L’ALÉNA menace la culture

Nathalie Guay et la Coalition pour la diversité des expressions culturelles

Alors que le Canada s’engage dans ce qui semble être un jalon fondamental de la renégociation de l’ALÉNA, la Coalition pour la diversité des expressions culturelles (CDEC) tient à rappeler la nécessité de maintenir l’exemption culturelle dans cet important accord commercial.

L’exemption culturelle, déjà incluse dans l’ALÉNA, reconnaît le droit souverain du Canada d’adopter des mesures et des politiques pour protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles sur son territoire, un droit reconnu en 2005 dans la Convention pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO et dont le Canada fut le premier pays signataire.

L’abandon de l’exemption culturelle dans l’ALÉNA aurait des effets catastrophiques sur les écosystèmes culturels, dont plusieurs sont particulièrement bouleversés par la distribution numérique des contenus. Il empêcherait notre gouvernement d’adopter des politiques et des programmes permettant d’appuyer le développement culturel au Canada. Sans ces mesures destinées notamment aux artistes, créateurs, producteurs, éditeurs et diffuseurs canadiens, les secteurs culturels n’auraient jamais pu atteindre un tel dynamisme et offrir une si grande diversité de contenus face aux productions étatsuniennes dont les moyens de production et de commercialisation sont beaucoup plus importants.

Le gouvernement canadien, qui a entrepris la révision des lois sur le droit d’auteur, sur la radiodiffusion et les télécommunications, doit absolument conserver les marges de manœuvre nécessaires s’il veut continuer à favoriser la création et la diffusion d’une programmation culturelle canadienne.

Au tournant du siècle, le Canada et le Québec ont joué un rôle de premier plan à l’échelle internationale afin que soit reconnue la double nature de la culture. Les biens et services culturels ont une valeur économique qui ne se dément pas, employant plus de 650 000 personnes et générant un PIB de 53,8 milliards de dollars en 2016.

Mais les contenus culturels ont aussi une valeur symbolique irremplaçable, permettant de nourrir l’identité d’individus et de sociétés diverses, capables de contribuer à la richesse des perspectives à l’échelle du monde. C’est cela qui n’a pas de prix et qui doit être préservé par nos négociateurs.

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