Serge Halimi et Pierre Rimbert, Le Monde diplomatique, mars 2021
Avant d’être déréglementée, la finance américaine fonctionnait suivant le principe des « 3 6 3 » : dépôts à 3 %, crédits à 6 %, partie de golf à trois heures de l’après-midi… Cette tranquillité fut balayée par un « capitalisme de casino » d’autant plus lucratif que la conjoncture de l’époque était favorable. Et puis, les bulles spéculatives ont explosé. L’actuelle situation des médias américains rappelle un peu ce précédent. Pour eux, le filon « Donald Trump » a constitué l’équivalent des décennies de démence de la finance. La défaite de l’ancien président ne garantit pourtant pas la fin de leur martingale.
Longtemps, aux États-Unis, le « golf à trois heures » du journalisme, ce fut non seulement la publicité qui le lubrifiait (lire « Un journalisme de guerres culturelles »), mais aussi l’objectivité dont il se prévalait. Factuel, précis, sans biais affiché ni outrance, il servait de modèle à la planète. Traduire des articles du New York Times, voire les publier sans les traduire, avait un tel cachet qu’en France Le Monde, Le Figaro et Libération s’emparèrent tour à tour de cette brillante idée. L’engagement politique de la presse américaine n’était assurément pas absent, mais on le dissimulait dans les plis du « Les uns disent ceci, les autres disent cela » ; de quoi amener le lecteur raisonnable à situer la vérité entre les deux. « Les uns » comme « les autres » pensaient néanmoins à peu près la même chose sur la plupart des questions du moment : politiques économiques néolibérales, coups d’État en Amérique latine, guerres au Proche-Orient.
L’extraordinaire convergence des médias au moment de l’invasion de l’Irak en 2003, c’est-à-dire leur disposition à servir les mensonges criminels de l’administration Bush — qu’il s’agisse du Washington Post, « à gauche », ou de Fox News, à droite — provoqua une première introspection. « Nous enquêtons, puis, lorsque vient le temps d’écrire, nous arrêtons de faire fonctionner notre cerveau et nous répétons les éléments de langage [spin] des deux côtés, remarqua le journaliste Ken Silverstein. Nous avons peur de paraître exprimer une opinion qui nous vaudrait d’être taxés de parti pris (1). » Résultat : quand un candidat était accusé d’une peccadille ou d’une infamie, le journaliste bien éduqué assurait sur-le-champ ses arrières en publiant aussi des informations susceptibles d’embarrasser son adversaire. Et puis, en route pour le golf…
À partir de 2015, l’ascension politique de M. Trump sonne le glas de cette objectivité de pacotille, soudain assimilée à une « fausse équivalence », voire à un « sédatif ». C’est la naissance d’un « journalisme de résistance ». Son faire-part est publié le 8 août 2016 dans un article du médiateur du New York Times qui paraît en « une » du quotidien. Il fait sensation. Car il énonce les nouvelles tables de la Loi : « Si vous pensez que Donald J. Trump est un démagogue qui joue sur les pires tendances racistes et nationalistes de la nation, qui dorlote les dictateurs antiaméricains, et qu’il serait dangereux de lui confier les codes nucléaires (…), vous devez faire litière des règles qui ont régi le journalisme américain dans la seconde moitié du XXe siècle. Et il vous faudra rejoindre les rangs de l’opposition. (…) M. Trump et ses partisans trouveront la chose injuste, mais le journalisme a le devoir de dire la vérité à ses lecteurs s’il entend se situer à la hauteur des jugements de l’histoire (2). » Le lendemain de la défaite imprévue de Mme Hillary Clinton, le New York Times honore une aussi noble ambition en titrant : « Les démocrates, les étudiants et les alliés étrangers affrontent la réalité d’une présidence Trump ». En somme, il ne s’agit plus d’observer, de rapporter les faits, c’est-à-dire le résultat, mais de participer, de signaler à ses lecteurs — démocrates, étudiants, alliés étrangers — qu’on partage leur angoisse et qu’on accompagnera leur épreuve.
