28 janvier 2021
Les personnalités, organisations, associations et syndicats en Europe s’indignent de la répression aveugle et des vagues d’arrestations qui se sont abattues ces derniers jours sur des centaines de jeunes des quartiers populaires dans de nombreuses villes tunisiennes. Ces jeunes qui subissent une paupérisation croissante ne font que réclamer ce qui, il y a dix ans, a donné lieu à « la révolution pour la dignité » à savoir : leur droit au travail, à la liberté, à la justice et à l’égalité.
Ces personnalités, organisations, associations et syndicats rappellent avec force au gouvernement tunisien qu’il est tenu de respecter les principes consacrés par la Constitution de 2014 qui font obligation à l’État tunisien de respecter la dignité de ses citoyens. Ils condamnent le recours aux mauvais traitements, à la torture et aux procédures judiciaires expéditives.
Ils considèrent que l’absence de toute remise en cause des choix économiques et sociaux de l’ancien régime de la part des gouvernements tunisiens qui se sont succédé depuis 2011 n’a fait qu’appauvrir davantage la population, particulièrement les catégories sociales précaires et contraint des milliers de jeunes et d’adultes à des petits boulots précaires alimentant ainsi les circuits de l’économie informelle et ceux de l’immigration irrégulière ou de l’extrémisme. Une telle situation ne pouvait qu’aboutir à la confrontation avec le pouvoir qui, aujourd’hui encore et de nouveau, ne répond à leur désarroi et à leurs revendications légitimes que par la répression.
Ces mouvements des jeunes tunisiens sont révélateurs non seulement de l’impasse économique et sociale dans laquelle le gouvernement tunisien a plongé la société, mais aussi de l’indifférence de l’Union Européenne et des gouvernements qui la composent, en maintenant la dette qui pèse sur le pays. Plus que jamais il est nécessaire d’abroger cette dette et de donner des perspectives à la jeunesse tunisienne de vivre et travailler au pays.
Au nom de notre attachement aux principes de justice et de liberté pour tous les peuples et au droit de la jeunesse à une vie digne et décente, nous appelons le gouvernement tunisien à libérer toutes les personnes injustement arrêtées et à prendre des mesures correspondant aux aspirations du peuple tunisien et aux objectifs de sa révolution.
Nous appelons également toutes celles et tous ceux épris de démocratie, de liberté et de justice en Europe et de par le monde à faire pression sur les autorités tunisiennes afin que la révolution de 2011 ne se transforme pas en un cauchemar où les pratiques répressives du passé tiendraient lieu de réponse aux aspirations légitimes du peuple tunisien.