Ashish Kothari, environnementaliste indien, nous fait l’honneur de partager son texte sur le dernier budget du gouvernement indien et les enjeux qu’il soulève en matière d’écologie et d’écoblanchiment.


Traduction par Johan Wallengren, rédigé originalement pour Vikalp Sangam

La ministre indienne des Finances, Nirmala Sitharaman, a mentionné le mot « vert » environ deux douzaines de fois dans son discours sur le budget de 2023. Plusieurs secteurs et activités ont été préfixés de ce mot, notamment l’énergie, l’agriculture, la mobilité, les bâtiments, le carburant, les emplois, l’hydrogène et le crédit, ce qui a tout d’une première pour notre pays. Son discours comprenait aussi des mots tels que : climat, zéro carbone, organique, zones humides, diversité biologique et environnement. Étant donné que pratiquement tous ces mots étaient absents du discours du budget de 2022, cela semble représenter un progrès certain.

Mais est-ce bien le cas? A-t-on affaire à une réorientation majeure de l’économie guidée par une prise de conscience écologique? Ou bien s’agit-il d’une opération d’« écoblanchiment », c’est-à-dire de stratagèmes dont ce gouvernement use avec de plus en plus d’aisance et qui visent davantage à projeter sur la scène internationale une image de conscience climatique et de respect de l’environnement qu’à réellement transformer les politiques et remanier les allocations budgétaires? Ou peut-être s’est-on arrêté à mi-chemin?

Une analogie peut aider à illustrer mon analyse ci-dessous. Tant le gouvernement précédent que le gouvernement actuel ont voulu faire croire que le fait de planter quelques essences d’arbres pouvait servir de « compensation » pour le détournement de forêts naturelles au profit de l’exploitation minière, des barrages, des industries, des autoroutes, etc. L’exemple le plus notoirement ridicule est sans doute la proposition de « boisement » dans l’Haryana censée compenser l’abattage de 130 km2 de forêts tropicales denses et riches en biodiversité dans l’île de la Grande Nicobar, aux fins de la construction d’un complexe port-aéroport-ville. Seul un esprit tordu n’y connaissant rien à l’écologie pourrait penser que la plantation de quelques essences dans les étendues sèches de l’Haryana pourrait contrebalancer la perte de milliers d’espèces d’arbres sur cette île. Cette approche peut être qualifiée de « vert clair », c’est-à-dire comme une tentative d’appliquer un vernis vert brillant pour masquer le caractère destructeur de tels projets. Si on avait pensé « vert foncé », on se serait posé la question de savoir si le détournement de ces forêts est justifiable en premier lieu. Dans ce qui suit, je pose cette question : le budget de 2023 est-il vert clair ou vert foncé?

Les considérations qui suivent s’inspirent des réflexions de plusieurs analystes qui ont participé à un récent webinaire sur le budget organisé par l’Impact and Policy Research Institute (IMPRI), un think-tank indépendant.