Une fois ce cap donné, le reste en découle. Le milliardaire new-yorkais est mythomane, cynique et égocentrique ? Eh bien, presque chaque phrase de chaque article va rappeler cette réalité, quel que soit le sujet abordé. Il suffit pour cela d’user sans modération des termes « se vanter », « exagérer », « déblatérer », « tirade » ou « diatribe ». Et, quand la victoire de M. Trump en 2016 n’est pas attribuée aux seules manigances du Kremlin, on l’impute à la pathologie de ses électeurs : « Ceux qui veulent à tout prix comprendre les partisans de Trump, explique un journaliste du Boston Globe au terme d’on ne sait quelle psychothérapie de masse, refusent de voir que tous les partisans de Trump, qu’ils appartiennent à la classe ouvrière ou à la haute bourgeoisie, ont voté en fonction de leur intérêt principal : préserver une identité américaine qui soit à la fois blanche, chrétienne et hétérosexuelle (3). »
On préfère ne pas imaginer la stupéfaction de l’auteur quand il découvre en novembre dernier qu’un des seuls groupes démographiques ayant moins voté pour M. Trump que quatre ans plus tôt fut celui des hommes blancs. Et que le candidat républicain progressa en revanche auprès des Noirs et des Hispaniques. Une forme de terrorisme de l’orthodoxie interdisait en effet que cette hypothèse soit soulevée et ses éventuels motifs explorés, puisqu’elle aurait contredit tous les récits médiatiques. Et puis, il y avait toujours plus urgent à faire, plus reposant aussi : une enquête sur le Ku Klux Klan, QAnon, ou un reportage sur M. Tony Hovater, militant néonazi de l’Ohio (25 novembre 2017). Pourtant, même dans ce cas, danger : pour avoir relaté quelques détails anodins de la vie quotidienne de cet individu en même temps qu’il exposait son racisme et sa haine des homosexuels, le New York Times dut s’excuser le lendemain. Il venait en effet de « normaliser » un nazi là où les lecteurs de l’article les plus « éveillés » (woke) ne voulaient savoir qu’une seule chose de lui : qu’il était nazi.
Des montagnes d’informations faisandées
Rarement dans l’histoire une « résistance » fut aussi reposante et lucrative. Reposante : l’actualité se voit ramenée à un seul sujet — Trump. Tel un médecin charlatan de Molière qui réplique « le poumon, le poumon, vous dis-je » à la moindre interrogation de son patient, les grands médias américains interprètent tout événement au travers de ce prisme, y compris quand il s’agit d’évoquer la dégradation de l’économie italienne. Vu que le héros ou la cible de ces échanges n’est ni très modeste ni trop discret, le programme — le spectacle — est assuré. Certains jours, releva le journaliste Michael Massing, « le Washington Post publia plus de douze articles sur Trump et la politique à Washington, contre seulement un ou deux sur le reste du pays ». Quant au reste du monde hormis lorsque M. Trump s’en mêlait ou qu’on l’y mêlait mieux valait ne pas compter.
Cette fixation maladive n’eut pas que des inconvénients. « Couvrir Trump, ajoutait Massing, a rendu célèbres quelques-uns des correspondants à la Maison Blanche, ce qui leur a permis de facturer chacune de leurs conférences des dizaines de milliers de dollars, tandis que leurs comptes Twitter gagnaient des centaines de milliers d’abonnés (4). » Et quand, par chance, le président des États-Unis s’en prenait à un de ces journalistes, c’était pour eux la poule aux œufs d’or : gros contrat avec un éditeur, recrutement comme consultant par une des nombreuses chaînes hostiles au président. Ainsi, Jim Acosta, de Cable News Network (CNN), publia un best-seller, et Yamiche Alcindor, de Public Broadcasting Service (PBS), devint simultanément commentatrice pour MSNBC. De quoi encourager l’un comme l’autre à durcir le ton.
