Alors que la violence contre la grève nationale en cours en Colombie se poursuit, l’Organisation colombienne des droits de l’homme CREDHOS (appelle le Canada à mettre fin à toute assistance technique, aide, soutien logistique ou financier à l’armée colombienne et police.
Selon des représentants du CREDHOS, « L’armée et la police s’immiscent dans les manifestations sociales pacifiques. L’armée patrouille dans différentes zones urbaines des villes. Nous demandons à la communauté internationale de veiller à ce que le soutien logistique ou financier à la police et à l’armée nationale soit interrompu, car en ce moment, ils attaquent les gens et nous ne voulons pas que cela continue. Le monde est témoin de la répression qui se produit en Colombie. Nous demandons au Canada et aux autres pays de parler de la violence en Colombie. S’il y a un soutien militaire ou une assistance technique, veuillez vous abstenir de fournir cette aide militaire parce qu’ils attaquent la population civile. Avec tout le respect que je dois au gouvernement canadien, nous vous demandons que, grâce à vos différentes actions et mécanismes, [et] les voies diplomatiques que vous avez avec l’État colombien, vous puissiez parler au gouvernement national et exprimer votre préoccupation au sujet des violations systématiques des droits de l’homme en le contexte des manifestations sociales. »
Le Canda aide la police colombienne
Le 30 octobre 2017, la Presse canadienne a rendu compte d’une «initiative policière bilatérale» entre le Canada et la Colombie. Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré : «Cet effort appuiera les efforts de maintien de l’ordre après un conflit en Colombie et verra la police canadienne offrir de la formation, du renforcement des capacités et des conseils stratégiques à nos amis colombiens. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a également indiqué qu’elle maintenait un «agent de liaison» à Bogota. La GRC affirme que son rôle est «d’agir comme lien entre les organismes d’application de la loi au Canada et dans leur pays hôte». En 2018, le Canada a exporté 310 576 $ de marchandises militaires vers la Colombie. En 2017, il était de 114 688 $
Que peut faire le Canada ?
Le Canada a déjà pris des mesures pour arrêter les exportations militaires lorsqu’il y a eu de graves préoccupations au sujet de violations des droits de la personne. En juillet 2020, le Globe and Mail a rapporté que le Canada «bloquerait l’exportation de marchandises militaires sensibles» vers Hong Kong et qu’un «représentant du gouvernement canadien familier [avec l’annonce] a déclaré qu’Ottawa voulait empêcher l’envoi d’équipement à Hong Kong qui pourrait être utilisé par la police locale pour réprimer les manifestations. »
Le 4 mai, l’ambassadeur du Canada en Colombie, Marcel Lebleu, a tweeté : «Je regrette profondément tous les décès, blessures et violences en Colombie. Nous défendons le droit à une manifestation pacifique et nous sommes préoccupés par l’usage excessif de la force contre les manifestants. Mes pensées sont avec les familles du défunt. » Le 9 mai, le ministre des Affaires étrangères, Marc Garneau, a déclaré : « Le Canada condamne la violence, y compris l’usage disproportionné de la force par les forces de sécurité, et demande instamment que la violence cesse. Le droit de réunion et d’association pacifiques est le fondement de la démocratie et doit être promu et protégé à tout moment. »
Dans la prochaine étape, on espère que l’ambassadeur et le ministre entendront l’appel du CREDHOS pour aider à désamorcer la violence et soutenir l’appel à cesser de fournir une aide militaire, une assistance technique et un soutien logistique et financier à la police et à l’armée nationale.
Brent Patterson est le directeur exécutif de Peace Brigades International-Canada. Suivez-les sur @PBIcanada .