La mémoire au service des luttes : Kwame Nkrumah

Il y a 49 ans, le 27 avril 1972, Kwame Nkrumah décédait. Faisant ses études en Angleterre il participe à l’organisation du cinquième congrès panafricain de Manchester en octobre 1945. Ce congrès marque l’histoire de la prise de conscience nationale en Afrique en adoptant la revendication de l’indépendance nationale.

De retour dans son pays, il prône la désobéissance civile comme forme de lutte, ce qui lui vaut d’être emprisonné jusqu’en 1951. Son parti emporte les élections la même année et ce résultat contraint le colonisateur à libérer Nkrumah. L’indépendance proclamée le 6 mars 1957, il décide d’abandonner le nom colonial du pays (Côte de l’or) pour désormais l’appeler Ghana en hommage à l’empire du Ghana.

En 1958, il accueille à Accra la conférence des États indépendants d’Afrique. La décision est prise de soutenir par tous les moyens les mouvements de libération nationale en Afrique. Il accueille la même année une seconde conférence à Accra réunissant les mouvements de luttes et les organisations politiques. Il prône la constitution des États-Unis d’Afrique. Il accorde en 1958 son soutien à la Guinée de Sékou-Touré qui refuse «l’autonomie» proposée par De Gaulle et exige son indépendance. Le sabotage de l’économie guinéenne par le colonialisme français est battu en brèche par l’aide en nourriture que fournit Nkrumah.

Le Ghana devient alors un carrefour de soutien aux luttes de libération nationale du continent. Il prône la mise en place des États-Unis d’Afrique comme moyen de s’opposer au néocolonialisme et comme outil de développement cohérent du continent. Partisan du socialisme, il devient rapidement un leader de toute l’Afrique progressiste. En 1962 et en 1964, il survit à deux tentatives d’assassinats montrant qu’il était devenu un homme gênant pour l’impérialisme.

Le 24 avril 1966 alors qu’il est en voyage en Chine, les USA fomentent un coup d’État. Nkrumah est contraint de s’exiler. Il consacre alors son temps d’exil à l’écriture de livres qui restent des outils de combat pour ceux qui veulent émanciper leurs peuples. Son ouvrage «Le néocolonialisme, le dernier stade de l’impérialisme» est un classique pour comprendre le lien structurel entre la domination impérialiste et les classes dominantes des pays du Sud.

Décédé d’un cancer en 1972, Kwame Nkrumah est l’un des pères fondateurs du panafricanisme politique.

Repose en paix, frère et camarade.

Texte : FUIQP et Alain Saint-Victor