Nous présentons la réflexion d’Amaru, un jeune de 16 ans de famille d’origine colombienne, qui est né et a grandi au Québec, et qui a accompagné des proches dans l’aventure des stagiaires du journal à New York. Il a accepté de se rendre aux exigences de communication que les autres devaient réaliser. Nous vous offrons son témoignage sur la conférence. NDLR
Lors de la conférence No War, But Class War, les sujets des ateliers étaient tous en lien avec la vision de gauche à travers le monde. Il y a eu des discussions enflammées et des conférences un peu moins actives, mais toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Des questions ont été posées et beaucoup sont restées sans réponse. Malgré tout ce désordre d’idées, un pilier se distingue dans tous les débats, c’est le développement inégal.
Dans les conférences qui ne sont pas destinées à un grand public, les rencontres visent à informer des gens déjà expérimentés sur le domaine, puis à partager des opinions, des idéaux et finalement à confronter des personnes, qui partagent un but commun et pas nécessairement les moyens pour y arriver.
Durant ce séjour, plusieurs concepts déjà connus sont abordés et d’autres moins, mais qui font surface, comme la théorie de Mariatégui. Celle-ci dit que les notions changent avec le temps, comme les humains, et elles prennent de nouvelles formes. Ça vaut pour le socialisme des peuples précolombiens comme celui des Incas, si on le compare au socialisme au début du 20e siècle.
On peut aussi penser à la réalité des peuples autochtones qui est présente partout sur le globe en différentes formes et avec différents noms. Le mot autochtone signifie une personne issue du sol qu’il habite et cette réalité ne peut pas être représentée par le stéréotype d’un.e autochtone brun.e avec des plumes sur la tête.
Le développement
Un concept intéressant qui ressort de ces conférences est le développement. Il apparaît à la suite d’une forte augmentation de la multipolarité mondiale, qui veut que les visions s’affrontent dans des débats d’idéaux et la plus forte domine. Cette vision ne domine pas parce qu’elle est la meilleure ou parce qu’elle est la plus populaire, mais parce qu’elle réduit les autres et qu’elle est difficile à contrer.
Le capitalisme massif des États-Unis est le premier exemple d’une vision très imprégnée dans sa société et qui est à la base même du pays. Si une perspective plus socialiste venait miraculeusement à y prendre le pouvoir, il ne serait pas possible de la changer. Il s’agit d’une vision si forte, qui trouve une place au sein du foyer familial et qui est enseignée depuis la petite enfance et renforcée dans la routine quotidienne. Grâce à cette multipolarité dominante qui s’étend mondialement, peu sont ceux et celles qui réussissent (résistent) à cette invasion psychologique.
Le développement, c’est comme une flèche qui guide l’humanité vers un bon chemin soi-disant idéal et qui donne un sens global à la majorité des actions posées par les gouvernements qui agissent en son nom. Que veut dire nous développer ? Selon les transhumanistes c’est abandonner notre côté primitif et nous tourner vers la technologie. Pour les plus environnementaux, c’est le développement durable tourné vers la préservation de l’environnement. Mais dans tout ça, quel est-il le vrai développement ? Est-ce qu’il y en a un ?
Le développement inégal
L’autre mot-clé est inégal. C’est justement ce mot qui est un antonyme du développement. Dans la réalité, ça se rapproche beaucoup puisque le développement, ce ne sont pas seulement les pays déjà riches. Les termes utilisés pour classer les pays sont développés et en développement. Mis à part l’Australie, les pays en développement sont ceux au sud du globe.
Quand les grandes puissances comme les États-Unis, le Canada ou encore la Russie qui ont une économie solide et variée, d’autres pays comme le Venezuela, ont une économie d’un seul secteur, qui, s’il s’effondre, ce qui a été le cas, le pays est en crise. C’est ça le développement inégal, un phénomène qui présente un faux développement global en insinuant que le monde se réduit aux puissances, en laissant de côté les plus petits pays qui ont besoin de plus d’appui.
Il s’agit d’un phénomène controversé et très critiqué, puisqu’il y a des gens qui mangent seulement pour plaisir et gaspillent par tonnes, pendant qu’il en a qui meurent de faim. Ce soi-disant développement, qui embellit les paroles des politiciens, cache une vérité plus profonde.
Donc, après une fin de semaine très forte en discussion et partages de manières de penser, différents doutes font surface. Allons-nous en tant que société rationnelle continuer sur ce chemin du développement partiellement égalitaire ? Une chose est sûre, c’est que nous avons différentes manières de voir les choses, mais nous ne sommes pas toutes et tous en mesure d’agir pour changer les choses.