États-Unis : où s’en vont les Democratic Socialists of America?

 

Discours de Megan Svoboda à l’ouverture du dernier congrès de Québec solidaire

Presse-toi-à-gauche, 3 décembre 2019  

L’année 2016 a été un moment décisif pour Democratic Socialists of America (DSA) et le mouvement socialiste aux États-Unis. D’un côté, nous avons vécu l’élection de Donald Trump contre Hillary Clinton, un avertissement majeur à propos de l’incapacité du libéralisme timoré propre au Parti démocrate de battre la grotesque variante de nationalisme de droite amenée par Trump.

Mais de l’autre, nous avons témoigné d’une montée prometteuse d’activité politique indépendante et de gauche qui n’avait rien à voir avec ce que nous avons vu aux États-Unis depuis des générations. Avant cette année, peu de personnes prédisaient la popularité de Bernie Sanders ou les implications que cette popularité aurait pour mon organisation, les Democratic Socialists of America. Les gens disent parfois que c’était un coup de chance si notre nom a fini par être associé avec ce socialiste démocratique engagé dans la course à la présidence. Quoiqu’il y a peut-être un fond de vérité là-dedans, je crois que l’on passerait à côté de l’essentiel en qualifiant cela de pur hasard. Les racines de notre mouvement actuel se retrouvent dans les répercussions de la Grande Récession et dans l’élection de Barack Obama.

En 2018, Obama inspirait les gens. Il a fait sortir le vote en promettant de l’espoir et du changement. Et bien sûr, en tant que premier président noir, il représentait lui-même ces deux choses. Des millions de personnes ont voté pour lui, ont travaillé pour sa campagne, et ont ensuite été trahies lorsqu’il a renfloué les banques après la crise de 2008. Il a essayé de négocier et faire des compromis avec les Républicains, et a passé une réforme des soins de santé qui a augmenté la couverture, mais qui demeurait beaucoup trop chère, laissant des dizaines de millions de personnes sans assurances réelles.

En 2011, Occupy Wall Street a vu de grandes quantités de personnes sortir dans la rue et a rappelé aux gens aux États-Unis comme ailleurs dans le monde que nous devrions nous identifier comme étant le 99% dans une lutte perpétuelle avec le 1%. Et ensuite en 2014, un jeune homme noir a été abattu à Ferguson, au Missouri, et des manifestations contre la brutalité policière ont fait irruption aux États-Unis sous la bannière de Black Lives Matters.

Nous étions donc là, en 2016, à débattre de quel pays nous voulions. Voulions-nous un pays qui poursuivrait le statu quo – endettement étudiant et mauvais emplois, meurtres policiers racistes, et des politicien·ne·s qui se soumettaient aux intérêts des banques – ou voulions-nous un changement ?

Hillary Clinton portait le flambeau des administrations Obama et Clinton, elle, possiblement plus que n’importe quel autre candidat·e, incarnait ce que la politique américaine était devenue. Un jeu d’initiés, composé de consultant·e·s faisant trop d’argent, de chics collectes de fonds, et aucun nouveau nom ou visage. Bernie Sanders représentait quelque chose de complètement différent. Et pour comprendre la croissance de DSA et du mouvement socialiste, c’est essentiel de comprendre l’appréciation grandissante pour Bernie Sanders.

Pour certaines personnes, il représentait quelque chose de nouveau, un politicien honnête sans embrouille, disant exactement ce qu’il croit sans arrêt depuis 40 ans ! Pour d’autres, il représentait une lutte contre les forces corporatives qui dominent le Parti démocrate. Mais d’abord et avant tout, il représentait l’idée que les travailleurs et travailleuses méritent une meilleure vie que ce que le capitalisme néolibéral leur offre.

La plateforme de Bernie – les soins de santé universels, la gratuité scolaire, le Green New Deal, et ainsi de suite – suscite les attentes de la classe ouvrière. C’est une des tâches centrales pour les socialistes partout dans le monde. Mais, les politicien·ne·s ne peuvent pas simplement susciter les attentes pour ensuite dire aux gens « hey, calmez-vous maintenant, les politicien·ne·s vont s’en occuper maintenant ».

