Du 8 octobre au 14 novembre, un cycle de quatre rencontres virtuelles aura lieu sur les grands enjeux des élections présidentielles du 3 novembre prochain aux États-Unis.
Le 3 novembre prochain, le monde entier va retenir son souffle. Si le projet de droite extrême de Donald Trump l’emporte, on peine à mesurer les dangers qui en découleront dans une société ultra polarisée où se combinent de façon dramatique les clivages sociaux et raciaux. Les conflits géopolitiques mondiaux pourraient également s’enflammer. Si, d’autre part, Joe Biden et les Démocrates réussissent à l’emporter (comme les sondages le laissent penser), il y aura un relatif soupir de soulagement, sachant que les États-Unis sont dans une crise systémique que les élites démocrates ne sont pas prêtes à confronter.
Cependant, dans les fissures d’une société en perte de sens, une forte aspiration à la démocratie, l’égalité, la tolérance s’exprime un peu partout. Pendant tout l’été, un gigantesque mouvement anti-raciste a repris le flambeau de Martin Luther King, de Malcolm X et d’Angela Davis. De Los Angeles à Boston en passant par Jackson-Mississipi et Minneapolis, les embryons d’une nouvelle coalition prennent forme autour d’un projet immense, le « Green New Deal », avec notamment, Alexandria Ocasio-Cortez et Bernie Sanders. Ce combat gigantesque est très risqué. Entretemps, on essaie de démêler cela, au-delà des clichés véhiculés par les grandes machines médiatiques. C’est pour cela que nous vous proposons un exercice pour comprendre et évaluer les conséquences de cette crise qui change tout !
Le programme propose d’apporter un éclairage nouveau sur les causes et les conséquences des crises qui traversent aujourd’hui les États-Unis. Parmi les invité·es, Martine Bulard (Le Monde diplomatique), Donald Cuccioletta (historien et politologue), Anthony DiMaggio (journaliste et auteur), Bill Fletcher Jr. (syndicaliste et chroniqueur étatsunien), Jennie-Laure Sully (chercheuse à l’IRIS), Branco Marcetic (The Jacobin), Biju Mathew (New York City Taxi Workers Alliance), Guy Taillefer (Le Devoir) et Monique Simard (productrice et gestionnaire culturelle). On retrouvera la présentation des personnes intervenantes plus loin. La série de webinaires abordera quatre grandes thématiques :
- Les polarisations sociales et les soulèvements populaires (8 octobre, 18 h 00)
- La grande confrontation entre la Chine et les États-Unis (17 octobre, 12 h 00)
- L’attraction de la droite pour les classes populaires (22 octobre, 18 h 00)
- Les conséquences des résultats électoraux sur la gauche et les mouvements progressistes aux États-Unis (14 novembre, 12 h 00)
Les webinaires seront diffusés en direct via Zoom et sur la page Facebook d’Alternatives ( https://www.facebook.com/AlternativesMtl) et de nos partenaires en streaming. Un service de traduction vers le français sera offert pour les présentations en anglais. Une séance de questions-réponses suivra chaque webinaire, où vous pourrez participer ! Pour se connecter, il faut trouver le lien dans la description détaillée de chaque webinaire.
La série de webinaires Les États-Unis de tous les dangers est organisée par Alternatives et Dialogue Global, en collaboration avec nos partenaires de diffusion : La Plateforme altermondialiste, Les Ami-e-s du Monde diplomatique et la Commission altermondialiste de Québec solidaire.
