Continuons à se mobiliser pour une Palestine libre – Ruba Ghazal

À la manifestation du 5 octobre 2024 à Montréal - Droits réservés - André Querry 2024 via Flickr

Aujourd’hui, ça fait un an que Gaza s’est enflammée.

Je voulais prendre le temps de vous écrire avec mon collègue Guillaume Cliche-Rivard pour souligner ce tragique anniversaire.

Un an d’attentats, de déplacements et de guerre qui s’étend maintenant à toute la région. Un an de témoignages, de reportages et de rappels, qu’en fait, ça fait 76 ans que ce conflit s’enfonce. Un an qui a vu se propager la reconnaissance du génocide des populations palestiniennes.

Le 7 octobre est aussi une date douloureuse en Israël. Il est impératif de condamner sans équivoque les attaques terroristes perpétrées par le Hamas, qui ont causé une douleur et une souffrance injustifiables qui persistent encore à ce jour pour de nombreuses familles sans nouvelles des otages capturés ce jour-là. Ces actes de violence contre des civils sont inacceptables. Chaque victime est une tragédie.

On aurait pu croire que l’horreur de la dernière année mobilise la communauté internationale, mais nous avons plutôt vu l’incapacité de nos gouvernements à travailler pour la paix. Car ce qui marque l’esprit, c’est la souffrance qui perdure. Celle de gens comme vous et moi, tant Palestiniens que Israéliens.

Je suis Québécoise d’origine palestinienne. On me demande souvent si j’ai encore de la famille en Palestine. Non. Je n’ai plus de famille en Palestine. Tous les membres de ma famille ont été expulsés de leurs maisons et de leurs terres en 1948. Mon père n’avait que 2 ans quand il s’est retrouvé réfugié au Liban, là où je suis née des années plus tard. La guerre qui embrase la région aujourd’hui, le génocide à Gaza, toute cette violence atroce qui dure depuis 76 ans, me rentre dedans comme un coup de poignard au ventre.

Gaza, avec sa population assiégée, continue de subir les bombardements incessants et les blocus du gouvernement Netanyahu. Chaque jour, les Palestiniens et Palestiniennes font face à la violence et à la destruction, tout en aspirant à une vie de paix et de dignité. Le constat est accablant : depuis le 7 octobre, plus de 41 000 Palestiniens et Palestiniennes à Gaza et en Cisjordanie ont perdu la vie. Sans compter la famine et les 1,4 millions de déplacés. Une véritable catastrophe humanitaire qui fera des ravages pendant des générations.

Il est essentiel de reconnaître que le conflit actuel est le résultat et la continuation brutale des politiques d’apartheid de l’État d’Israël envers les populations palestiniennes. Depuis des décennies, des politiques d’occupation, de colonisation et de ségrégation ont systématiquement nié les droits fondamentaux des Palestiniens et Palestiniennes, les privant de leurs terres, de leur dignité et de leur droit à l’autodétermination. Cette réalité historique doit être prise en compte et guider le courage, jusque-là manquant, de nos dirigeants pour mettre un terme à ce massacre.

Pierre Elliott Trudeau était du mauvais côté de l’histoire quand il refusait d’imposer des sanctions à l’Afrique du Sud lors de l’apartheid. Justin Trudeau ne doit pas s’enfoncer dans les mêmes erreurs et le Québec, comme nation pacifiste, doit mener la voie.

Comme Québécois et Québécoises, comme membres d’une nation qui valorise la paix et la dignité humaine, nous devons prendre position. La réponse à la violence ne peut être que la promotion de la paix. Le courage réside dans la volonté de travailler pour la paix, même lorsque cela est difficile. Nous devons faire entendre notre voix pour la Palestine et pour son peuple qui aspire à vivre dans la sécurité et la dignité. Dans un État indépendant.

Dans la dernière année, même lorsque j’ai été assaillie d’un douloureux sentiment d’impuissance, j’ai vu se lever le vent de la solidarité.

Joignez-vous à nous pour le faire souffler partout. Le rôle de Québec solidaire est crucial pour que la voix de la paix soit entendue au Québec et à l’Assemblée nationale. Ça commence par faire comprendre à la CAQ qu’ouvrir un bureau économique à Tel-Aviv, et ainsi faire des affaires avec un gouvernement accusé de crimes de guerre, n’aide en rien la réconciliation. Ça jette plutôt de l’huile sur le feu. Continuons à exiger des comptes aux gouvernements Trudeau et Legault qui s’entêtent à laisser aller le régime génocidaire de Netanyahu.

  • Ensemble, faisons entendre notre appel à la paix.
  • Vive la Palestine libre et indépendante !

Ruba Ghazal, députée solidaire de Mercier

Guillaume Cliche Rivard, député solidaire de St-Henri-Ste-Anne et porte-parole en matière de solidarité internationale

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