Ramzy Baroud – Chroniques de Palestine, 2 février 2018
La décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël n’était pas une surprise pour la grande majorité des Palestiniens, car le soutien politique, financier et militaire d’Israël par les États-Unis sont plus anciens que l’occupation israélienne de la Palestine. La décision de Trump, cependant, a mis en évidence de façon définitive que le prétendu « processus de paix » était une mascarade complète. Il a également exposé au grand jour la corruption, la soumission et la faillite politique des dirigeants palestiniens.
Si la direction palestinienne avait un minimum de le sens de ses responsabilité, elle procéderait immédiatement à une refonte totale dans ses rangs et réveillerait toutes les institutions de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), réunirait toutes les organisations sous l’égide de cette organisation et mettrait en avant une stratégie unifiée, construite à partir des aspirations et sacrifices du peuple palestinien.
Et si les Palestiniens doivent repartir à zéro, ils doivent entamer leur parcours avec un nouveau discours politique, avec un nouveau sang politique et de nouvelles perspectives basées sur l’unité, la crédibilité et la compétence. Rien de tout cela ne sera possible avec les mêmes vieilles figures, le même langage éculé et la même politique vouée à l’échec.
Depuis que Trump a signé la loi sur l’ambassade de Jérusalem le 6 décembre, de nombreux intellectuels palestiniens ont exprimé leurs idées sur la ligne de conduite à suivre pour leurs dirigeants et leur peuple.
Il a beaucoup été question d’une nouvelle stratégie palestinienne. Les responsables palestiniens ont « menacé » de déplacer la lutte vers une solution à un État – par opposition à la poursuite de la défunte « solution à deux États » – d’exclure les États-Unis du « processus de paix » etc … Mais il y a peu de signes indiquant que leur discours est autre chose que temporaire et opportuniste.
Dans cet article, j’ai demandé l’avis de 14 intellectuels palestiniens indépendants à travers toute la Palestine et la diaspora. Bien qu’ils adhèrent à différentes écoles de pensée et sont issus de différentes générations et lieux, ils partagent beaucoup d’idées. Les Palestiniens réclament des changements, ou, selon les termes du célèbre historien palestinien Salman Abu Sitta – interrogé ci-dessous – ils veulent « revenir aux sources ».
Revenir aux sources
Salman Abu Sitta – historien et président de la Palestine Land Society.
La catastrophe d’Oslo, qui a eu lieu il y a 26 ans, aurait dû enseigner à ceux qui avaient initié ce « processus » une leçon ou deux. Ils auraient dû expliquer au peuple palestinien qu’il devait défendre ses droits inaliénables dans son pays, la Palestine. Mais aucun d’entre eux n’a compris la leçon.
Au cours des 70 dernières années, l’accomplissement majeur du peuple palestinien a été de montrer que nous ne sommes pas des réfugiés inspirant la pitié, qui ont besoin de nourriture, d’abri et de travail. Nous sommes le peuple de Palestine de Ras al-Naqura à Umm Rashrash. Nous avons le Conseil National de la Palestine (PNC), dont les membres sont élus selon les Chartes Nationales de 1964 et 1969. Nous avons aussi l’exécutif de l’OLP élu par la PNC.
Aujourd’hui, nous n’avons pas besoin d’inventer une nouvelle Palestine ou une nouvelle stratégie nationale. Nous devons retourner aux sources. Nous devons effacer les péchés d’Oslo, qui ont été plus préjudiciables à la cause palestinienne que la Déclaration Balfour.
Nous avons besoin que les 13 millions de Palestiniens, dont la moitié sont nés après Oslo, soient représentés dans une PNC nouvellement élue d’où pourra sortir une nouvelle direction, jeune, efficace et honnête. Nous devons apporter notre soutien à la Conférence populaire des Palestiniens à l’étranger, qui s’est tenue dans le même but à Istanbul en février 2017.
Revenons aux sources. Se plaindre et faire porter la faute sur les autres est inutile. C’est le moment d’agir, et non pas de parler. Commençons par cela.
Rallier le peuple
Lamis Andoni – écrivain et journaliste basée à Amman, Jordanie.
