@Serigne Sarr CC BY 4.0

L’état sénégalais a conclu une entente d’une durée de 25 ans avec la société GCO, contrôlée par l’entreprise française Eramet, pour exploiter les minerais Zircon et Ilmenite sur une zone de 107 sur 4,5 km sur le littoral sénégalais, entre Dakar et Saint-Louis. Les villageois du secteur de Lompoul dans cette zone ont alerté les organismes de la société civile, quant à ce projet d’extraction qui les inquiète fortement.

Vivant principalement du maraîchage, de l’élevage, de la pêche et du tourisme près du désert, l’absence d’eau et le manque d’infrastructures locales aggravent leur précarité et fragilisent leur équilibre de survie.

Un projet écocide dans le désert du Lompoul

La destruction de l’écosystème et du site naturel du désert de Lompoul va à l’encontre du projet mondial de transition écologique prévu (création de ligne verte). Cela anéantira également les efforts d’un arrosage raisonné de la part des petites productions maraîchères. Le déplacement des populations de manière soi-disant temporaire, de la population locale, avec des promesses de compensations dérisoires, va mettre à mal et déstabiliser l’organisation villageoise actuelle.

La nappe phréatique va devenir trop profonde avec les forages qui vont assurer le remplissage du lac artificiel de l’entreprise. Les jeunes de la région vivant du tourisme vont perdre leur activité et la majeure partie tentera l’immigration clandestine. Quel avenir pour ces populations et pour ces jeunes qui font le choix de rester au pays et non de prendre les pirogues pour tenter l’immigration clandestine?

La disparition programmée de la communauté paysanne rejoint l’écocide dirigé par les puissances économiques et politiques qui s’illustre aujourd’hui par la surexploitation du travail et des ressources naturelles, l’artificialisation des sols au mépris de notre propre souveraineté alimentaire, c’est-à-dire notre capacité à nous nourrir, reliée à notre dépendance nourricière au sol.

Les sols, un bien commun à sauver/l’agroécologie paysanne une richesse à protéger

Le combat pour l’agriculture paysanne est au cœur du projet agroécologique suivie par la population paysanne des Niayes et Lompoul. L’urgence exige de se mobiliser pour la sécurité des sols afin de contenir la désertification, l’érosion, la salinisation, les pertes de fertilité, les contaminations et pollutions et l’implosion de la biodiversité des sols.

Aujourd’hui, la biodiversité recule sous les effets conjugués de l’imperméabilisation des sols avec le béton, le bitume, le compactage, la multiplication des coupures des milieux naturels. Pourtant, la gestion des sols et de la végétation terrestre constitue un levier très fort dans la lutte contre le réchauffement climatique et donc pour l’offre de nourriture.

En soutenant la résistance contre l’implantation de GCO à Lompoul et ailleurs contre les projets mondialisés d’extractivisme, les Ami. e. s de l’association pour la défense des droits à l’eau et à l’assainissement défendent un autre imaginaire du développement. Il consiste à préserver et défendre le vivant, la vie des paysans et des habitants d’un espace naturel unique.

Sauvons les terres nourricières, les dunes de sable et celles et ceux qui y travaillent. Arrêtons définitivement ce projet.

Sérigne Sarr, président de l’Association pour la défense des droits à l’eau et à l’assainissement

Pour signer la pétition contre le projet dans le désert du Lompoul au Sénégal

1 COMMENTAIRE

  1. […] L’état sénégalais a conclu une entente d’une durée de 25 ans avec la société GCO, contrôlée par l’entreprise française Eramet, pour exploiter les minerais Zircon et Ilmenite sur une zone de 107 sur 4,5 km sur le littoral sénégalais, entre Dakar et Saint-Louis. Les villageois du secteur de Lompoul dans cette zone ont alerté les organismes de la société civile, quant à ce projet d’extraction qui les inquiète fortement. En soutenant la résistance contre l’implantation de GCO à Lompoul et ailleurs contre les projets mondialisés d’extractivisme, l’ADDEA soutient un autre imaginaire du développement. Il consiste à préserver et défendre le vivant, la vie des paysan.nes et des habitants d’un espace naturel unique. Pour en savoir plus, voir l’article de notre correspondant à Dakar et président de l’ADDEA…. […]

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