Haïti : les nouvelles manipulations du Core Group

 

 

Haïti Liberté, 3 décembre 2020

Dans un communiqué daté du 25 novembre 2020, le Core Group (composé des Ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union Européenne, du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains et de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies), un corps de support au régime en place a souhaité que l’année prochaine 2021 soit celle d’un renouvellement démocratique pour Haïti. 

Ainsi, il « sollicite une accélération des préparatifs des scrutins à venir et appellent les dirigeants et les institutions du pays à urgemment publier un calendrier électoral, à accélérer la distribution des cartes d’identification nationale pour finaliser dans les meilleurs délais des listes électorales fiables, à mettre en place une loi électorale et une loi des partis qui garantissent la transparence des scrutins, et à assurer des conditions de sécurité suffisantes pour permettre leur bon déroulement. »

Il « encourage également toutes les parties prenantes à s’engager, avec un esprit de responsabilité, dans un dialogue pour servir le peuple haïtien. Ce n’est que par le redoublement immédiat des efforts, et l’engagement constructif de toutes les forces vives de la nation, que les scrutins essentiels à un retour rapide à la normalité institutionnelle pourront se dérouler, pour le bien commun du peuple haïtien ».

Les dirigeants de l’opposition traditionnelle n’ont pas tardé à répliquer par la voix de la Direction politique de l’opposition qui regroupe les organisations politiques: AAA, FUSION, INIFOS, INITE, MOCHRENAH, OPL, SPD, VERITE, VEYE YO, dans un communiqué de presse publié le 26 novembre. Ils disent recevoir avec stupéfaction le communiqué signé par les ambassadeurs des pays dits amis d’Haïti et dans lequel ils “sollicitent une accélération des préparatifs des scrutins à venir” et semblent de ce fait encourager le Président Jovenel Moïse à poursuivre un processus électoral boiteux, vicié au départ, complètement noyé dans l’incohérence et l’illégalité.

« Le Président de la République navigue à vue dans un nuage épais constitué d’actes inconstitutionnels depuis près de trois années consécutives. En janvier 2017, il a pris la décision, en violation flagrante de la Constitution, de ne pas organiser les élections qui devaient permettre au peuple haïtien de renouveler un premier tiers du sénat. En janvier 2019, se sentant confortable dans sa gouvernance débridée, il a réitéré le même forfait »

Paul Denis du parti INIFOS appelle la population à se mobiliser pour faire échec à toute élection dans les conditions actuelles. Le dirigeant de Pitit Dessalines, Moise Jean-Charles qui ne fait pas partie de la Direction politique de l’opposition a pour sa part déclaré « Le pays n’est pas encore prêt à organiser des élections car il fait face a une crise socio-économique, et une insécurité planifiée »

  Il est clair que le Core Group n’est pas dans la logique du projet de Transition des forces de l’opposition et opte à ce que catégoriquement Jovenel Moise reste au pouvoir jusqu’au 7 février 2022 de sorte qu’il organise des élections et un président élu le remplace.  

Les acteurs de l’opposition arriveront-ils à un terrain d’entente avec les diplomates du CORE group pour la continuité dans le changement ?  Il suffit que Jovenel parte, tout sera conclu pour l’opposition qui acceptera les mêmes diktats des forces tutrices dans le pays.

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