L’Orient/Le jour, 27 mars 2021
Des centaines de militants du Parti communiste libanais ont marché dimanche depuis le siège de la Banque du Liban (BDL) dans le quartier de Sanayeh à Hamra, vers la place Riad el-Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, afin de réclamer un changement radical de la classe politico-économique dans un Liban qui continue de sombrer dans une grave crise pluridimensionnelle.
La marche s’est déroulée au milieu d’un important dispositif sécuritaire, mais aucun incident n’a été signalé. Les contestataires ont remonté la rue Hamra vers le siège du ministère de l’Economie, dans le bâtiment des Lazaristes dans le centre-ville, aux slogans de « la patrie aux ouvriers » et « à bas le pouvoir capitaliste ».
Les militants du PCL, entre 700 et 800 selon notre journaliste sur place Mohammad Yassine, ont afflué vers la capitale depuis plusieurs régions du pays. Un groupe de manifestants s’était déjà rassemblé en matinée à Saïda, au Liban-sud, indique ainsi notre correspondant Mountasser Abdallah.
Des centaines de militants du Parti communiste libanais défilent dans le centre-ville de Beyrouth, le 28 mars 2021. Photo Mohammad Yassine
« Deuxième vague de l’intifada populaire »
« Cette manifestation vise à monter que tout espoir dans la classe politique actuelle est perdu. Il ne peut y avoir de réformes et de salut sans déraciner tout ce système politique et économique afin de faire primer l’intérêt de la population et non celui du capitalisme », affirme Mohammad Bzeih, responsable de la section estudiantine du PCL à Beyrouth, dans des propos accordés à notre journaliste sur place.
« Nous resterons dans la rue (…) afin d’exploiter chaque faille de ce système », a martelé Hanna Gharib, le secrétaire général du PCL, lors d’un discours sur la place Riad el-Solh. « Vous êtes là pour tirer la sonnette d’alarme », a lancé le dirigeant communiste aux partisans. « Aujourd’hui, nous annonçons le lancement de la seconde vague de l’intifada populaire afin que celle-ci murisse, se radicalise et se renforce », a ajouté Hanna Gharib.
Le parti communiste a enfin appelé à des manifestations mardi devant le siège de la BDL mardi ainsi que devant d’autres banques de la capitale, selon les informations de notre journaliste.
Le PCL dénonce régulièrement le système bancaire libanais et la Banque centrale et son gouverneur Riad Salamé, qu’ils accusent d’être responsables de la grave crise socio-économique et financière qui frappe le Liban depuis l’été 2019. La mobilisation populaire revient en force ces derniers mois dans la rue, provoquée par une dépréciation record de la livre libanaise face au dollar qui, après avoir atteint les 15.000 LL contre le billet vert, oscille à près de 13.000 LL.
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