Lilli Berton Fouchet, correspondante et stagiaire
Si l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) a retenu le thème de la souveraineté alimentaire cette année, c’est parce qu’on a constaté que l’heure de l’urgence climatique est inévitable. Ce thème interroge la structure systémique actuelle afin de conscientiser les citoyen.nes à repenser les modes de consommation. Cultivons nos droits — la souveraineté alimentaire : semer, récolter, manger est un appel à la solidarité et aux réflexions innovatrices pour changer les habitudes de consommation et de production.
C’est dans un souffle de solidarité, que l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) coordonne les Journées québécoises de la solidarité internationale (JQSI), pour une autre année consécutive chaque automne depuis 1996. Elles visent à sensibiliser aux problématiques cruciales de notre époque.
La souveraineté alimentaire, c’est quoi ?
Ce thème fait sens dans notre époque actuelle, car il met en lumière la tragédie climatique à laquelle nous assistons, l’accessibilité de plus en plus difficile aux denrées alimentaires, la perte de la diversité, etc. Pour l’équipe de l’AQOCI, il s’agit « d’une solution pour lutter contre la faim, respecter l’environnement et défendre les droits des plus vulnérables, ici et à travers le monde ».
Denis Côté, analyste des politiques de l’AQOCI, explique que la thématique de la souveraineté alimentaire fut retenue après l’année COVID-19. On s’est rendu compte que les chaînes d’approvisionnement étaient fragilisées dans un monde où les ressources sont de plus mondialisées et exportées. Il nous donne l’exemple de la guerre en Ukraine dans laquelle justement la chaîne alimentaire a été brisée. Ainsi, l’enjeu est de transmettre l’idée de la souveraineté alimentaire, d’où l’intérêt pour ce concept.
La souveraineté alimentaire amène une « prise de conscience de l’impact de nos choix sur l’environnement et sur les autres », affirme Denis Côté. Il s’agit d’inverser la tendance de la crise écologique à travers des démarches solidaires et une dynamique circulaire.
Rappel historique
Une pluralité d’activités publiques très variées seront organisées sur l’ensemble du mois de novembre, afin de sensibiliser la population québécoise et de lui donner les moyens d’agir sur des problématiques actuelles.
Les activités des journées vont être déployées sur 12 régions, dans plus de 40 municipalités et compter une centaine d’activités, 175 ateliers scolaires. On prévoit jusqu’à 9000 participant.es suivant un objectif de responsabilité sociale des organisations. En effet, on compte déjà 7000 personnes pour les activités publiques et plus de 6000 jeunes dans les mobilisations et les animations jeunesse dans les écoles. Afin d’élargir la participation, il sera aussi possible d’y accéder en ligne. Ainsi, le rayonnement des journées sera projeté à l’échelle du Québec, du Canada et sur la scène internationale !
Dans le cadre des JQSI, la programmation repose sur une variété de contenus, organisée par les membres de l’AQOCI et leurs nombreux partenaires. Ceci prenant la forme de conférences, débats publics, projections de films, expositions photos, soirées quiz, musicales et littéraires, animations jeunesse dans les écoles, etc., qui permettront d’initier la population à la thématique de la souveraineté alimentaire.
En complément, les correspondantes de JdA-PA couvriront quelques activités phares. En effet, nous seront présentes à la Grande Conférence ayant lieu à Québec, qui clarifiera la thématique centrale. Denis Côté, confirme que l’invitée du Togo, Madame Outcha Akoua Enyonam, venait finalement tout juste de recevoir son visa et qu’elle sera donc présente en personne à la conférence du 8 novembre à Québec. Nous couvriront également une activité en ligne à Montréal le 24 novembre, une étude audacieuse qui met en avant l’intégration de l’agriculture familiale résiliente dans le traitement antirétroviral des enfants de moins de 10 ans infectés par le VIH au Mozambique.
C’est aussi l’occasion de mettre l’accent sur les rencontres interculturelles et les projets à l’international afin de marier les cultures. Après tout, le terme de la souveraineté alimentaire a été emprunté à Via Campesina — un mouvement paysan mondial ayant un très grand réseau — qui porte la voix des personnes vraiment concernées.
À quoi s’attendre ?
Avec ces Journées québécoises de la solidarité internationale, les participant.es seront outillé.es par de multiples ressources de sensibilisation et des gestes concrets à poser pour favoriser la participation de manière plus active. Sur le site, il y a des fiches d’information dans lesquelles certaines notions ont été vulgarisées par l’AQOCI à partir de sources existantes : les solutions de la souveraineté alimentaire ; la faim dans le monde ; la sécurité ; les causes de l’insécurité alimentaire.
Denis Côté mentionne le paradoxe de la faim : ceux et celles qui souffrent plus des pénuries et de la famine en sont les producteurs et productrices. Ainsi, ce système dysfonctionnel souligne l’importance de donner la priorité à l’agriculture locale, la primauté à un système alimentaire et des règles commerciales qui profitent à toutes et tous, soit de ramener sur les circuits courts. Il conclut ainsi : « C’est un système qui soigne la terre qui s’appuie sur les savoirs des agricultrices et agriculteurs, qui reconnaît le rôle crucial des femmes et qui favorise une plus grande égalité et une plus grande solidarité entre villes et campagnes, entre les pays du Nord et du Sud globalisés, et entre les hommes et les femmes. » Les JQSI prônent l’implication et l’ « éducation à la citoyenneté mondiale ».
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Plusieurs organismes contribuent aux JQSI : • Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) à la coordination • Aide internationale pour l’enfance — AIPE CCI • Carrefour de solidarité internationale • Centre de solidarité internationale du Lac-Saguenay-Lac-Saint-Jean (CSI-SLSJ) • Carrefour international bas-saint-laurentien pour l’engagement social • Comité d’éducation pour le développement international de Lanaudière (CRÉDIL) • Développement et Paix Outaouais — Caritas Canada • Solidarité Nord-Sud des Bois-Francs (SNSBF).