La tâche immédiate est d’unifier le peuple palestinien, à l’intérieur de la Palestine et de la diaspora, contre le soi-disant « accord du siècle » du président américain Donald Trump. L’accord mis en avant par Trump n’est rien de plus qu’une tentative de légitimer le contrôle israélien sur tous les territoires palestiniens et de délégitimer les droits historiques, nationaux et légaux du peuple palestinien – en particulier le droit au retour.
Nous ne devrions pas nous concentrer sur la question de savoir si nous voulons une solution à deux États ou à un seul État. Au lieu de cela, nous devrions nous concentrer sur l’unification des Palestiniens autour de l’objectif de libérer la Palestine, en démantelant le projet colonial sioniste qui emploie des méthodes brutales – dont l’apartheid et le nettoyage ethnique – pour garder notre peuple sous son contrôle.
Nous ne pouvons pas ignorer l’urgence de la reconstruction de l’OLP. Les gouvernements israélien et américain ont été déterminés à la détruire, et ils y sont presque parvenus. Travaillons à son renouveau sur une base plus large et plus unificatrice, et à sa transformation en un organisme qui représente tous les Palestiniens. Nous ne devrions pas non plus accepter la criminalisation de la résistance armée.
Le mouvement de Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) est un outil crucial dans cette lutte, mais il ne peut pas être la seule forme de résistance. Nous devons amener les responsables israéliens devant la Cour Internationale de Justice et les faire juger pour crimes de guerre. Nous devons délégitimer l’occupation et toutes ses pratiques, défier les États-Unis au Conseil de sécurité de l’ONU et utiliser tous les outils juridiques pour résister aux pressions israéliennes et américaines.
Mais d’abord, nous devons mettre fin à notre forte dépendance vis-à-vis de l’aide étrangère, en particulier l’aide américaine, qui sert à apprivoiser les ONG et à faire jouer à l’Autorité palestinienne le rôle du policier pour le compte des Israéliens.
Vaincre le sionisme
Mazin Qumsiyeh – auteur, scientifique et directeur du Musée palestinien d’histoire naturelle.
Quelqu’un m’a dit un jour que « nous sommes en train de donner le coup de grâce à une solution à deux États ». J’ai expliqué qu’il s’agissait d’un cheval « illusoire » inventé par David Ben Gourion dans les années 1920 à des fins de propagande. Je crois qu’il n’y a que trois scénarios possibles pour la lutte anti-coloniale:
1 – Le modèle algérien, très coûteux, rarement réussi et peu susceptible d’être mis en œuvre en Palestine.
2 – Le modèle australien, qui est une victoire relative pour les colonisateurs. Ce modèle survient également à un coût élevé – dans le cas de l’Australie – avec le génocide de la population indigène.
3 – Le modèle du « reste du monde » qui a connu du succès en Amérique du Sud, en Amérique centrale, au Canada, en Asie du Sud-Est et en Afrique du Sud. Dans ce modèle, un pays en commun est créé pour tous les peuples du pays à la fin du colonialisme.
Seul le troisième modèle peut être mis en œuvre en Palestine et a la capacité de mettre fin à l’oppression sioniste.
Je suis très optimiste sur le fait que le sionisme prendra fin. Nous, 12 millions de Palestiniens et des millions d’autres, veillerons à ce que cela arrive plus tôt que prévu.
Il est temps de reprendre la lutte de libération des mains de ceux qui l’ont détournée.
Ressusciter l’OLP
Samaa Abu Sharar – journaliste et militante basée à Beyrouth, Liban.
Les Palestiniens partout devraient adopter une nouvelle approche pour donner plus de valeur à leur cause. Ils devraient:
1 – Unir tous les groupes de réflexion palestiniens sous un même chapeau pour analyser, évaluer et élaborer une nouvelle stratégie capable de faire face à la situation palestinienne actuelle.
2 – Démanteler l’Autorité palestinienne et révoquer les Accords d’Oslo.
3 – Élire une nouvelle direction alternative sous l’autorité de l’OLP, représentant les Palestiniens partout dans le monde, capable d’unir les Palestiniens et d’œuvrer pour une solution à un État avec des droits égaux pour les Palestiniens.
4 – Encourager toutes les formes de résistance en Palestine occupée, y compris la résistance armée (qui est compatible avec le droit international) jusqu’à la disparition de l’occupation.