Polarisations sociales et soulèvement populaire
Jeudi 8 octobre, 18h
Animation : Duha Elmardi, conférencier invité : Anthony DiMaggio (auteur de Rebellion in America et professeur de science politique à Lehigh University) – Avec traduction. Lien avec le webinaire: https://us02web.zoom.us/j/81126120666
Depuis le meurtre de George Floyd le 25 mai dernier, une mobilisation populaire d’une ampleur qui rappelle le mouvement pour les droits civiques des années 1960 traverse les États-Unis. Depuis quelques années, la lutte contre le racisme portée par Black Lives Matter (BLM) transcende les fractures de couleur. La réponse de l’État, de Donald Trump et des appareils policiers est d’une impétueuse violence. Le problème de la discrimination systémique ressort cependant avec une force sans précédent. Ce mouvement saura-t-il affaiblir les projets de droite ? Parviendra-t-il à construire avec d’autres secteurs une grande coalition populaire ? Le détournement de l’attention vers les confrontations violentes renforcera-t-il la campagne de Trump ? Et quelles sont les limites du discours contemporain de l’antiracisme ?
La Chine et les États-Unis : la grande confrontation
Samedi 17 octobre, 12h
Déjà avant Trump, les administrations successives alimentées par de puissants think-tank avaient identifié le danger représenté par la montée en puissance de la Chine capable de nuire à l’hégémonie américaine. Il faut donc, dans cette perspective arrêter ou au moins ralentir la nouvelle superpuissance dans tous les domaines : économique, technologique, diplomatique et même, militaire. La multiplication des conflits (affaire Huawei, sanctions commerciales, manœuvres navales en Mer de Chine, conflictualités géopolitiques en Amérique latine et en Afrique, etc.) a été largement utilisée par Donald Trump pour relancer la guerre froide. Jusqu’où ce conflit peut-il aller ? Sommes-nous effectivement entrés dans une nouvelle guerre froide ?
Pourquoi la droite attire les classes populaires ?
Jeudi 22 octobre, 18h
L’ascension de Trump est souvent associée à la mise en place d’un nouveau populisme de droite aux États-Unis, alimentée par l’influence des réseaux évangéliques dans le Parti républicain, les coalitions inédites entre divers secteurs populaires contre l’égalité de genre, de sexe et d’orientation sexuelle. Propulsé par le vaste réseau Fox et plusieurs médias sociaux très idéologisés, cette droite mobilise une partie importante des couches populaires qui avaient été, dans les décennies précédentes, plutôt intéressées par le Parti Démocrate et des mouvements progressistes. Cette évolution est-elle irréversible ? Que font les médias et réseaux progressistes face à cette polarisation ?
Et maintenant ?
Samedi 14 novembre, 12h
Conférenciers et conférencières : Branco Marcetic (The Jacobin), Biju Mathew (New York City Taxi Workers Alliance), autres invité·es à confirmer. Avec traduction. Lien avec le webinaire: https://us02web.zoom.us/j/83864300605
Les résultats des élections présidentielles aux États-Unis seront annoncés aux petites heures du 4 novembre. Mais c’est après un décalage de quelques jours qu’il sera possible d’y voir plus clair et d’expliquer le sens de ses résultats, de saisir les tendances, de comprendre les alignements et de mesurer l’impact sur les prochains combats pour la démocratie, l’égalité et la justice sociale aux États-Unis et dans le monde. Force est de constater que ce jour fatidique aura un effet déterminant sur la gauche et les mouvements sociaux. Ce dernier webinaire propose un bilan des élections présidentielles et une réflexion sur les stratégies qu’il faudra formuler pour continuer de soutenir les luttes progressistes aux États-Unis.
Notes biographiques
Martine Bulard est journaliste française, économiste et écrivaine. Elle a été rédactrice en chef à l’Humanité Dimanche et est actuellement rédactrice en chef adjointe au Monde diplomatique. Elle est l’autrice de Chine, Inde — La course du dragon et de l’éléphant (Fayard, 2008) et a co-écrit L’Occident malade de l’Occident (avec Jack Dion, Fayard, 2009).
Donald Cuccioletta est historien, militant marxiste, détient un doctorat en histoire et est chercheur à la Chaire d’études Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques (UQAM). Professeur à la retraite, il a été professeur invité à la State University de New York où il a passé douze années de sa carrière. Analyste et commentateur de la politique américaine dans les médias au Québec, au Canada et en France, il écrit aussi un blogue sur la gauche socialiste américaine à Presse–toi à gauche ! Son plus récent livre, Populisme contre Populisme: Comprendre la politique américaine aujourd’hui, paraît cet automne aux éditions du CIDIHCA.
