaire de revendiquer l’arrêt immédiat de toutes les interventions militaires des pays impérialistes dans le monde, le retrait de toutes les troupes notamment françaises et de réclamer l’ouverture des frontières ! Le droit à l’installation pour tous et toutes dans les pays d’accueil dans le respect de la dignité humaine c’est à dire avec des papiers, un toit et du travail !