François Cardona, Autres Brésils, 17 octobre
Au Brésil, le candidat d’extrême droite, Jair Bolsonaro, obtiendrait 59% des votes dans la course à la présidentielle, contre 41% pour Fernando Haddad, selon le dernier sondage. Ultraconservateur, Jair Bolsonaro se présente comme le grand favori pour le deuxième tour du 28 octobre et son projet de gouvernement commence à se faire plus précis.
Isolé des médias ces dernières semaines après son hospitalisation suite à son agression au couteau, Jair Bolsonaro et son équipe de campagne dévoilent à présent davantage leurs intentions. Education, infrastructures, valeurs morales, environnement : tous les secteurs sont abordés via le prisme de l’extrême droite conservatrice.
Ses futurs ministrables s’expriment par ailleurs dans la presse avec plus de liberté. Plusieurs militaires hauts gradés en feront partie, comme le général Ribeiro Souto, responsable du programme en matière d’éducation de Jair Bolsonaro. Il compte mettre en place une « nouvelle bibliographie pour les écoles » pour « enseigner la vérité sur 1964 », la date du coup d’Etat militaire qui a instauré la dictature jusqu’en 1985. Quant à celui qui est pressenti pour être ministre de l’Education, il dit vouloir mettre en avant le patriotisme et le nationalisme dans l’enseignement.
Au plan économique, un général de réserve qui pourrait être nommé ministre des Infrastructures. Il se dit favorable à la reprise des grands projets d’infrastructures dans la région amazonienne. La question controversée de la démarcation des terres indigènes sera son dossier brûlant. Jair Bolsonaro ne cache pas son intention d’autoriser des projets industriels, hydrauliques et miniers dans les zones protégées. Ils ont d’autant plus de chance d’être approuvés au Congrès qu’avec l’arrivée de nouveaux députés militaires, les ultraconservateurs y constituent désormais l’un des principaux groupes parlementaires.