Christophe Aguiton, Attac-France, 3 août 2020
Les 18 et 19 juillet 2020 s’est tenue la première « Assemblée mondiale pour l’Amazonie » qui a connu un succès remarquable. Ce succès peut être un point d’appui stratégique pour relancer une mobilisation à l’échelle mondiale de par l’importance de l’Amazonie pour l’avenir de la planète (climat, biodiversité…) et le symbole que représentent les luttes et les alternatives défendues par les habitants de ce bassin gigantesque. L’Assemblée avait pour but de faire l’analyse des nombreux défis qui menacent l’Amazonie et de discuter des résistances et des alternatives indispensables pour sauver ce poumon de la planète. Plus de 3000 pré-inscriptions, 800 participants sur zoom et 125 000 vues sur Facebook (87 000 en espagnol, 27 000 en portugais, 10 000 en français et 1 000 en anglais) pour l’assemblée du samedi 18 et trois groupes de travail le dimanche 19, sur les résistances face au Covid, la campagne de boycott des produits issus de la déforestation et les mobilisations régionales et internationales, auxquels ont participé plus de 500 personnes. La très grande majorité des participant·e·s venaient des pays de l’Amazonie, Brésil, Bolivie, Pérou, Equateur, Colombie, Venezuela, Surinam et Guyanne française, mais il y avait aussi des militant·e·s issu·e·s d’autres pays américains et européens, les horaires – dans l’après midi pour les pays amazoniens – ne permettant pas la participation asiatique. A l’origine, une idée discutée dans le réseau du Dialogue global, qui s’est créé au début de la pandémie du Covid, à partir du succès d’assemblée militantes virtuelles qui s’étaient tenues en Bolivie pour agir face aux incendies dans la région amazonienne. Très vite les mouvements et réseaux les plus importants dans la région amazone, en particulier la Coica, qui est le réseau des peuples indigènes, le Repam proche de l’église catholique, et le Forum panamazonique issu du Forum social mondial de Belem, en 2009, ont repris cette proposition et ont permis sa réalisation. De très nombreux mouvements militants des pays amazoniens se sont joints à cette initiative de même que les représentants de réseaux internationaux, comme « Friday for the future » ou « Extinction rebellion ». Tous ces mouvements et réseaux sont regroupés dans un « comité de préparation » ouvert à tous qui se réunit toutes les semaines depuis presque deux mois et qui a mis en place des groupes de travail spécifiques (communications, mobilisations, etc.). Ce comité à tenu à ce que la première assemblée pour l’Amazone soit d’emblée mondiale, même s’il était clair que la première étape regrouperait avant tout des militant·e·s des pays de la région, et pour cela a assuré une traduction en quatre langues, espagnol, portugais, anglais et français, ce qui permet aujourd’hui de retrouver aujourd’hui des enregistrements de l’assemblée dans ces langues. Plusieurs documents importants sont issus de l’assemblée, le « cri de l’Amazonie pour la vie » qui synthétise les enjeux de cette première assemblée, une déclaration de l’assemble, « Amazonise-toi ! » et une présentation des mobilisations à venir , en particulier les 14 août et 22 septembre. Les militant·e·s de la région amazonienne sont déjà pleinement engagé·e·s dans la préparation de ces mobilisations. Il faut maintenant faire connaître cette initiative et y associer les nombreux mouvements et réseaux qui, dans le monde entier, se reconnaissent dans cette lutte et veulent, dans ce moment de crises majeures que le monde traverse, défendre un changement radical pour en finir avec un système destructeur pour l’humanité et la planète !