Malgré la neige et les dispositifs répressifs massifs déployés une nouvelle fois, 80 rassemblements et manifestations se sont tenus dans toute la France aujourd’hui. Dans de nombreuses villes la police a réprimé en fin de manifestation, gazant et faisant usage de canons à eaux pour disperser les manifestants.
Alors que Gérald Darmanin était auditionné par le Sénat cette semaine dans la perspective de l’examen de la loi sécurité globale, votée à l’Assemblée en novembre dernier, et que la Défenseure des Droits a à nouveau étrillé la loi séparatisme il y a quelques jours, pointant un texte de « restriction des libertés », les manifestants ont repris la rue ce samedi contre les lois liberticides du gouvernement.
A l’appel de la Coordination Stop Loi Sécurité Globale, ce sont 80 rassemblements et manifestations qui ont eu lieu dans toute la France. Dans de nombreuses villes, les manifestants ont ainsi bravé la neige pour cette première mobilisation nationale de 2021. En dépit des conditions défavorables, et après une pause d’un mois, la mobilisation a ainsi repris nationalement avec 4000 manifestants à Paris, 5000 à Bordeaux, 3000 à Nantes, 2000 à Lille, 1500 à Montpellier, et plusieurs centaines de personnes à Perpignan, Carcassonne, Caen, Metz, Le Havre, Tours…
A nouveau, des dispositifs policiers massifs avaient été déployés partout en France. A Paris, le cortège a fait l’objet d’un encadrement ultra serré, avec un dispositif répressif massif mobilisant trois canons à eaux au départ de la manifestation et des centaines de policiers tout le long du cortège.
A Lyon, où la manifestation était dédiée aux victimes de crimes policiers, les manifestants été gazés en fin de parcours. A Nantes, la police a également gazé et fait usage de canons à eau pour disperser les manifestants.
Un recensement de vidéos réalisé par Cerveaux Non Disponibles montre des situations similaires à Angers, Montpellier – où la manifestation s’est tenue dans le quartier populaire de La Paillade – et Lille, où les policiers ont répliqué par des gaz à des jets de boule de neige. Une répression inacceptable et des dispositifs qui, à nouveau, démontrent la réalité du « droit de manifester », subordonné à l’encadrement ultra-répressif de la police.
Pour l’occasion, des teufeurs ont rejoint les cortèges pour dénoncer la répression qui vise les organisateurs de la rave-party du nouvel an à Lieuron, dont plusieurs participants sont sous le coup d’un contrôle judiciaire et de poursuites très lourdes. A Paris, leurs camions ont cependant été empêchés d’accéder à la manifestation comme l’a dénoncé Arié Alimi, avocat et membre de la LDH. A Bordeaux, 5000 personnes qui ont manifesté dans une ambiance festive, mais autour de mots d’ordre dénonçant la répressive.
Au total, si cette première journée contre les lois liberticides en 2021 est loin du niveau de mobilisation de novembre dernier, la présence de rassemblements dans la France entière et les milliers de manifestants en dépit des conditions adverses démontrent que la colère contre les lois liberticides et racistes et la gestion répressive de la crise sanitaire est bien ancrée. Alors qu’une nouvelle manifestation aura lieu le 30 janvier prochain, l’absence d’un véritable plan bataille pour construire une mobilisation d’ensemble, non seulement contre les lois liberticides, mais aussi contre les licenciements et la gestion pro-patronale de la crise sanitaire est une véritable limite de la situation, et la proposition des directions syndicales d’une journée interprofessionnelle isolée le 4 février très loin d’être à la hauteur.
En ce sens, il est fondamental de continuer à exiger un véritable plan de bataille, tout en continuant de s’appuyer et de construire les initiatives qui rythment la situation, à l’image de la manifestation contre les licenciements à l’appel des TUI France qui aura lieu samedi 23 janvier prochain.