Lutte des femmes : un syndicat pour les travailleuses domestiques au Guatemala

Par Agenda de la solidarité internationale1

Des centaines de milliers de femmes guatémaltèques travaillent dans des conditions précaires en tant qu’employées domestiques. C’est dans ce contexte que des femmes se mobilisent pour changer la donne, en créant des syndicats et en plaidant pour la reconnaissance de leurs droits.

Ces luttes, bien que locales, sont emblématiques d’un combat global pour l’émancipation et la justice sociale, qui résonne dans le cœur de toutes celles qui se battent pour un avenir plus juste et équitable.

 


Au Guatemala, plus de 268 000 personnes2 sont employées par des familles ou des particuliers pour assurer le ménage, les courses, le soin des enfants ou des personnes malades, etc. Ce sont en très grande majorité des femmes, dont les conditions de travail font l’objet d’un « régime spécial » moins favorable que le droit du travail « classique » : aucune garantie de congés ou de respect des jours fériés, pas d’affiliation obligatoire à la sécurité sociale, de salaire minimum, etc.

Le syndicat de travailleuses domestiques Sitradomsa est né en 2011, à l’initiative de deux femmes qui se sont rencontrées dans une usine textile : Floridalma Contreras Vásquez et Fidelia Castellanos, laquelle explique : « Il y a des moments où on travaille à l’usine, et puis on perd son emploi et on va travailler dans une maison. Ou l’inverse. Floridalma était une ouvrière syndiquée. Quand je lui ai raconté mon histoire, nous avons décidé de former un syndicat pour que les employées de maison ne souffrent pas ce que j’avais subi. »

Aujourd’hui, le syndicat compte près de 600 membres et milite notamment pour que le pays ratifie la Convention n°189 de l’Organisation internationale du travail sur le travail domestique et la Convention n°190 contre la violence et le harcèlement. Le syndicat se mobilise en effet pour des salaires décents et la garantie de jours de repos, mais aussi contre l’emploi d’enfants, le harcèlement, voire les violences sexuelles.

Ses membres se rendent dans les régions d’où les femmes migrent pour trouver du travail à Guatemala, la capitale, pour informer les futures employées de maison sur leurs droits et faire connaître la contribution des travailleuses domestiques à l’économie du pays.

Elles participent à des émissions sur des radios locales ou alternatives, publient des communiqués, organisent des ateliers avec les autorités locales et des formations… avec le soutien d’associations de solidarité internationale et d’autres syndicats d’employées de maison en Amérique latine.

  1. https://www.ritimo.org/Agenda-de-la-Solidarite-Internationale []
  2. Officieusement, le nombre de travailleuses domestiques au Guatemala pourrait être le double de celui annoncé, atteignant ainsi près de 500 000 personnes. RFI. (21 février 2019). Guatemala: les travailleuses domestiques à la conquête de leurs droits. Radio France Internationale. []