La Commission altermondialisation et solidarité internationale de Québec solidaire a organisé ce vendredi 10 novembre une rencontre avec les trois candidates au poste de porte-parole pour le parti. Ayant chacune préparé leur réponse aux questions de Marie-Josée Béliveau, animatrice de la rencontre et responsable politique de la commission, Émilise Lessard-Therien, Christine Labrie et Ruba Ghazal ont pu exprimer tour à tour leur vision sur les enjeux de solidarité internationale au sein de Québec solidaire et des limites auxquelles le parti fait face.
La solidarité internationale : unir malgré les divergences
Les relations avec les organisations internationales sont essentielles pour garantir la solidarité internationale. Plus l’appui extérieur est renforcé, meilleure sera la collaboration et plus le rayonnement des messages sera large. Toutes s’entendent pour dire que les différends existent toujours, mais cela ne signifie pas que la coopération est impossible. L’important est de trouver le point de consensus pour promouvoir l’échange d’informations et d’idées et ainsi, travailler efficacement dessus.
Christine Labrie souligne que la formation des membres est essentielle pour permettre à chacun et chacune de s’approprier les enjeux et ainsi permettre le changement durable des mentalités. Elle adopte une analyse intersectionnelle des luttes : il faut viser le point de liaison entre celles-ci pour favoriser la collaboration avec les organisations internationales et ainsi mettre en place des projets solidaires efficaces.
Émilise adopte également ce point de vue, et se réfère à une position transpartisane. Travailler sur la « transversalité » des luttes permet d’augmenter le nombre d’adhérent.es aux mouvements et ainsi de consolider la voix populaire. C’est également une manière de répondre au problème des silos, qui limite le rayonnement des actions politiques.
Pour Ruba, certes les luttes sont transversales et interconnectées, mais il est contreproductif de vouloir tout traiter. Selon elle, il est plus pertinent de cibler les enjeux et prioriser les luttes.
La collaboration avec les organisations doit être motivée pour assurer le respect des valeurs du parti et de la justice sociale. Ruba et Émilise soutiennent qu’il faut comprendre la complexité des enjeux pour « se placer du bon côté de l’histoire ». L’exemple palestinien ou ukrainien illustre parfaitement cette ambivalence solidaire qu’il faut savoir surpasser.
La souveraineté québécoise et son rôle à l’international
Pour Émilise, la collaboration avec les mouvements sociaux permet de bénéficier de leurs réseaux et ainsi faire rayonner la voix du Québec à l’international. De plus, comme Christine, éduquer la base est le meilleur moyen pour promouvoir l’indépendance et l’autonomie des peuples. Stimuler la connaissance à échelle internationale encourage la participation populaire.
Il est également pertinent de s’inspirer des erreurs passées et de l’évolution des mouvements internationaux comme la gauche française pour améliorer les prises de position du Québec. Les trois avouent que le parti ne communique pas bien sur ses actions internationales, ce qui dévalorise sa réelle implication et limite l’intérêt des membres sur ces enjeux-là. En abordant les effets négatifs des politiques migratoires, qui amplifient la fuite des cerveaux, les trois candidates ont pu souligner les faiblesses actuelles du gouvernement dans les enjeux de solidarité internationale.
Finalement, Ruba ajoute que le Québec est lié avec les mouvements indépendantistes catalans, palestiniens ou ukrainiens, lui assurant un réseau de soutien mondial. La province est donc une voix légitime ayant un rôle à jouer sur la scène internationale.