Et c’est ce qui rend Bernie Sanders unique. Son slogan de campagne, « Pas moi, nous ! » est un reflet de sa compréhension du changement politique. Aucune transformation politique majeure ne surviendra sans une lutte de masse par le peuple – aux urnes, sur nos lieux de travail, et dans la rue. Plutôt que de saper le militantisme populaire au nom du pragmatisme, Bernie l’encourage activement.

Mais il ne fait pas que susciter les attentes et encourager l’action – il identifie les adversaires de classe. Lors des 40 dernières années, la vie politique aux États-Unis a été orientée vers l’établissement d’un consensus. Bernie représente une rupture avec cela, en s’inspirant des traditions du socialisme et des mouvements syndicaux qui ont mené des campagnes dans le but de rehausser la lutte de classes. C’est la classe ouvrière contre la classe capitaliste. Le 99% contre le 1%. Pour la majorité, pas pour la minorité.

Et c’est ici que DSA peut intervenir. Un de nos rôles principaux est d’être un lieu d’entraînement pour les militant-e-s et organisateur·trice·s surtout jeunes qui ont été radicalisé·e·s par Bernie Sanders depuis 2016. Nous pouvons mener ces mouvements de résistance et campagnes de demandes massives, tout en gardant en tête que pendant que nous luttons pour gagner chaque revendication, notre vision s’étend beaucoup plus loin que les luttes actuellement en cours.

DSA peut et réussit souvent à agir comme l’aile socialiste de la coalition Bernie Sanders. Nous avons la conviction morale et les talents organisationnels pour gagner des luttes concrètes pour des programmes comme les soins de santé universels et le Green New Deal. Mais nous savons que nous ne pouvons pas arrêter une fois que nous les avons gagnées. Nous devons continuer d’organiser une classe ouvrière unie afin d’aller vers un monde sans profit, une société et une économie où les travailleurs et les travailleuses ainsi que nos familles ont le contrôle démocratique sur ce qui façonne nos vies.

Bref, comment tout cela a-t-il changé DSA ? Comme vous l’avez vu – de façon assez importante. En 3 ans, nous sommes passés d’une organisation de 6000 à une de 60 000 membres. DSA a élargi son noyau militant, et a formé une nouvelle génération d’organisateur·trice·s pour mener des campagnes de lutte de classe. Nous avons appris comment nous engager dans des luttes – dans la sphère électorale, dans le travail de solidarité syndicale, et dans les manifestations – qui unissent la classe ouvrière autant que possible, et qui mettent les travailleurs et les travailleuses en mouvement contre leurs patron·ne·s et le système capitaliste plus large.

Et tout cela encadre autant le défi que l’opportunité unique de DSA dans ce moment historique. Notre tâche, par-dessus tout, est de transformer l’énergie populaire allumée et canalisée par la campagne Sanders vers un mouvement radical et durable pour et par la classe ouvrière. En d’autres termes, nous devons agir comme un pont, amenant des dizaines de milliers de personnes d’un statu quo dans lequel la « politique » se limite à voter pour leurs candidat·e·s préférés vers un avenir dans lequel ces électeur·trice·s de Bernie deviennent impliqué·e·s dans l’organisation de grèves, de réunions, et d’événements communautaires qui sont orientés autour d’une vision large de la transformation socialiste.

Nous avons choisi, en tant qu’organisation nationale, de prioriser ces campagnes et luttes qui unissent le plus grand nombre de travailleurs et de travailleuses et qui menacent le plus possible le pouvoir capitaliste. Durant les trois dernières années, cela s’est traduit par l’organisation pour faire élire Bernie Sanders, par le soutien aux syndiqué·e·s et aux travailleurs et travailleuses du bas de l’échelle qui cherchent à organiser leurs lieux de travail, l’organisation pour faire élire d’autres membres de DSA lors de leurs campagnes de lutte de classe, et de gagner les soins de santé universels. Lors de notre plus récent Congrès national, nous avons voté pour ajouter une nouvelle campagne prioritaire : la lutte pour gagner un Green New Deal transformateur !

