Le Canada et l’ONU : questions sans réponse

COLIN ROBERTSON, extrait d’un texte paru dans le GLOBE AND MAIL, 28

Que pense vraiment le monde du Canada? Nous obtiendrons une réponse en juin lorsque les 193 membres des Nations Unies éliront de nouveaux membres non permanents du Conseil de sécurité.

Le Canada, l’Irlande et la Norvège sont en compétition au sein de notre groupe régional pour deux sièges avec des mandats de deux ans commençant en janvier 2021. Les gagnants ont besoin des deux tiers des suffrages exprimés.

Avec cinq mois restants, c’est une course ouverte, même si certains pensent que le Canada va perdre. Nous avons commencé plus tard que la Norvège et l’Irlande. Les deux ont de bonnes campagnes.

L’aide au développement de la Norvège se situe en moyenne à 1% du revenu national brut (RNB), bien au-dessus de l’objectif de 0,7% fixé par l’ONU. Le récent document du gouvernement norvégien sur le multilatéralisme est convaincant et articulé. La stratégie de développement de l’ Irlande pour un monde meilleur est également de première classe. Insistant sur l’égalité des sexes, l’action pour le climat, la gouvernance et les besoins humanitaires, il engage l’Irlande à atteindre l’objectif de 0,7% d’ici 2030. L’aide irlandaise est actuellement d’environ 0,4%. Les Irlandais célèbrent leur neutralité mais participent aux opérations de paix; L’Irlande envoie actuellement 623 soldats de la paix tandis que la Norvège en déploie 135 et le Canada 45. Les Irlandais ont également enrôlé Bono de U2 dans le but d’obtenir un siège. Bien que le Canada se classe avec la Norvège parmi les 10 principaux donateurs d’aide humanitaire, cette aide ne représente que 0,26% du RNB. La plateforme électorale détaillée du Canada pour le siège de l’ONU se concentre sur les changements climatiques, l’égalité des sexes, la paix, la sécurité économique et le multilatéralisme. Il s’appuie sur notre programme du sommet du G7 de Charlevoix 2018.