Signaux positifs

Il y a plusieurs signaux positifs dans le nouveau budget, du moins à première vue. Parmi ceux-ci, on peut citer : l’apport d’intrants biologiques à 10 millions d’agriculteurs, la mise en place d’une plateforme internationale pour le millet, la poursuite de la mission urbaine Jal Jeevan (l’eau est la vie) afin d’approvisionner en eau un plus grand nombre de démunis, la protection des zones humides (avec le projet nommé Amrit Dharohar, ce qui signifie héritage divin), la préservation et la plantation de mangroves dans le cadre du programme bien nommé Mangrove Initiative for Shoreline Habitats & Tangible Incomes (MISHTI), les aides pour le développement durable des villes et le rajeunissement urbain, la promotion de modes de vie respectueux de l’environnement dans le cadre de l’approche Lifestyle for the Environment (LiFE) – concept que l’on doit au premier ministre Narendra Modi -, le soutien aux agriculteurs qui optent pour des énergies renouvelables, l’implantation d’un système de crédits verts dans la loi sur la protection de l’environnement, la promotion des carburants verts et de l’hydrogène, le programme incitatif favorisant l’utilisation de véhicules électriques (VE) et les efforts pour créer plus d’emplois dans de tels secteurs verts. Prenant la parole au webinaire de l’IMPRI, Shyamala Mani, de l’organisme public-privé Public Health Foundation of India (PHFI), a exprimé sa satisfaction à l’égard des allocations de fonds du budget et a dit apprécier qu’elles aillent notamment à la gestion des déchets et au nettoyage mécanique des caniveaux (ce qui laisse espérer qu’on puisse réduire le recours à l’horrible nettoyage manuel de ceux-ci, principalement effectué par des castes marginalisées). Le financement du ministère de l’Environnement, des Forêts et du Changement climatique (MoEFCC) a été légèrement augmenté et celui des énergies propres et renouvelables est en nette hausse. Tout cela est censé aider l’Inde à se diriger vers un Amritkal (âge du nectar) à l’aube du dernier quart de siècle suivant son indépendance.

Vu de loin, ce programme environnemental paraît ambitieux, mais évidemment, beaucoup dépendra de sa mise en œuvre sur le terrain. Cependant, moyennant une dose de sincérité, certaines des mesures prévues pourraient avoir des effets environnementaux appréciables pour l’Inde et seraient susceptibles de profiter à certaines catégories d’agriculteurs, de citadins et de communautés installées dans des zones humides et le long des côtes. Reste qu’un examen plus approfondi et nuancé du budget révèle un certain nombre de problèmes de nature conceptuelle, opérationnelle et systémique.

Extraction de marbre au Rajasthan – la consommation de luxe se fait au détriment des forêts, des terres et de la vie des agriculteurs, et il ne suffit pas de vanter le concept de LiFE pour arrêter les dégâts. Crédits photo : Ashish Kothari

Questions conceptuelles et problèmes de mise en œuvre

Si l’on examine de près la teneur d’un certain nombre de dotations et de propositions budgétaires semblant aller dans le bon sens, le portrait commence à être moins rose. Par exemple, dans le secteur de l’énergie, considéré comme un vecteur majeur des efforts de l’Inde en matière de responsabilisation sur le plan climatique, les mesures envisagées sont ternies par de graves problèmes en matière de justice écologique et sociale. La majeure partie de l’enveloppe de 35 000 crores (350 milliards de roupies) consacrée à la « transition énergétique » est destinée au secteur pétrolier et le détail des attributions est encore inconnu. Le premier ministre avait annoncé lors de la COP26 sur le climat, à laquelle participaient 221 pays, que d’ici 2030, l’Inde tirera 50 % de son énergie de sources renouvelables. Cela fait une belle annonce, mais il appert que les efforts du gouvernement se sont surtout concentrés sur des méga-projets (bien que l’aide à la production décentralisée d’énergie auprès des agriculteurs soit un élément encourageant) qui occuperont selon les projections une superficie de 10 000 km², ce qui fait redouter de graves impacts écologiques et sociaux. Le budget de 2023 comprend une allocation de 20 700 crores (207 milliards de roupies) pour la production et la dissémination de 13 GW d’énergie d’origine solaire produite au Ladakh. Cela suppose l’accaparement de dizaines de milliers d’hectares de terres sur le plateau de Changthang, dans une zone cruciale pour la subsistance basée sur la laine de la communauté pastorale nomade locale et qui constitue l’habitat de plusieurs espèces sauvages endémiques menacées. Ce projet arrive dans la foulée de méga-projets solaires et éoliens similaires dans plusieurs autres régions de l’Inde, dont les répercussions négatives sont bien documentées.