Le culte de la précision et du respect des faits s’envola. Dès lors que l’ennemi juré (M. Trump) mentait avec une désinvolture confondante, les journalistes qui lui « résistaient » lui emboîtèrent le pas. Les fake news de la Maison Blanche les mobilisant à plein temps, l’examen de leurs propres défaillances professionnelles interviendrait plus tard — ou jamais. Pourtant, si, en termes de falsifications quotidiennes, l’ancien président terrassait sans effort tous ses adversaires, il n’était pas le seul catcheur sur le ring de la désinformation. De la photographie d’un de ses meetings prise plusieurs heures avant son démarrage, histoire de suggérer qu’il n’y avait pas foule (The Washington Post), au montage des propos de son ministre de la justice destiné à reprocher à celui-ci de ne pas avoir rappelé ce que précisément on a coupé (NBC News), les bobards ordinairement réservés aux temps de guerre et aux ennemis étrangers ont envahi le front intérieur.
Le jour où M. Trump entre à la Maison Blanche, Time ouvre le bal en prétendant à tort que le buste de Martin Luther King en a été retiré avant l’arrivée du nouveau locataire des lieux. Celui-ci, avec son culot d’acier, tire parti de chacun de ces écarts avec la vérité : « Avec eux, tout a l’air mauvais parce qu’ils falsifient et que leurs nouvelles sont dégoûtantes. Qu’est-il donc arrivé à la presse et au journalisme honnêtes ? » Et que dire alors des montagnes d’informations faisandées et des milliers d’heures d’émissions paranoïaques auxquelles, pendant un matraquage médiatique qui va durer près de trois ans, on confère le nom de « Russiagate » ? N’en déplaise au médiateur du New York Times, il est douteux que ce Watergate à l’envers, ce Pearl Harbor du journalisme américain, méritera une note honorable, « à la hauteur des jugements de l’histoire ». Mais tout dépendra des examinateurs : quelques mois avant le rapport Mueller, qui va invalider l’essentiel de leur hypothèse, des journalistes décrochent un prix Pulitzer — au lieu d’un bonnet d’âne — pour avoir enquêté sur les liens entre la Russie et la campagne du candidat républicain (5).
Pour un président infatué et désireux de forger à son profit un culte de la personnalité, rien de plus avantageux que cette focalisation obsessionnelle, souvent haineuse, de ses adversaires contre lui. Dire qu’il joua des médias, joua contre eux et se joua d’eux relèverait même de la litote. « Vous savez pourquoi je vous attaque ?, confesse-t-il un jour à une journaliste de CBS qui lui voue une franche hostilité. Pour vous discréditer afin que nul ne vous croie plus lorsque vous sortez une information qui m’est hostile. » Sur ce terrain des relations publiques, le milliardaire new-yorkais avait du métier, puisque, dès 1987, il expliquait dans son livre The Art of the Deal : « La presse est toujours en demande d’histoires spectaculaires. Si vous êtes un peu flamboyant et que vous soulevez des controverses, elle parlera de vous. La plupart des journalistes se moquent de la substance de ce que vous dites, ils recherchent un angle sensationnel. » Et d’ajouter : « Ce qui peut avoir joué en ma faveur »…
