Inde Cérémonie_de_mariage_à_Desnoke,_au_Rajasthan @SergeGoulet58 CC BY-SA 4.0 via WikiCommons

Julia Hayward, participante au FSM 2024 avec le Collectif québécois

Témoignage sur la conférence « Youth-led to dismantling Child, Early, Forced Marriage and Union » présentée par Girls Not Brides Népal au FSM 2024. 

Le mariage forcé est encore très fréquent en Inde et au Népal, distordant les réalités des jeunes filles. Un phénomène qui a été mis en avant au cours du panel «Youth-led to dismantling Child, Early, Forced Marriage and Union» organisé par Girls Not Brides. Selon l’ONG, douze millions de filles sont mariées avant l’âge de 18 ans, ce qui équivaut à vingt-trois filles par minute.

Lorsqu’elles sont forcées dans un mariage, les filles arrêtent leurs études et prennent le rôle de femme au foyer, ce qui les isole de leur entourage. L’organisme Girls Not Brides insiste sur le fait que lorsqu’un mariage est fait, il doit automatiquement être avec une femme majeure et non une fille puisque celles-ci pensent souvent que la violence est normale au sein d’un couple. En effet, se disputer en présence des enfants est très commun pour les parents, ce qui altère la réalité de ce qui fait une relation de couple saine. Ainsi, il faut insister et éduquer les parents sur le modèle qu’ils transmettent à leurs enfants. Les panélistes proposent donc de mettre en place des programmes pour apprendre aux parents les risques d’un mariage forcé et leur transmettre les clefs pour diminuer ces risques.

Selon les statistiques de l’organisme, un tiers des filles forcées dans un mariage ont un enfant avant 18 ans et deux tiers d’entre elles ont un enfant avant 20 ans. Cela veut dire que 100 % des filles forcées d’entrer dans ce genre d’arrangement ont un enfant avant 20 ans. Toutefois, devenir mère précocement n’est pas le seul qui accompagne les mariages forcés. En effet, l’enlèvement d’enfants est fréquent au Népal. Certaines personnes enlèvent des filles dans la rue pour les obliger à se marier, propageant une peur généralisée chez les filles du pays et diminuant leur liberté de pouvoir adopter des précautions de sécurité. Il a été demandé plusieurs fois que les filles puissent sortir et non se barricader chez elles par peur.

De plus, pour embellir le mariage forcé, les populations ont adopté un nouveau terme pour le décrire : une union. Cette union ne veut pas nécessairement dire que le consentement est présent. Ce n’est qu’un terme utilisé pour enjoliver la situation. Les causes de ses arrangements trouvent ainsi leur cause dans l’inégalité des genres, les normes sociales, la pauvreté et l’ignorance des parents. En effet, il est commun de penser qu’une fille jouira d’une plus grande sécurité financière en étant rattachée à un mari qu’en restant dans sa famille. Il est également possible que la famille de la fille reçoive une dot lorsqu’elle se trouve en situation de pauvreté. Au contraire, si c’est la famille de la fille qui doit payer une dot pour marier sa fille, le montant est souvent moins élevé si elle est jeune et peu éduquée.

Ainsi, le mariage forcé demeure une réalité préoccupante en Inde et au Népal, avec des conséquences dommageables pour les jeunes filles, qui voient leurs droits bafoués et leur avenir compromis. Les efforts de sensibilisation et d’éducation menés par l’ONG Girls Not Brides sont donc essentiels pour lutter contre les mariages d’enfant. Pour les panélistes, il est impératif de s’attaquer aux racines profondes de ce phénomène, notamment l’inégalité des genres, les normes sociales préjudiciables et la pauvreté, tout en garantissant la protection et l’autonomie des jeunes filles népalaises.