Panneaux solaires à SECMOL, au Ladakh – La transition énergétique de l’Inde est davantage axée sur les méga-projets que sur les options décentralisées. Crédits photo : Ashish Kothari

En ce qui concerne le grand plan d’incitation à l’utilisation de véhicules électriques, trois questions problématiques ressortent. Premièrement, le gros des efforts se concentre sur les véhicules privés, qui ne sont accessibles qu’aux super-riches; peu d’efforts sont déployés pour convertir les autobus et autres moyens transport public à l’utilisation de combustibles non fossiles. Deuxièmement, la majeure partie de l’énergie qui alimentera les VE proviendra de combustibles fossiles, sachant que le bouquet électrique de l’Inde restera fortement tributaire de telles sources d’énergie pendant une décennie au moins.

Troisièmement, les VE nécessitent des activités minières destructrices aux fins d’extraction de lithium, de cobalt et d’autres minerais. Outre cela, les batteries de ces véhicules produiront des déchets toxiques. Ces deux problèmes impliquent qu’il y aura des paysages, des personnes et des espèces sauvages qui seront « sacrifiés sur l’autel du progrès » pour que les riches se sentent moins coupables de leurs déprédations environnementales. Certaines régions d’Afrique et d’Amérique latine, sous la pression de la demande en forte croissance de VE en Europe et en Amérique du Nord, sont déjà aux prises avec ces problèmes. La véritable solution de rechange à la consommation de combustibles fossiles dans le secteur des transports consiste à promouvoir massivement les transports publics (notamment les autobus), le vélo et la marche à pied, mais cela ne semble pas figurer parmi les priorités du gouvernement.

Lakshmamma, de la Deccan Development Society, avec une diversité de plantes de millet – la promotion du millet dans le budget aidera-t-elle les femmes comme celle-ci, ou profitera-t-elle aux exportateurs? Crédits photo : Ashish Kothari

Le fait d’annoncer que l’Inde sera une « plaque tournante mondiale pour le millet » peut poser des problèmes conceptuels. Lors d’une conférence nationale sur le millet organisée au milieu de l’année 2022, les entreprises industrielles étaient très présentes, mais pas les agriculteurs. Par ailleurs, mettre autant d’emphase sur les exportations de millet pourrait nuire à la relance et à l’amélioration de la production de cette céréale par et pour les petits producteurs et les consommateurs pauvres. Des mouvements tels que celui des femmes dalits du Telangana, des agricultrices qui font partie de la Deccan Development Society (DDS) et du Millet Network of India (MINI), revendiquent une relance du millet visant d’abord et avant tout la sécurité et la souveraineté alimentaires des agriculteurs ayant de petites exploitations ou qui sont marginalisés, ainsi que d’autres couches pauvres de la société dans les villages. Les autres consommateurs établis dans les villes seraient servis après ceux-ci, et ensuite seulement on pourra desservir les marchés d’exportation, s’il reste encore suffisamment de millet. Or, il n’est pas évident que l’approche de la « plaque tournante mondiale pour le millet » respecte cet ordre de priorité.

Des problèmes de mise en œuvre pourraient compromettre d’autres projets prometteurs parmi ceux annoncés. Par exemple, en ce qui concerne le projet Amrit Dharohar, qui vise à optimiser l’utilisation et la préservation des zones humides, le ministre des Finances a déclaré que « les communautés locales ont été le fer de lance des efforts de préservation. ». Une autre aile du gouvernement, le ministère des Forêts, semble être d’un autre avis, puisqu’il poursuit une approche plutôt coloniale et verticalement hiérarchisée de la préservation des richesses naturelles, allant jusqu’à contrecarrer la mise en œuvre de la loi sur les droits forestiers dans de nombreuses régions de l’Inde. À qui ira l’argent destiné au programme gouvernemental Amrit Dharohar : aux gram sabhas (assemblées de village) et aux panchayats (conseils de village) ou aux organismes gouvernementaux comme ceux responsables des forêts, de la faune ou de l’irrigation?

