Les crimes de guerre d’Israël dans la bande de Gaza

15 000 personnes ont manifesté dans les rues de Montréal le 22 octobre pour demander un cessez-le-feu, pour empêcher la punition collective et le génocide dans gaza, pour dénoncer la complicité du Canada et promouvoir le boycott et les sanctions contre Israël - @ JdA-PA et André Querry

Ce qui permet à Israël de poursuivre ses crimes de guerre contre tous les Palestinien.nes, c’est le soutien inconditionnel de nombreux pays occidentaux, avec les États-Unis à leur tête. Ça rend toutes les parties participantes complices des trois crimes de guerre d’Israël dans la bande de Gaza :

  • le crime de punition collective et l’empêchement de l’accès à l’eau, à la nourriture, aux médicaments, à l’électricité et aux communications dans la bande de Gaza;
  • le crime de génocide par des frappes aériennes et des bombardements aveugles et destructeurs;
  • le crime de nettoyage ethnique par le déplacement forcé de 1,1 million de personnes du nord et du centre de la bande de Gaza vers le sud, et la campagne visant à les pousser à fuir vers l’Égypte par la poursuite des frappes aériennes et des massacres.

L’état des lieux

Les bombardements ont coûté la vie à 4 385 Palestiniens à la date de dimanche matin, dont 1 750 enfants et 976 femmes. On estime à 1 000 le nombre de personnes disparues sous les décombres, dont la plupart sont des enfants, et à 13 561 le nombre de blessés. La plupart d’entre elles ne peuvent pas recevoir de soins médicaux appropriés en raison de la détérioration de l’état des hôpitaux dû au siège.

Les frappes aériennes israéliennes tuent un Palestinien toutes les 5 minutes et un enfant palestinien toutes les 15 minutes. Les rapports en provenance de Gaza font état de la destruction totale ou partielle de 133 000 maisons, dont 10 127 sont impropres à l’habitation; de la destruction complète de 14 200 logements, 160 écoles, 26 cliniques médicales et 23 ambulances; de la destruction de la troisième plus ancienne église grecque orthodoxe du monde, dans laquelle 18 chrétiens palestiniens ont été tués; et de la destruction de la mosquée Omari, la plus ancienne mosquée de la bande de Gaza.

Selon un rapport de l’OMS, Israël a détruit 136 installations médicales, ce qui a entraîné la mort de 491 personnes, dont 46 travailleuses et travailleurs médicaux, et blessé 370 autres. L’armée israélienne a menacé de bombarder l’hôpital Al-Quds de la Société palestinienne du Croissant-Rouge, qui accueille 400 patients et 12 000 réfugié.es. Si la question n’avait pas été largement, nous aurions assisté à une répétition du massacre israélien de l’hôpital anglican Ahli Baptist dans la ville de Gaza. Les analyses indépendantes des organisations de défense des droits humains soutiennent d’ailleurs que la plupart des preuves indiquent ce massacre est le résultat d’un missile israélien provenant du nord-est — et d’une zone sous contrôle israélien —, ce qui réfute les mensonges israéliens à ce sujet.

De plus, la poursuite des frappes aériennes israéliennes et la probabilité d’une invasion terrestre menacent de tuer des dizaines de milliers de civils innocents. Cette invasion entraînerait la mort de dizaines de milliers de Palestinien.nes, et conduirait à une escalade régionale.

Le projet d’annexion de Gaza et l’assaut d’Israël

Rappelons que le plan israélien visant à expulser les habitants de Gaza dans le but de l’annexer a échoué. La fermeté de la population palestinienne, son refus d’être déplacée et aussi en raison du refus total des Égyptiens et des Arabes de participer au complot de nettoyage ethnique ont réussi à ce jour à bloquer ce projet.

Le gouvernement israélien est maintenant passé à son «plan B», qui consiste à nettoyer ethniquement tous les habitants du nord et du centre de Gaza, y compris la ville de Gaza, et à les annexer à Israël. C’est ce que signifie la déclaration du ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, selon laquelle Israël réduira la superficie de la bande de Gaza, et l’annonce par le gouvernement israélien que cet assaut se poursuivra pendant des années.