Anthony DiMaggio est professeur adjoint de sciences politiques à l’université Lehigh. Il a obtenu son doctorat à l’Université de l’Illinois à Chicago. Il a écrit pour de nombreux médias progressistes tels que Counterpunch, Truthout, Z Net, Z Magazine, Alternet, Common Dreams, et Salon. Il est l’auteur de six livres, dont le plus récent est Rebellion in America (Routledge, 2020), Selling War, Selling Hope (SUNY Press, 2015) et The Politics of Persuasion (SUNY Press, 2017).
Duha Elmardi est originaire du Soudan et nouvellement arrivée au Canada. Elle est organisatrice communautaire, ancienne membre de l’Atlas Corps et de Global Changemakers, et se passionne pour la transformation sociale par l’art, l’éducation et la défense des droits. Elle travaille actuellement comme coordinatrice de l’éducation et de l’engagement pour Sustainable Concordia. Elle est étudiante dans le cadre du programme de développement économique communautaire de la Concordia University et est affiliée au collectif des droits de l’homme, Sudanese Archives.
Bill Fletcher Jr a été au service de plusieurs syndicats et a travaillé comme cadre du American Federation of Labor and Congress of Industrial Organizations (AFL – CIO). Ancien président du TransAfrica Forum, Fletcher est aussi chercheur émérite du Institute for Policy Studies, est membre du comité éditorial de BlackCommentator.com et dirige plusieurs autres projets. Il est l’auteur de They’re bankrupting US — And twenty other myths about unions. Chroniqueur affilié, Fletcher est souvent appelé à titre de commentateur par la radio, la télévision, la presse et les médias sur le web.
Membre de l’équipe de rédaction du Jacobin magazine, Branco Marcetic est récipiendaire de la bourse offerte par le Leonard C. Goodman Institute. Il est l’auteur de l’ouvrage Yesterday’s Man : The Case Against Joe Biden (Verso, 2020).
Biju Mathew est cofondateur et membre du comité exécutif du New York Taxi Workers Alliance (nytwa.org), secrétaire du National Taxi Workers Alliance (AFL-CIO) et président du comité directeur du International Alliance of App-based Transportation Workers (IAATW). Professeur associé à l’université Rider, il enseigne les systèmes d’information et les études américaines. Il est l’auteur de l’ouvrage Taxi ! Cabs and Capitalism in New York City (Cornell IRL, 2008) et de plusieurs articles qui s’intéressent aux liens existants entre l’économie politique, la migration, la race et le droit du travail.
Détentrice d’une maîtrise en sciences biomédicales de l’Université de Montréal, Jennie-Laure Sully a œuvré dans le milieu communautaire et dans les centres de recherche clinique en milieu hospitalier. Elle est actuellement chercheuse à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) et milite dans le mouvement contre le viol et l’inceste.
Productrice et gestionnaire d’institutions culturelles, Monique Simard a une longue feuille de route dans le domaine des entreprises culturelles et des télécommunications. Elle a été productrice chez Production Virage (1998-2008), directrice générale du Programme français à l’ONF — Office national du film du Canada (2008-2013), présidente et chef de la direction de la SODEC — Société de développement des entreprises culturelles (2014-2018). Depuis 2018, elle est présidente du Conseil d’administration du Fonds Québecor, présidente du conseil d’administration du guichet culturel La Vitrine et est également membre du groupe d’experts pour l’examen de la législation en radiodiffusion et télécommunications.
Guy Taillefer est arrivé en journalisme dans les années 1980 après des études en littérature. Il a d’abord travaillé à la radio de Radio-Canada, avant de passer quelques années à La Presse canadienne où il a notamment œuvré à titre de correspondant parlementaire sous Brian Mulroney. Au Devoir depuis 1992, il y a porté plusieurs chapeaux. Après avoir été correspondant au Mexique (2000-2001) et en Inde (2009-2014), il est présentement éditorialiste à la section internationale.