Jean-Simon Gagné, Le Soleil, 8 juin 2018
Entre nous, il faut une imagination débordante pour trouver des bons côtés à une farce aussi grotesque. Peu importe, car le gouvernement du Canada excelle dans l’art de faire passer les miettes tombées de la table pour des diamants bruts.
Faut-il parler des futures retombées touristiques que l’on fait miroiter aux gens de Charlevoix? À croire que les journalistes étrangers, que l’on déplace en convois, comme des prisonniers dangereux, vont avoir le temps de faire du tourisme. Sans parler des millions de gens qui devraient apercevoir le décor enchanteur derrière les grimaces de Donald Trump?
J’exagère? Que ceux qui se souviennent du nom de Taormine, la petite ville de Sicile qui a subi le G7 l’an dernier osent dire le contraire.
Pfff. Quand à ceux qui sont parvenus à nommer la petite ville japonaise qui avait accueilli la réunion en 2016, je les soupçonne d’avoir triché.
Quoi? Espérer des retombées touristiques à long terme du G7? Ça rappelle le nigaud qui laisse tomber une rose au fond du Grand Canyon, en croyant qu’il entendra l’écho.
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Loin de moi l’idée d’affirmer que le G7 constitue un club totalement archaïque, sur le modèle des bisons des prairies, chers aux Pierrafeu. Ces jours-ci, des experts croient même que les sept leaders du G7 peuvent rafistoler le commerce mondial.
On peut rêver. Mais si le monde est devenu à ce point dangereux qu’il faut paralyser une région entière pour protéger le Sommet du G7, peut-être qu’il faudrait trouver une nouvelle formule?
Une île déserte? La téléconférence? Un engin en orbite?
Stop. Je sais. Ça ne se produira pas. Espérer que les grands de ce monde se préoccupent de ce genre de détails, ça semble complètement vain.
Pour reprendre l’expression consacrée, vous faites mieux d’occuper votre temps à la recherche des portes-patios dans les sous-marins.