Alors, maintenant vous avez une idée des critères que nous utilisons pour choisir et prioriser certaines campagnes. J’aimerais maintenant parler un peu de comment nous menons ces campagnes. Mais encore, j’aimerais réfléchir sur comment ces campagnes contribuent à faire de DSA une des organisations politiques de la gauche américaine ayant le plus d’influence et la croissance la plus rapide. J’aimerais discuter de trois sujets particuliers : (1) notre campagne pour les soins de santé universels (2) nos campagnes pour faire élire des candidat·e·s politiques socialistes partout aux États-Unis, et (3) notre soutien aux travailleurs et travailleuses organisé·e·s, et spécifiquement à la récente vague des grèves des enseignant·e·s.

Soins de santé universels (Medicare for All)

Lors d’une des premières phases de croissance post-2016 de DSA, la campagne Medicare for All a servi de baromètre pour l’organisation nationale. Elle était (et demeure encore !) une campagne qui formait une nouvelle couche d’organisateur·trice·s, nous a donné l’opportunité de bâtir des coalitions avec les syndicats et les organisations communautaires, et nous a aidés à mettre de l’avant un courant politique de lutte de classe au sein du discours populaire plus large.

La campagne Medicare for All de DSA a été lancée en automne 2017. Il s’agissait tout d’abord d’une campagne de East Bay DSA autour de Berkeley et d’Oakland en Californie, où j’étais membre à l’époque.

C’était la première campagne que notre section locale petite,-mais-grandissante a mené depuis l’afflux des nouveaux·elles membres entre novembre 2016 et février 2017. Des centaines de personnes rentraient dans notre section locale – mais ils et elles avaient besoin de quelque chose à faire ! Plus spécifiquement, nous avions besoin de quelque chose qui nous aiderait à apprendre à propos des idées plus larges du socialisme tout en bâtissant nos compétences de mobilisation en face à face et nos conversations avec les gens dans nos communautés.

Depuis plusieurs décennies, la gauche dans notre pays a été bloquée dans une des deux voies suivantes : d’un côté, il y avait des petits groupes de lecture et des micropartis socialistes qui s’intéressaient seulement aux débats d’idées, mais qui n’avaient aucune capacité et aucune connexion avec la classe ouvrière plus large. De l’autre, il y avait des ONG à question unique qui faisait du bon travail organisationnel autour d’une certaine campagne, mais qui n’étaient pas engagés dans une analyse plus approfondie et à plus long terme sur comment nous pouvons radicalement transformer notre société avec une orientation socialiste.

La lutte pour un système de santé à payeur unique s’est avérée le projet parfait pour DSA, car elle nous a tous et toutes aidés à comprendre le pouvoir d’une « demande universelle ». Les grandes demandes qui bénéficient à presque tout le monde dans la société ont le potentiel d’unir une base élargie de travailleurs et de travailleuses.

Aujourd’hui le Medicare for All est une des idées programmatiques les plus populaires aux États-Unis, et la campagne de DSA a été un des facteurs qui l’a maintenu dans la conscience publique. Et la semaine dernière, le National Nurse United(NNU), soit le plus grand syndicat d’infirmier·ière·s au pays ainsi que notre principal partenaire de coalition dans la lutte pour gagner le Medicare for All, a endossé Bernie Sanders !

Nos campagnes pour faire élire des candidat·e·s politiques socialistes

Cette année nous avons adopté une résolution durant notre Congrès national qui nous aide à définir exactement quel genre de candidat·e nous voulons endosser en tant qu’organisation nationale. L’expression que nous avons développée pour les décrire est « candidat·e de lutte de classe ». Alors, qu’est-ce qu’un·e candidat·e de lutte de classes ? Il s’agit d’une personne menant une campagne qui n’est pas simplement une question de faire élire cette seule personne, mais plutôt une campagne qui favorise le développement du pouvoir politique de la classe ouvrière et le mouvement du socialisme démocratique aux États-Unis.

Bernie Sanders est un excellent exemple de ceci – tout comme Alexandria Ocasio Cortez, endossée par DSA – mais il et elle ne sont pas seul·e·s. Carlos Rosa, un membre de DSA et un membre du conseil municipal de Chicago, est un autre bon exemple. Carlos a été conseiller municipal depuis plusieurs années et c’est dans cette position qu’il a supporté les campagnes et les élections de cinq membres supplémentaires de DSA au sein du conseil municipal.