Trente ans plus tard, sa première conférence de presse à la Maison Blanche est largement consacrée à une charge contre les médias. Les journalistes la jugent aussitôt désastreuse pour le président, mais l’expérience pratique d’un commentateur conservateur est très différente : « Je me trouvais dans une salle de sport et tout le monde regardait la conférence de presse. Les gens riaient et disaient que Trump bouffait les journalistes tout crus. Ils ne réalisent pas ce qu’il est en train de leur faire. » Un blogueur du Washington Post le leur explique sans tarder : « Trump comprend qu’aux yeux de ses partisans les médias incarnent tout ce qu’ils exècrent dans la société américaine : des élites qui vivent sur les côtes, issues des meilleures écoles privées du pays et qui estiment que les gens ordinaires sont stupides et ignorants (6). »
Bétonner les convictions et les animosités
Haine contre haine, en somme. La recette constitue un lubrifiant rêvé pour les tirages des journaux d’opposition, les taux d’audience des chaînes d’information (comme Fox News, CNN et MSNBC), le nombre d’abonnés au compte Twitter de M. Trump (88 millions le jour de sa suspension). Le président démocrate James Carter, qui n’avait pas été ménagé par la presse, admet que son lointain successeur a enduré bien pire : « Les médias n’hésitent pas à prétendre que c’est un malade mental. Ils ont été plus durs envers Trump qu’envers tous les présidents que j’ai connus (7). » Malade mental, mais pas seulement : quelques heures après l’élection de M. Joseph Biden, le journaliste-vedette de CNN Anderson Cooper qualifie le président vaincu mais encore en exercice de « tortue obèse renversée sur le dos et qui gesticule sous un soleil brûlant ». Presque au même moment, sur MSNBC, l’historien Michael Beschloss confie son soulagement : « Comme vous savez, ma femme et moi avons deux enfants d’une vingtaine d’années. Pendant trois ans et dix mois, j’ai senti qu’ils étaient en danger. Désormais, je n’ai plus à redouter que nos officiels travaillent pour un gouvernement étranger. Et je crois que cette nuit je vais pouvoir commencer à dormir. »
Le ton est tout aussi exalté dans le camp médiatique d’en face, certes moins fourni dans la grande presse, mais adossé à une ribambelle de sites haineux envers les démocrates. Le 30 mars dernier, sur Fox News, une jeune journaliste attendrie interroge son héros : « Monsieur le Président, puis-je vous poser une dernière question : comment peut-on prier pour vous ? » Quelques semaines plus tôt, sur cette même chaîne (dont il vient d’être renvoyé), le journaliste économique que M. Trump appelle alors « le grand Lou Dobbs » s’offusque carrément que les États-Unis perdent leur temps avec des élections : « Vu tout ce que ce président a accompli et ce qu’il fait chaque jour, c’est dégoûtant qu’on doive en passer par là. Si les démocrates admettaient son intelligence, sa clairvoyance, sa capacité à être le leader du monde libre, il n’y aurait pas de scrutin en novembre : ils concéderaient la partie. »
De part et d’autre, on s’emploie donc à bétonner les convictions, les préjugés et les animosités d’un public militant afin que l’angoisse permanente de ce qui pourrait lui arriver lui interdise de respirer un instant sans son média, dont il sanctionnera le moindre écart par une avalanche de commentaires outragés. Au New York Times, les recommandations du médiateur ont été appliquées à la lettre, puisque tous les chroniqueurs du quotidien exècrent l’actuel résident golfeur de Mar-a-Lago, faute de quoi d’ailleurs ils seraient instantanément débarqués. Dans son enquête d’août 2018, Massing notait que l’un d’eux, Charles Blow, avait consacré trente-six de ses quarante-deux tribunes de l’année à la dénonciation du président républicain. La dernière de l’époque étudiée était sobrement titrée « Trump, traître qui trahit (8) ».