L’assaut israélien n’est pas simplement une réponse, mais une tentative de mettre en œuvre un plan conçu depuis un certain temps pour nettoyer ethniquement le peuple palestinien et répéter la Nakba de 1948. Il s’agit d’une solution finale au «problème démographique», c’est-à-dire le fait que le nombre de Palestinien.nes vivant sur ce territoire historique soit égal au nombre de la population juive dans la même région. Si Israël réussit le nettoyage ethnique de Gaza, il ouvrira la porte au nettoyage ethnique de la Cisjordanie et à l’expulsion de ses habitants vers la Jordanie.

Convois d’aide humanitaire

Dimanche matin, Israël n’avait pas autorisé l’entrée de plus de 20 camions dans la bande de Gaza, malgré les promesses américaines. Il s’agit d’une farce, car l’entrée d’une maigre vingtaine de camions sans carburant ne contribuera guère à atténuer la catastrophe humanitaire de Gaza, qui recevait 500 camions par jour avant la guerre et qui est privée d’approvisionnement depuis 15 jours. Par conséquent, 20 camions ne suffiront pas à répondre à un besoin estimé à environ 7 500 camions transportant de la nourriture, des médicaments, de l’eau et du carburant.

Il convient de souligner qu’Israël impose que toute l’aide soit livrée uniquement au sud de Gaza, empêchant ainsi la livraison de fournitures médicales au centre ou au nord de Gaza et à ses hôpitaux. Cela signifie qu’Israël tente d’utiliser l’aide humanitaire comme un instrument pour organiser le nettoyage ethnique du nord et du centre de Gaza, ce qui doit être rejeté par la communauté internationale.

Cisjordanie

La Cisjordanie fait également l’objet de violations israéliennes indescriptibles. La Cisjordanie a été divisée en 224 ghettos séparés par 642 points de contrôle militaires, le mur de séparation et un réseau de colonies et de routes racistes réservées aux colons. Nombre de ces ghettos sont complètement isolés, et même le transport d’équipes médicales entre eux est devenu difficile, sans compter les attaques terroristes de colons à l’aide de pierres et d’armes à feu contre des voitures palestiniennes sur les routes.

Les colons et l’armée d’occupation israélienne mènent des attaques terroristes contre les Palestinien.nes en Cisjordanie, qui ont coûté la vie à 89 Palestiniens depuis le 7 octobre, en plus des 248 Palestinien.nes qui ont été tués par des balles israéliennes depuis le début de l’année. Cela porte à 337 le nombre de Palestinien.nes tués en Cisjordanie depuis le début de l’année, dont au moins 50 enfants, sans compter les 1 440 blessés palestiniens.

Il convient d’ajouter que la terreur des colons a, à ce jour, conduit au déplacement forcé de 20 communautés palestiniennes dans la zone C, dans le cadre d’un processus continu de nettoyage ethnique.

Les soldats israéliens se livrent à des représailles brutales contre les Palestinien.nes aux points de contrôle militaires, au cours desquelles ils sont battus, harcelés, leurs véhicules brisés et leurs téléphones cassés. Israël a arrêté environ 1 000 Palestinien.nes au cours de la seule semaine dernière, ce qui porte le nombre de prisonniers palestiniens à 6 300, dont 200 enfants.

Un cessez-le-feu est nécessaire

Un cessez-le-feu immédiat devrait être mis en œuvre et l’aide humanitaire devrait être autorisée dans la bande de Gaza, afin de permettre un échange de prisonniers. Celui-ci ouvre la voie à un processus politique qui peut mettre fin à l’occupation et à l’apartheid auxquels le peuple palestinien est soumis et contribuer à une paix juste et durable.

Ramallah, 22 octobre 2023. Traduction et adaptation d’Alternatives International par Ronald Cameron de JdA-PA