Contradictions et omissions flagrantes

La principale raison pour laquelle le budget de 2023 est considéré comme un budget « vert clair » est que les moyens consacrés à l’environnement ne pèsent pas lourd face aux autres postes de dépenses. Par exemple, bien qu’une petite cagnotte soit prévue pour faire adopter des engrais organiques, cette mesure pâlit au regard de l’énorme augmentation des subventions allant aux engrais chimiques, qui sont passées de 105 222 à 175 100 crores, soit de 1 052 220 000 000 à 1 751 000 000 000 roupies. Quant aux aides aux énergies renouvelables, elles sont contrebalancées par le financement de l’expansion des mines de charbon et de l’augmentation de la production d’énergie thermique. Le pactole dévolu aux plantations d’huile de palme a jeté un grand froid, eu égard aux preuves de destruction écologique et de perturbation sociale que ces cultures ont causé en Asie du Sud-Est. La modeste augmentation accordée au ministère de l’Environnement, des Forêts et du Changement climatique est insignifiante en regard de ce que reçoit la National Highways Authority of India (NHAI), l’autorité responsable des autoroutes, qui est 50 fois mieux lotie et dont la dotation est passée de 134 015 crores, ou 1 340 150 000 000 roupies, à 162 207 crores, ou 1 622 070 000 000 roupies. Plusieurs mouvements populaires constellant l’Inde ont dénoncé les énormes dégâts environnementaux causés par les autoroutes traversant des zones de vulnérabilité et coupant à travers des écosystèmes naturels, comme c’est le cas pour le projet Chardham (terme qui désigne quatre sites sacrés dans l’Himalaya, ce qui correspond aux quatre axes autoroutiers du projet). Il n’y a en somme aucun espoir que le ministère de l’Environnement, des Forêts et du Changement climatique puisse limiter les dégâts (même s’il le voulait), la puissance financière à l’état brut étant du côté de la NHAI.

Deux problématiques environnementales qui devraient être considérées comme des urgences nationales ne sont pour ainsi dire pas prises en compte dans le budget : la pollution atmosphérique et le changement climatique. Je trouve que ce sont là les omissions les plus choquantes pour un gouvernement qui veut se faire valoir comme un chef de file mondial en matière de climat. La pollution atmosphérique tue plus d’un million de personnes par an. En ce qui concerne les impacts du changement climatique, ils touchent déjà des dizaines de millions de personnes, qui sont confrontées à des épisodes de chaleur extrême, à des périodes de diminution des réserves d’eau (y compris dans l’Himalaya, où les glaciers reculent rapidement), à des précipitations irrégulières, à une élévation du niveau de la mer, à des incidents météorologiques extrêmes qui se produisent maintenant presque toute l’année et à bien d’autres phénomènes climatiques anormaux. Selon Soumya Dutta, du MAUSAM (une application météorologique conçue par un organisme gouvernemental), les deux tiers de la population indienne risquent d’être touchés par ces conséquences du dérèglement climatique. Et pourtant, il n’y a aucun poste budgétaire pour l’adaptation au changement climatique. En général, comme l’a fait ressortir lors du webinaire de l’IMPRI Himanshu Shekhar, de NDTV (chaîne indienne de nouvelles en continu), un manque d’attention à la gestion des catastrophes et à l’adaptation aux crises climatiques est à déplorer.

D’autres lacunes importantes concernent le suivi et l’audit écologique ou environnemental de l’économie dans son ensemble. Comme l’a souligné Madhu Verma, du World Resources Institute (un organisme sans but lucratif focalisé sur les ressources au plan mondial) lors du webinaire de l’IMPRI, la « comptabilité verte » peut aider à déterminer si l’Inde se dirige réellement vers un avenir de durabilité. Debadityo Sinha, du Vidhi Centre for Legal Policy (un think-tank s’intéressant à l’amélioration de la législation), a critiqué l’absence de toute forme de budgétisation participative, les priorités et les dotations étant fixées de manière très centralisée.