S’adresser à un public partisan, devancer tous ses emportements, occulter ce qui pourrait le déranger, en tirer hommages et récompenses n’est pas le parcours habituel de toutes les « résistances ». Sans le percevoir, le pays-phare de la démocratie mondiale reprend même certaines des techniques de manipulation des dictateurs arabes dont le chercheur Peter Harling a écrit : « Ils investissent les lignes de fracture, les exacerbent et recherchent le conflit. En radicalisant une partie de leur société, ils consolident leur position dans une autre et font l’économie de tout programme constructif : la crainte de ce qui pourrait les remplacer suffit à les maintenir au pouvoir (9). »
Le répertoire habituel des réseaux sociaux verrouille cet engrenage : indignations et outrances permanentes ; rattachement de toutes les anxiétés latentes à une cible maléfique omniprésente ; capacité de passer instantanément d’un cycle de panique au suivant sans jamais se sentir tenu d’expliquer pourquoi le pire est toujours différé. De tels ingrédients garantissent presque que les communautés, les solidarités vont se coaguler autour de peurs et de paranoïas opposées. Elles peuvent pourtant, comme le résume avec humour le journaliste de gauche Matt Taibbi, cohabiter dans un même foyer. Ainsi, Fox News a d’abord ciblé « l’oncle de droite un peu dingue en lui offrant une chaîne où se succéderaient des histoires d’immigrants et de minorités qui commettent des crimes. Puis d’autres médias sont apparus sur le marché avec le désir de plaire au gamin portant un tee-shirt du Che. Si l’un et l’autre regardent des chaînes différentes dans des pièces différentes, vous arriverez à les faire se haïr (10). »
Mais pas nécessairement pour de bonnes raisons. Car, à supposer que l’admirateur du « Che » ait été instruit politiquement grâce à MSNBC, la « chaîne de la résistance » à M. Trump, il n’a pas su grand-chose du choix le plus meurtrier de sa présidence, son appui sans faille à la guerre saoudienne contre les houthistes du Yémen ; un soutien auquel M. Biden vient de mettre un terme. Alors que les victimes civiles yéménites se dénombraient déjà par milliers, MSNBC n’y consacre qu’un seul sujet en 2018. Dans le même temps, la chaîne se montre moins discrète sur la liaison de M. Trump avec une star du porno, qui fait l’objet de 455 sujets (11). Il y a quelques années, déjà, dressant la liste des thèmes de campagne prioritaires à ses yeux — le changement climatique, les inégalités de revenu et de fortune, le coût de l’éducation et de la santé —, M. Bernie Sanders observait que « les médias, qui sont un instrument de la classe dirigeante de ce pays, préfèrent qu’on parle de n’importe quoi plutôt que des questions les plus importantes ».
Or c’est un peu là le point aveugle des commentaires relatifs à la polarisation de l’opinion américaine. Celle-ci opère d’autant plus facilement autour des thèmes « culturels » les plus vendeurs du moment — déboulonnage des statues de généraux sudistes, port du masque pour cause de Covid-19, propos sexiste attribué au sénateur Sanders et démenti par lui, confrontation verbale entre un jeune partisan de M. Trump et un Amérindien — que la liste est encore plus longue des sujets à propos desquels il n’existe, entre les deux camps principaux, aucune discussion d’ampleur, aucun désaccord de fond. Or, il suffit d’en citer quelques-uns pour mesurer qu’ils ne sont pas secondaires : les budgets déjà obèses du Pentagone sont augmentés par les deux Chambres du Congrès, à une écrasante majorité ; le Sénat a voté il y a quatre ans des sanctions contre la Russie par 98 voix contre 2 ; il vient de confirmer le maintien à Jérusalem de l’ambassade des États-Unis par 97 voix contre 3 ; la vente d’armes offensives à l’Ukraine, à laquelle le président Barack Obama s’était pourtant opposé, a été entérinée par son successeur avec l’appui quasi unanime des parlementaires et des médias ; quand, en avril 2017, le président Trump bombarde la Syrie, 46 des 47 éditoriaux publiés sur le sujet par les 100 principaux journaux américains saluent cet acte de guerre pourtant contraire au droit international ; l’administration Biden prétend à son tour que M. Juan Guaidó est le président légal du Venezuela ; elle vient également de relayer l’administration Trump en réclamant l’extradition de Julian Assange, que les États-Unis persécutent depuis qu’il a dévoilé quelques-uns des crimes de guerre américains.
Dans des sociétés plus clivées et plus désorientées, le commerce des guerres culturelles fait prospérer les médias. À défaut de préparer les jours heureux, ce type de discorde astucieusement mis en avant offre aux populations les jeux du cirque.