Lettre ouverte aux candidats et candidates des différents partis politiques fédéraux, septembre 2021
Une fois les élections passées, un bon nombre d’entre vous aura le privilège de siéger au parlement canadien. À ce titre, vous aurez la responsabilité morale et politique d’être à l’écoute des populations vivant au Canada, et vous serez appelés à contribuer au respect et à la protection des droits humains, de
même qu’au rétablissement de la justice et de la paix à l’extérieur du pays. Vous aurez donc une chance inestimable de contribuer à la protection des droits humains du peuple palestinien, et à son droit inaliénable à l’autodétermination.
Au cours de la dernière année, un seuil a été franchi : le traitement réservé à la population palestinienne par Israël est maintenant largement reconnu comme constituant un crime d’apartheid, conformément à la définition de la Convention internationale de 1973 sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid et le Statut de Rome de 1998 de la Cour pénale internationale (CPI). Les politiques d’occupation et de colonisation des territoires palestiniens, incluant Jérusalem, le blocus contre Gaza et les attaques armées récurrentes contre sa population, de même que la répression qui les accompagne
violent en permanence le droit international. Par son silence ou son opposition aux nombreuses motions de condamnation de l’État d’Israël au sein de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Canada est complice de ce régime répressif et déshumanisant, et participe de cette dépossession.
Tout comme il l’a fait à l’égard de l’Afrique du Sud dans les années 1990, le Canada, en tant que signataire du Statut de Rome depuis le 7 juillet 2000 et comme premier pays à avoir adopté la Loi sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre, a la responsabilité morale et le devoir de condamner fermement les crimes de guerre perpétrés par Israël. C’est pourquoi nous vous demandons, à titre de futurs députés,
de voir à ce que le Canada revoie radicalement sa politique à l’égard de la Palestine et d’Israël et qu’il exerce les pressions nécessaires, y compris de véritables sanctions diplomatiques, politiques et économiques, pour qu’Israël cesse la violation systématique du droit international et des droits du peuple palestinien.
Plus précisément, nous demandons que le nouveau gouvernement canadien, une fois élu :
- appelle le Conseil de sécurité de l’ONU à envisager toutes les actions et sanctions nécessaires afin d’appliquer ses résolutions et d’éviter tout nouvel embrasement en Israël-Palestine ;
- cesse de délégitimer la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) organisée à l’échelle internationale et portée par des ONG, des mouvements sociaux et des universités, car il s’agit d’une stratégie pacifique et légitime qui relève du droit à la liberté d’expression, tel que reconnu par la Cour européenne des droits de l’homme ;
- joue un rôle actif dans le processus de reconstruction des infrastructures et des maisons dans la bande de Gaza.
Ce texte reprend, de façon succincte, le propos d’un Appel au gouvernement canadien http://chng.it/SHbnY65m qui a été endossé par une vingtaine de personnalités publiques et 1 200 personnes au total, dont 400 ont signé une version papier.