5 – Mobiliser les Palestiniens aisés à l’étranger pour établir un système de soutien sur le plan moral et financier pour les Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem, et pour les réfugiés à l’étranger.
Il nous faut une troisième Intifada
Ibrahim Sa’ad – écrivain et universitaire basé au Royaume-Uni.
« Le jeu a changé », a déclaré Saeb Erekat, officiel de l’AP. Quand le jeu change, les joueurs doivent aussi changer. En Palestine, les joueurs trop vieux et dépassés devraient prendre leur retraite, et une nouvelle génération courageuse doit prendre le relais.
Si Abbas et le groupe autour de lui veulent entrer dans l’histoire comme des hommes courageux, ils devraient se retirer de l’arène politique, laissant derrière eux du personnel administratif pour s’occuper des affaires quotidiennes des Palestiniens.
Je me rends compte qu’une telle décision peut créer le chaos – particulièrement quand une troisième Intifada est sur le point de se matérialiser – mais cela doit être fait.
En outre, les Israéliens devraient subir les amères conséquences de leurs actions s’ils refusent de s’adapter à la solution à un État.
Une troisième Intifada doit se produire. Je crois que ce sera un pas en avant vers la construction d’un État démocratique avec des droits égaux pour tous et la garantie du droit au retour pour les réfugiés palestiniens.
Un État pour tous
Samah Sabawi – Samah Sabawi – dramaturge primée, auteure, poète et conseillère politique d’Al-Shabaka, basée en Australie.
La direction palestinienne semble prise dans une boucle infernale et elle tente désespérément de trouver des moyens de « sauver » la solution à deux États en cherchant, en remplacement des États-Unis, un nouveau médiateur pour le processus de paix.
Mais avoir un courtier malhonnête n’était que l’un des nombreux pièges d’un processus conçu dès le départ pour paralyser la résistance palestinienne et encourager la dépendance palestinienne à l’aide internationale, en échange du maintien de la sécurité et du bien-être d’Israël.
Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est que l’AP cesse immédiatement toute collaboration répressive avec Israël et que la vieille garde au sein de l’AP/OLP fasse place à la jeune génération de Palestiniens de la diaspora et de la patrie. Cette nouvelle génération peut nous conduire dans des luttes populaires unifiées pour la liberté, la justice et l’égalité.
Je crois que notre temps est venu, et nous sommes prêts à transformer la réalité d’un État de l’apartheid aujourd’hui en la vision de demain d’un État pour tous ses peuples.
Une stratégie internationaliste
Sam Bahour – Président d’Americans for a Vibrant Palestinian Economy, basé en Palestine Occupée.
J’ai deux manières de voir la regrettable déclaration de Trump sur Jérusalem.
En tant qu’Américain, je pense que cette déclaration n’aurait pas pu faire plus de tort à la réputation déjà détestable de l’Amérique dans la région. Cette décision a ravivé la méfiance du monde entier et suscité sa condamnation, elle a ramené la violence dans les rues de Palestine et laissé la porte grande ouverte à d’autres acteurs régionaux, comme la Turquie et l’Iran, pour combler le vide politique.
Par ailleurs, en tant que Palestinien, je considère la déclaration de Trump comme la confirmation de ce que les Palestiniens disent depuis des décennies : les États-Unis sont dans le mauvais camp, et ce, depuis 70 ans. Trump vient de donner au monde l’occasion d’obliger enfin Israël à rendre des comptes.
Les Palestiniens ont fait preuve d’une grande maturité politique dans cette affaire en ne renonçant pas, par panique, à leur stratégie d’internationalisation de leur lutte pour la liberté et l’indépendance dans l’État de Palestine.
Oui à la résistance populaire, non à l’élitisme politique
Yousef M. Aljamal – Candidat palestinien au doctorat à l’Université de Sakarya, Institut du Moyen-Orient, Turquie.
Le peuple palestinien doit adopter une approche à trois niveaux:
1 – La stratégie palestinienne doit maintenant reposer sur la construction d’un front palestinien unifié qui reflète les aspirations des Palestiniens. Ce front ne devrait pas inclure les élites qui faisaient partie de la période précédente parce qu’elles ont profondément déçu notre peuple. Ce front devrait représenter tous les Palestiniens partout dans le monde.
