La suspension des activités du Centre Justice et Foi, une mauvaise décision

Illustration de la campagne de finacement 2021 du Cntre justice et foi - @ Jacques Goldstein

Ronald Cameron

Le conseil d’administration du Centre justice et foi (CJF) a mis en veille les activités du centre et ceux de la revue Relations. Toute l’équipe de travail a été mise à pied dans un délai inacceptable. Selon le communiqué officiel émis par le conseil d’administration du CJF, «cet exercice a pour but d’assurer la pérennité de notre importante mission, ancrée dans nos valeurs profondes, c’est-à-dire la justice et la solidarité.» Nous croyons cependant que les méthodes utilisées ne respectent pas l’esprit de solidarité que la décision du CA prétend suivre .

Le Journal des Alternatives s’associe à ceux et celles qui sont renversé.es et choqué.es par la décision et la méthode retenue. La revue Relations jouit d’un prestige sans équivoque au Québec depuis 1941. Il est aussi un espace de réflexion indépendante et de libre pensée peu commun, dans un paysage médiatique qui lui confère une exceptionnalité. Aussi le travail du Centre au plan du combat contre le racisme systémique et l’islamophobie est un point d’appui dans la montée de l’intolérance.

Interrompre ses activités de cette manière précipitée et unilatérale compromet la crédibilité de l’organisation auprès de partenaires, publics, financiers et autres, ainsi que le lectorat de Relations. Nous partageons avec nos collègues d’autres organismes et publications qu’un tel dommage serait susceptible de compromettre pour de bon la pérennité du CJF.

C’est pourquoi nous avons exprimé notre position auprès du consei d’adminsitraito du Centre, en soulignant que la mise à pied expéditive et sans appel de toute l’équipe de travail, en plus d’être indigne des valeurs du Centre, met également en péril la capacité du CJF à reprendre ses activités.

Nous avons donc invité le conseil d’administration à revoir sa décision et ouvrir un dialogue avec ses salarié.es et ses collaborateurs-trices en vue de définir une sortie de crise qui permette à cet héritage démocratique à poursuivre son travail d’éducation citoyenne.

C’est pourquoi nous nous associons à la mobilisation en cours pour que la voix du Centre et de Relations puisse être entendue encore dans l’avenir.


Lettre transmise au Conseil d’administration du Centre justice et foi