Et ce n’est pas juste une question de leur donner des avis et de les aider avec leurs campagnes. Dans sa position, il a amené plus de travailleurs et travailleuses de Chicago vers la politique par des audiences publiques et des rencontres d’organisation sur les nouveaux développements immobiliers, par son appui à l’organisation de la base syndicale et la grève du Chicago Teachers Union, ainsi que par sa lutte pour faire face au racisme environnemental dans la ville. Il a montré aux gens pourquoi ils devraient voter pour des Democratic Socialists. Non seulement parce qu’il en est un, mais parce que les Democratic Socialists sont ceux et celles qui luttent avec eux pour obtenir les choses qui rendent leurs vies meilleures et qui leur donnent plus de contrôle sur leurs vies.

Partout dans le pays, les gens se présentent aux élections, à tous les niveaux – du fédéral au municipal – des membres de DSA et des personnes issues de la classe ouvrière se présentent aux élections dans le but de changer le système. Non seulement parce qu’ils et elles sont de merveilleuses personnes – quoique c’est le cas pour plusieurs ! – mais parce qu’ils et elles continuent de faire le travail dont nous avons besoin pour bâtir un mouvement socialiste. Dans leur capacité en tant que candidat·e·s, et ensuite dans leur capacité en tant qu’élu·e·s et législateur·trice·s, leur tâche principale est de prendre des mesures qui mettent en mouvement les travailleurs et les travailleuses. Plusieurs se présentent comme candidat·e·s du Parti démocrate, plusieurs autres se présentent comme indépendant·e·s. Dans les deux cas, le fait d’avoir des candidat·e·s de gauche comme option réelle durant ces élections contribue à rehausser les contradictions au sein du Parti démocrate – et à recentrer les revendications de la classe ouvrière.

Notre appui envers les travailleurs et travailleuses organisé·e·s, et spécifiquement la récente vague de grèves des profs

La grève des enseignant·e·s de la Virginie-Occidentale (West Virginia) en 2018 a été un moment clé pour DSA. Cette grève a déclenché une vague de grèves à travers le pays, en premier lieu dans des états plus conservateurs où les actions de grève dans le secteur public étaient illégales selon la loi de l’État. Ces syndicalistes ont été courageux·euses et inspirant·e·s, défiant souvent la loi dans la face des législateur·trice·s républicain·e·s afin de gagner de meilleures conditions de travail pour eux et elles-mêmes ainsi que de meilleures conditions d’apprentissage pour leurs élèves.

Et ensuite la vague de grève a atteint les États plus libéraux. En Californie, les profs ont débrayé avec un appui massif des communautés, obtenant des gains contractuels majeurs dans le deuxième système scolaire le plus grand du pays. Par après, les enseignant·e·s d’Oakland ont entrepris des actions militantes, avec des débrayages dans 97% des écoles et des manifestations quotidiennes devant l’hôtel de ville. Les Américain·e·s n’ont probablement pas besoin de raconter aux Québécois·es à quel point une grève massive dans le milieu de l’éducation peut être fantastique !

Lors de presque chaque grève parmi la douzaine que nous avons connue, une section locale de DSA a pu contribuer aux actions ou a activement mené les efforts de solidarité envers ces travailleurs et travailleuses du milieu de l’éducation faisant la grève. Nous avons tenu des lignes de piquetage, avons marché lors des rassemblements, avons appuyé les collectes de fonds, ou – dans le cas de Los Angeles, Oakland, Chicago et Denver – avons offert des déjeuners et des lunchs à des milliers d’élèves qui dépendent habituellement des repas gratuits à l’école.

En participant à ces grèves, DSA a joué un rôle important de soutien qui a permis à certaines de nous sections locales de bâtir des relations de confiance avec des travailleurs et travailleuses présentement engagé·e·s dans certaines des campagnes de lutte de classes les plus importantes à l’heure actuelle.

Les grèves des profs ne sont pas les seules campagnes que les membres de DSA ont appuyées. Lorsque les employé·e·s du Marriott ont débrayé, des membres de DSA y étaient. Lorsque les travailleurs et travailleuses du United Auto Workers ont débrayé, des membres de DSA y étaient. Nous continuerons de montrer notre solidarité envers nos frères et soeurs dans les syndicats, marchant à leurs côtés et faisant tout ce que nous pouvons pour les aider à gagner.

