Petit répit à Port-au-Prince

Un véhicule de la Police nationale d’Haïti (PNH) devant le drapeau haïtien du Champs-de-Mars, le 4 mai dernier. Photo : Jean Elie Fortiné

Tiré du numéro 40 d’Haïti Magazine, le 29 mai 2024, par Dèyè Mòn Enfo

Alors que l’arrivée de la force étrangère en Haïti semble de plus en plus inévitable, les bandes armées de la capitale ont commencé à détruire des infrastructures policières des territoires qu’elles contrôlent. Pendant ce temps, les quartiers encore libres vivent un moment de répit, à l’exception de Solino et de ses environs, ainsi que de Gressier. Des écoles ont rouvert leurs portes et certaines fêtes ont été organisées dans certains quartiers de Port-au-Prince à l’occasion du 18 mai.

La semaine dernière, dans la partie sud de la ville, toujours sous le contrôle de groupes armés, le commissariat de Martissant a été en grande partie démoli, selon des vidéos diffusées en ligne. Un quai a aussi été construit devant le quartier Village de Dieu, selon un reportage du magazine Ayibopost, à l’aide d’un drone qui leur permet d’observer certaines zones hors du contrôle de la police.

Dans la même veine, ces derniers jours, en banlieue nord, la prison civile de Croix-des-Bouquets, la deuxième plus importante du genre dans la région de Port-au-Prince, est passée sous une pelle mécanique. Construite par le gouvernement canadien, elle avait été inaugurée en octobre 2012. Elle est située sur un territoire tombé aux mains d’un groupe armé en mars dernier, tout comme le commissariat de Croix-des-Bouquets, une ville maintenant presque entièrement située hors du contrôle de l’État haïtien.

C’était donc surprenant d’apprendre cette semaine que deux citoyens américains y séjournaient encore. Ils ont malheureusement été assassinés de même que le directeur local de leur organisation fondée par des parents de ce couple évangéliste.Le port commercial et l’Autorité portuaire nationale (APN) ont repris leurs activités derrière de grandes barrières, surveillées par des hommes armés jusqu’aux dents. Les entrées et sorties des camions-remorques restent périlleuses. Ils sont régulièrement détournés. Plusieurs groupes armés différents participent maintenant à ces opérations.

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