Forum social du Maghreb, 24 janvier 2021
Les organisations, associations et syndicats membres du Forum Social Maghrébins dénoncent les campagnes de répressions et d’interpellations qui ont visé des centaines de jeunes dans les quartiers populaires paupérisés de nombreuses villes tunisiennes qui protestaient et ce, dix ans après la « révolution de la dignité » qui a revendiqué le droit au travail, la liberté, la justice et l’égalité.
Elles rappellent le gouvernement tunisien à ses obligations de respecter les principes de la Constitution du pays qui stipule l’obligation de l’Etat à respecter la dignité de ses citoyens et lui interdisent l’usage de la torture et des peines sévères.
Le renoncement de l’Etat depuis des décennies à assumer son rôle social, imposé par des choix néolibéraux qui renforcent l’endettement et la dépendance du pays avec des coûts sociaux élevés pour les catégories sociales vulnérables et des classes moyennes. Cette situation est appelée à perdurer dans le cadre du nouveau projet d’accord d’association avec l’Union Européenne proposé à la Tunisie et contre lequel les organisations de la société civile se sont opposées.
La persistance des gouvernements tunisiens qui se sont succédés à suivre les mêmes choix économiques de l’ancien régime contre lequel la révolution s’est élevée, a contribué a paupériser la société tunisienne et particulièrement les catégories sociales précaires et à conduit des milliers de jeunes, d’adultes et d’enfants à l’immigration irrégulière, à l’extrémisme, à rejoindre les circuits de l’économie informelle et aux emplois précaires. Cet état de fait abouti à la confrontation avec le pouvoir qui n’a pas fourni les conditions d’une vie digne et décente et qui n’a répondu à leurs cris pour leurs droits légitimes à une vie digne que par la répression.
Partant de notre destin Maghrébin commun, ainsi que notre attachement aux principes de justice et de liberté pour tous les peuples, nous appelons le gouvernement tunisien à libérer toutes les personnes arrêtées et à cesser d’utiliser la justice et le système sécuritaire comme unique moyen de réponse aux protestations ; et à faire en sorte que les mesures à prendre soient conformes aux aspirations du peuple tunisien et aux principes de sa révolution.
Partant de notre destin Maghrébin commun, ainsi que notre attachement aux principes de justice et de liberté pour tous les peuples, nous appelons le gouvernement tunisien à libérer toutes les personnes arrêtées et à cesser d’utiliser la justice et le système sécuritaire comme unique moyen de réponse aux protestations ; et à faire en sorte que les mesures à prendre soient conformes aux aspirations du peuple tunisien et aux principes de sa révolution.