Et hier encore, le syndicat des enseignant·e·s de Los Angeles, soit le deuxième plus grand syndicat local d’enseignant·e·s au pays, a endossé Bernie !

Ces campagnes de DSA, en plus de celles que nous n’avons pas mentionnées, nous donnent trois opportunités cruciales. Premièrement, la capacité de combiner nos idées socialistes avec de l’organisation concrète sur le terrain. Deuxièmement, elles nous offrent l’opportunité de se joindre en coalition aux autres forces de la gauche et de la classe ouvrière, notamment le mouvement syndical militant. Et troisièmement, elles avancent la lutte de classes en unissant les travailleurs et les travailleuses, en ciblant nos ennemi·e·s de classe, et en obtenant des gains concrets qui distribuent les ressources et le pouvoir.

La campagne Bernie

La deuxième campagne présidentielle de Bernie représente une opportunité incroyable pour DSA. Elle se concentre sur des enjeux centraux de la classe ouvrière américaine – les soins de santé, la dette, les salaires, l’éducation, le logement, et la menace grandissante de la catastrophe environnementale. Et cette fois-ci sa popularité semble encore plus grande. Ses idées se sont intégrées au zeitgeist américain d’une telle manière que chaque débat semble tourner autour de ses positions. Et pourtant, les médias continuent de le présenter comme s’il n’avait presque aucune chance. Elizabeth Warren, qui se présente comme « pratiquement Bernie », est une capitaliste dans l’âme qui refuse de reconnaître ce que Bernie a toujours revendiqué clairement – le capitalisme a échoué, les gens le savent, et nous avons besoin d’un mouvement pour y mettre fin.

Sa campagne organise et mobilise des millions de personnes et peu importe ce qui en résulte, il est clair que l’impact qu’il aura sur la politique américaine sera durable.

DSA a endossé Bernie quelques semaines après qu’il ait annoncé qu’il se présentait à la présidentielle. Nous avons choisi de mener une campagne indépendante de la campagne Bernie, car nous croyons que ce mouvement est plus grand que Bernie. La lutte pour établir une tendance politique Democratic Socialist aux États-Unis nécessite un engagement dans plusieurs luttes qui mobilisent la classe ouvrière. Bernie Sanders en fait plus que n’importe qui d’autre pour avancer cette cause, mais il est clair, et il le répète souvent, que ça prendra beaucoup plus que lui. Ça prendra un mouvement assez fort pour affronter le système capitaliste et obtenir justice, liberté et contrôle démocratique.

Bernie a été clair et en tant que socialistes, nous savons que la seule force capable de transformer notre monde pour le meilleur est la mobilisation de la majorité ouvrière. En ce moment, la classe ouvrière américaine – après des décennies de quiétude – se mobilise et retrouve sa voix. DSA est dans une position unique au confluent des différents aspects de cette mobilisation grandissante. Les revendications de masse, comme Medicare for All, la gratuité scolaire, et le Green New Deal, sont mises de l’avant par DSA et nos politicien·ne·s de lutte de classes. Les travailleurs et les travailleuses font la grève sur leurs lieux de travail, avec l’appui des sections locales de DSA et dans plusieurs cas, avec des membres de DSA agissant comme leaders au sein de leurs syndicats.

Nous savons également que n’importe quel socialisme digne de ce nom sera internationaliste. Nous voulons rejoindre les forces socialistes démocratiques et de la classe ouvrière partout dans le monde afin de partager nos expériences, nous coordonner stratégiquement, et agir en solidarité dans nos luttes respectives. J’ai hâte d’en apprendre plus sur les perspectives et les stratégies que Québec solidaire avance pour les luttes ici à Montréal et plus largement encore.

Le travail de DSA ne fait que commencer, et dans notre prochaine phase nous ferons face à un nouvel ensemble de défis et de contradictions. Mais, nous sommes bien positionné·e·s pour être le foyer organisationnel de la gauche américaine ascendante, contribuant à la canalisation de l’énergie militante vers la lutte de classes, et faisant du socialisme une force majeure dans la politique américaine. Nous avons un monde à gagner, et beaucoup de travail à faire !