2 – Les Palestiniens doivent cesser de réclamer une solution à deux États. Ils doivent maintenant se battre pour l’égalité des droits dans leur pays et sanctionner Israël sur le plan international en intensifiant la campagne du mouvement BDS qui a révélé son efficacité au cours des dix dernières années.
3 – Les Palestiniens devraient lancer un mouvement de résistance populaire à grande échelle contre l’occupation israélienne en s’appuyant sur le soutien dont la Palestine bénéficie a acquis à l’échelle mondiale afin d’obliger Israël à rendre compte de ses crimes contre le peuple palestinien.
Intifada internationale
Iyad Burnat – le chef du Comité Populaire contre le Mur du village de Bil’in, Cisjordanie.
Aujourd’hui, ce que les gens appellent le « plan de Trump » n’est pas du tout le plan de Trump. C’est plutôt la continuation du plan sioniste fondé sur « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ».
Ce plan consiste à se débarrasser des autochtones du pays par un nettoyage ethnique, à construire un État purement juif et à en finir avec tout ce qui ressemble à la Palestine.
À mon avis, la seule façon de sortir de cette crise est d’abolir l’Autorité Palestienne (AP) et d’établir un leadership d’unité nationale qui inclue toutes les factions de la résistance ainsi que la base. Une telle direction peut organiser une Intifada populaire qui attirerait l’attention et le soutien d’un grand nombre de personnes à travers le monde – une Intifada internationale!
L’objectif final de la lutte palestinienne devrait être un seul État démocratique où tout le monde vit en liberté, dans la justice et l’égalité – un endroit où les Palestiniens en exil peuvent aussi revenir. En d’autres termes, la réponse est une Palestine post-sioniste où musulmans, chrétiens et juifs pourront vivre dans l’harmonie, la sécurité et la paix.
En avant toutes avec le BDS
Randa Abdel-Fattah – universitaire à l’Université Macquarie, Australie.
La montée mondiale du racisme populiste d’extrême droite, conjuguée à la preuve indiscutable que Trump vient de donner de la partialité américaine, nous offre l’occasion de réaffirmer que notre lutte de libération n’est pas « trop compliquée », mais qu’elle est très clairement antiraciste, anticolonialiste et anti-apartheid.
Je pense donc que nous devons aller de l’avant avec le mouvement BDS, en particulier en imposant des changements spectaculaires dans les relations économiques et commerciales internationales d’Israël.
Les boycotts académiques et culturels sont un bon moyen d’alerter l’opinion publique et d’isoler d’Israël.
Au fond, il faut « suivre l’argent ». Lorsqu’on a assez de soutien de la société civile internationale, en particulier dans les pays occidentaux qui collaborent avec Israël (comme mon pays, l’Australie), on peut faire pression pour obtenir des sanctions et des désinvestissements économiques.
« Non-participation »
Haidar Eid – Promoteur d’un seul État en Palestine et professeur agrégé de l’Université Al-Aqsa de Gaza.
Je pense qu’il faut adopter une stratégie entièrement nouvelle, une stratégie qui s’éloigne du système politique existant, y compris de l’opposition « Oslo-isée » et « ONG-isée ». Cette stratégie serait une forme de « non-participation » au système politique actuel.
La crise des dirigeants actuels, et en fait de tous les partis politiques, est aujourd’hui si profonde que la seule façon d’avancer est peut-être de « ne pas participer » au système politique palestinien actuel. Sinon, nous allons continuer à nous trouver confrontés à un ensemble très limité d’options, pires les unes que les autres, et aucune ne nous permettra d’obtenir l’autodétermination et le respect des droits des Palestiniens. L’une de ces mauvaises options est la solution raciste à deux États qui, ironiquement, a presque réussi à mettre d’accord tous les partis politiques existants.
La décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, suivie de l’approbation par le parti du Likoud d’une résolution visant à annexer la majeure partie de la Cisjordanie, nous prouve une fois de plus que le soi-disant « processus de paix » est un leurre, et l’indépendance un mythe.
Il faut donc abandonner totalement le discours de la solution raciste à deux États et adopter une solution démocratique et inclusive fondée sur la déclaration universelle des droits de l’homme, de la démocratie et de notre droit à l’autodétermination, à savoir un État laïque et démocratique sur la terre historique de Palestine, un État pour tous ses citoyens sans distinction de religion, d’appartenance ethnique, de sexe, etc.
