Maroc: appel à une Assemblée civile alternative aux assemblées annuelles de la BM et du FMI

Siège social de la Banque mondale @Jaakko H. CC-BY-SA-3.0

Appel à la mobilisation internationale pour une Assemblée civile alternative aux assemblées annuelles de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) qui se tiendront du 9 au 15 Octobre 2023 à Marrakech.

  1. Les Assemblées annuelles de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI) constituent un événement majeur au sein de la communauté économique et financière internationale. Elles rassemblent les représentants des États membres, les acteurs économiques et financiers, les organisations de la société civile et les experts, afin de discuter des enjeux économiques et financiers mondiaux les plus pressants. Les Assemblées annuelles, qui se tiendront au Maroc en 2023, se concentreront sur plusieurs thématiques clés, notamment la reprise économique post-Covid-19, la durabilité environnementale et la gouvernance économique mondiale. Toutes ces questions sous le nouveau paradigme flou de la « résilience ».
  2. Dans un contexte perturbé à plus d’un niveau, la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI) tiennent leurs assemblées annuelles à Marrakech en octobre 2023. Leur tenue revêt une importance particulière et ne peut pas être un événement ordinaire du fait des évolutions et changements géopolitiques qui s’accélèrent, modifiant de plus en plus les fondamentaux et les paradigmes qui ont régi le monde et les relations internationales depuis la chute du mur de Berlin. Ces changements se manifestent par l’émergence d’une multipolarité remettant en cause, à juste titre, l’hégémonie et la légitimité de l’ordre mondial de Bretton Woods. Comme le soulignait Gramsci :« L’ancien monde a déjà disparu, le nouveau monde n’est pas encore là, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres » ;
  3. À cette occasion, nous, Initiative pour une Assemblée civile alternative, qui regroupe plus de 130 associations et réseaux couvrant divers domaines d’activités, des droits humains aux droits des femmes, en passant par les personnes en situation d’handicap, l’environnement et la justice climatique, le droit au développement et la protection sociale, ainsi que les principales centrales syndicales, invitons l’ensemble des organisations de la société civile, les collectifs, les syndicats et les dynamiques nationales et internationales à rejoindre notre initiative et à renforcer notre convergence et nos forces pour le respect des droits humains, la protection de l’environnement et le droit au développement. En tant que dynamiques de la société civile, nous sommes conscients que les questions des droits humains sont étroitement liées aux enjeux économiques et financiers mondiaux. Il est donc crucial que nous nous mobilisons pour faire pression sur les institutions financières internationales, telles que la Banque mondiale et le FMI, afin qu’elles respectent les droits humains et se conforment aux décisions des Nations Unies en la matière.
  4. Nous croyons fermement que la Banque mondiale et le FMI ont la responsabilité des catastrophes sociales que nous vivons, de la dégradation des niveaux de vie et du soutien aux régimes dictatoriaux et corrompus qui contractent ces dettes sans concertations avec les populations et c’est notre rôle et notre devoir de faire pression sur ces deux institutions pour le respect et la protection des droits humains, y compris le droit au développement, dans les pays où ils interviennent. Cela signifie qu’ils doivent veiller à ce que les projets et les politiques qu’ils financent ne portent pas atteinte aux droits humains, tout en favorisant la transparence, l’inclusion sociale et l’égalité des genres.
  1. Nous sommes également conscients que la croissance non viable entraîne le gaspillage des ressources, aggrave les inégalités économiques, sociales et de genre, nuit à l’environnement, accélère les changements climatiques et met en danger la vie des populations les plus pauvres et les plus vulnérables, en particulier les femmes, les enfants et les migrants.
  2. Les dettes, odieuses, constituent un obstacle majeur au développement des pays en développement, limitant leur capacité de prise de décision et entravant l’accès aux ressources naturelles et aux services publics. Le remboursement de la dette, dont l’annulation est la seule issue, est une violation flagrante du droit au développement.
  3. Nous appelons toutes les organisations, les collectifs et les dynamiques nationales et internationales à se joindre à notre assemblée civile alternative qui se tiendra parallèlement aux Assemblées Annuelles de la Banque Mondiale et du FMI -2023. Ensemble, nous pouvons mettre en place un débat sérieux sur la responsabilité des créanciers et des débiteurs et œuvrer pour un monde plus juste, respectueux des droits humains, de l’environnement et du droit au développement. C’est un moment idéal pour faire entendre notre voix et faire pression pour des changements concrets.

Si votre organisation souhaite soutenir, rejoindre ou s’impliquer dans la préparation de l’Assemblée civile alternative, veuillez-vous inscrire en cliquant ici.

Pour plus d’informations sur l’assemblée civile alternative

Ensemble, nous pouvons construire un monde meilleur pour toutes et tous.