Manuel Garí, extrait d’un texte paru dans Viento Sur, 15 mars 2010
En Espagne, le «décret royal 463/2020 du 14 mars est entré en vigueur, déclarant l’état d’alarme pour la gestion de la situation de crise sanitaire causée par COVID19.
La première mesure est de restreindre l’utilisation des voies publiques à titre individuel et dans les cas suivants: achat de nourriture, de produits pharmaceutiques ou de produits de première nécessité, rendez-vous dans les centres de santé, les banques ou les organismes d’assurance, allez au travail, retournez au domicile habituel. Cette mesure en elle-même du point de vue préventif est justifiée, même si son impact sera très inégal dans la société puisque les possibilités réelles de télétravail sont limitées à un secteur minoritaire de la population et seulement à une partie des activités professionnelles.
Le problème que cela entraîne et auquel le gouvernement n’a pas résolu est la cessation des activités économiques, dont le premier effet sera l’augmentation du chômage des salariés et des revenus des indépendants. Dans ce contexte, il convient de se demander quelles mesures extraordinaires vont être adoptées pour garantir les salaires et les revenus des salariés ou des indépendants qui ont perdu leur emploi? Quelles dispositions extraordinaires seront prises pour pouvoir assumer le coût public de l’ERTE? Quelles ressources pour faire face à la situation d’urgence sociale à laquelle une partie importante de la population est confrontée?
La question qui reste à poser à ce stade est la suivante: le Conseil des ministres approuvera-t-il mardi 17 mars les éléments nécessaires pour parer à l’urgence sociale? Allez-vous prendre des mesures pour empêcher l’appauvrissement massif? Établira-t-il la possibilité de non-paiement d’hypothèques pour des revenus inférieurs à 30 000 euros par an? Permettra-t-il l’arrêt des paiements de loyer dans les cas qui l’exigent? Va-t-elle annuler l’obligation de payer des loyers aux fonds vautours reçus par le PP? Va-t-elle réglementer les conditions de travail pour prévenir, une fois de plus, la crise et la sortie de crise, au détriment des travailleurs?