La crainte du pire à Gaza
Rawan Yaghi – écrivain basé à Gaza et ancien étudiant de l’Université d’Oxford.
À Gaza, nous ne pouvons même pas imaginer de fin à la crise actuelle. Nous n’avons pas l’impression que nos difficultés soient prises au sérieux. La probabilité de nouvelles attaques militaires israéliennes aggrave encore la tension. L’isolement économique et le siège imposé par Israël, l’Autorité palestinienne et les Etats-Unis nous font craindre le pire.
Les dirigeants palestiniens ont perdu la confiance des Palestiniens, qu’ils vivent dans les territoires occupés ou à l’extérieur. Nous avons besoin d’une stratégie alternative et globale qui inclut les Palestiniens de la diaspora, car la légitimité de l’AP et de ses décisions politiques sont à juste titre remises en question.
De plus, les efforts actuels pour isoler et boycotter Israël ne sont pas suffisants. Il faut faire davantage dans ce domaine également.
Résistance
Mohammad Nofal – ancien prisonnier politique et enseignant retraité.
La décision de Trump concernant le statut de Jérusalem est pour le moins stupide. En fait, elle n’aurait jamais été possible sans l’approbation tacite de certains pays arabes, comme l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe. Cela dit, les Palestiniens doivent faire entendre leur voix, aujourd’hui plus que jamais.
Ici, en Palestine, nous savons que « ce qui est pris par la force, ne peut être repris que par la force », et non par un « processus de paix » qui n’a jamais été sincère. Israël n’a jamais rempli aucun de ses engagements dans les accords antérieurs. En fait, il a continué à parler de « paix » tout en agrandissant les colonies illégales et en démolissant les maisons palestiniennes.
De plus, les États-Unis n’ont jamais été justes envers les Palestiniens. leur parti pris pro-israélien est évident depuis de nombreuses années. Israël n’a aucun intérêt à laisser se créer un État palestinien, et les États-Unis n’ont aucun désir d’inciter Israël à le faire. Les seuls qui continuent à parler d’une « solution à deux États » sont les inconsistants dirigeants palestiniens.
Mais le peuple palestinien est courageux, fort et inébranlable et il mérite des dirigeants tout aussi courageux; des dirigeants qui n’ont pas peur d’abolir Oslo, d’annuler la reconnaissance d’Israël par la Palestine et, oui, de reprendre toutes les formes de résistance en Cisjordanie comme nous l’avons fait à Gaza. Nous devons mettre fin à toute coordination en matière de sécurité avec Israël, mettre fin aux détentions de Palestiniens et nous engager dans le projet de libération nationale.
La lutte continue…
Ahmad Khaleel Al-Haaj – Militant et écrivain basé à Gaza.
Tous les accords proposés par tous les médiateurs, en l’occurrence les États-Unis, ne sont que des manœuvres pour nous détourner de notre devoir d’agir conformément à cette loi universelle : lutter pour une victoire décisive.
Les Palestiniens qui ont accepté de signer des accords comme celui d’Oslo, ont subi – comme on l’a vu – des défaites successives humiliantes et notre peuple en a payé le prix en vies humaines et en dépossessions, et tout cela pour rien. Par contre ceux qui ont soutenu Oslo ont obtenu des salaires élevés pour eux-mêmes et leur famille.
Mais l’ennemi n’a pas réussi et ne réussira pas à obtenir une victoire finale décisive. La lutte continue et se poursuivra jusqu’ à ce que nous soyons victorieux et que nous revenions dans notre patrie. Les vainqueurs barbares ne parviennent jamais à maintenir indéfiniment leur emprise, et les vaincus n’erreront pas à tout jamais.
Ramzy Baroud est journaliste, auteur et rédacteur en chef de Palestine Chronicle. Son prochain livre est «The Last Earth: A Palestine Story» (Pluto Press). Baroud a un doctorat en études de la Palestine de l’Université d’Exeter et est chercheur associé au Centre Orfalea d’études mondiales et internationales, Université de Californie. Visitez son site web: www.ramzybaroud.net.