Communiqué du comité organisateur
Cette troisième édition de l’Université d’été des mouvements sociaux et des solidarités s’est tenue à Bobigny du 23 au 27 août dans une ambiance chaleureuse et conviviale : 152 ateliers, modules, plénières et 50 activités culturelles ont regroupé 2000 participant·es !
Venu·es de toute la France mais aussi de 30 pays, iels se sont retrouvé·es pour se former, échanger et co-construire d’autres possibles. Ces cinq jours ont été nourris par les mouvements sociaux de ces derniers mois : mobilisation sur les retraites et les enjeux du travail, contre les violences policières, convoi pour l’eau…
Ces luttes et ces résistances ont été l’occasion de les regarder au prisme des enjeux internationaux et des mouvements sociaux d’autres pays, présents à cette UEMSS.
L’année écoulée a vu la population se mobiliser massivement contre l’injuste réforme des retraites dans une unité du mouvement social inédite face à l’autoritarisme du pouvoir. Elle a vu aussi les populations les plus précarisées et stigmatisées se révolter face aux discriminations, aux violences policières et à la relégation sociale. Elle a vu enfin une conflictualité nouvelle autour des questions écologiques, en réponse au déni des puissant·es. Et tout cela dans un contexte international d’interventions militaires et de guerres ouvertes.
Nous avons besoin de démocratie, d’écologie, de justice sociale, d’un monde sans discrimination à l’échelle locale comme à l’échelle globale. En faisant dialoguer des organisations très diverses, l’UEMSS reste cet espace de convergence et de construction d’alliances dont nous avons besoin pour imposer et faire vivre des alternatives répondant aux besoins de l’immense majorité de la population, ici comme partout dans le monde.
« Les résistances à la répression, le féminisme, le travail, le logement et l’environnement sont des thèmes de convergence. Il faut soutenir les initiatives locales, en se déplaçant ou en communiquant, en fonction de l’initiative », estime le groupe de travail lors de l’atelier Ressemer l’internationalisme au cœur des mouvements sociaux.
Les porteurs et porteuses d’activités variées ont suspendu conclusions et revendications sur un mur, en voici quelques unes :
- « La culture est une arme. »
- « La cartographie est un acte politique, utilisons le plus souvent »
- « La dette, c’est comme le cholestérol, il y en a de la bonne et de la mauvaise ! »
- Un atelier a travaillé sur « la santé au travail, qui n’est pas une question
individuelle mais collective ». - « Décolonisons la démocratie ! »
- « Remobilisons-nous et informons-nous, le climat ne doit pas être le seul
critère pour prendre des décisions en matière d’énergie. » - Un atelier sur l’électricité conclut qu’à la place d’ « un marché de l’électricité coûteux,
inefficace et complexe, on demande plutôt une planification pour un opérateur public et des factures justes ». - Des groupes se sont aussi demandé si une IA de gauche était possible et celles et ceux qui ont visité un data center ont noté qu’alors qu’on ne parle que de dématérialisation, « on voit bien qui y a de plus en plus de matériel ! »
- Un atelier s’est bien sûr penché sur les violences sexistes et sexuelles au sein de nos organisations, car la lutte contre les oppressions et pour un monde inclusif commence dans nos mouvements !
- Enfin, des membres du Convoi de l’Eau sont venu·es à l’UEMSS pour raconter leur voyage et leur combat pour la défense de l’eau, notre bien commun. Ce thème a fortement mobilisé et rejoint les modules appelant à « diversifier les actions, mutualiser, prioriser et se coordonner face à la pénurie d’eau ».
Cette édition 2023 est donc un grand succès.
Les dynamiques impulsées vont se poursuivre dans les semaines et les mois à venir. Les participant·es et les mouvements sociaux présents à Bobigny s’y engagent !
Quelques paroles de participant·es
« C’est essentiel dans cette situation qui est toujours plus catastrophique, on a eu un petit d’espoir au moment du mouvement pour les retraites, mais on savait qu’on avait peu de chances, maintenant il faut continuer ! »
« Il y a beaucoup de choses, c’est diversifié et on est libre de tout parler; j’ai l’impression, la liberté est là ! »