Enfin, il faut tenir compte du fait que ce gouvernement a affaibli sans scrupules la réglementation environnementale au cours des dernières années (cette tendance s’est amorcée avec l’entrée de l’Inde dans des régimes économiques mondialisés en 1991 et s’est accentuée dans la période récente). Dans son discours sur le budget, le ministre des Finances a fait valoir que 39 000 dispositions légales avaient été assouplies et que 34 000 obligations légales avaient été dépénalisées, pour faciliter les affaires. La plupart des changements apportés ces dernières années aux lois sur l’environnement et le travail ont conduit à une diminution des protections et à un relâchement de la réglementation. Lors de l’inauguration de la semaine indienne de l’énergie, le 6 février, le premier ministre a fièrement déclaré que son gouvernement avait réduit les zones protégées (territoires vulnérables du point de vue environnemental, où des activités telles que l’exploitation minière ne sont pas autorisées) de 10 lakhs (un million) de kilomètres carrés! Le mantra LiFE de celui-ci, répété à l’envi et censé inciter la population à adopter des modes de vie respectueux de l’environnement, est bazardé du fait que son gouvernement encourage les entreprises qui encensent la consommation ostentatoire à faire de la publicité, ou en tout cas ne les en dissuade pas.

Un problème de vision

Comme les budgets précédents, celui-ci souffre de l’absence de toute vision cohérente de ce que pourrait être une Inde inclusive et juste s’inscrivant dans une perspective de durabilité. Quelques mesures d’« écologisation » déconnectées les unes des autres, voire une multitude de telles mesures, ne suffiront pas à faire évoluer l’économie vers plus de durabilité; une telle évolution nécessiterait que chaque macro- et micro-élément soit évalué du point de vue de l’impact environnemental et de la justice sociale, que des évaluations sectorielles multifactorielles soient réalisées (et pas seulement des analyses projet par projet), que les communautés et les personnes concernées soient au centre du processus décisionnel, que le contrôle de la production, du commerce et de la consommation soit entre les mains des travailleurs et des consommateurs et non des méga-entreprises et que l’État soit directement imputable devant la nation, au lieu d’une entité autoritaire installée au-dessus de la tête des gens. Il faut que la nature dans son ensemble (mot qui fait cruellement défaut dans le discours du Premier ministre, tout comme celui de la faune) soit respectée, au sein d’une forme de démocratie où non seulement tous les humains, mais aussi l’ensemble des espèces, auraient leur place. Cela signifie que toute activité économique doit être régénératrice, c’est-à-dire qu’elle doit contribuer à maintenir les conditions environnementales et socioculturelles dont elle dépend pour faire prospérer la société. Les inégalités au sein de la société indienne étant abyssales, cela nécessite une redistribution majeure des richesses, de l’énergie, de la nourriture et des autres ressources essentielles à une vie digne.

Il existe des milliers d’initiatives réparties sur le territoire indien (et dans beaucoup dans d’autres parties du monde, ce dont nous pouvons nous inspirer), ce qui démontre la faisabilité de tout ce qui précède. Une Inde véritablement autonome (Bharat atmanirbhar, en indien) impliquerait, selon l’antienne que le premier ministre serine depuis 2020, de faire descendre le pouvoir décisionnel au niveau des communautés rurales et urbaines et de gérer les besoins élémentaires à ce niveau et de s’appuyer sur l’énorme base de compétences et de connaissances accumulées, toujours à ce niveau, au fil des siècles, le tout complété par ce qui est nécessaire dans le contexte moderne. Un Manifeste du peuple publié sur la plateforme nationale Vikalp Sangam en 2019 met de l’avant une vision globale qui intègre ces éléments, ainsi que d’autres, dans une perspective de durabilité, de justice et d’équité. Abstraction faite de quelques éléments épars, le budget 2023 de l’Inde montre peu de signes d’un tel changement fondamental.

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