Mexique : une politique d’immigration indolente et criminelle

Alejandro Melgoza Rocha, El Espectador, 21 août 2018

Au Mexique, des dizaines de milliers de migrants d’Amérique centrale s’enfuient en raison du manque de possibilités d’emploi et de qualité de vie, puis en raison de la violence généralisée et des menaces directes. Le Honduras reste en tête de liste puisque 69% des migrants viennent de ce pays. Il est suivi par El Salvador avec 10,32%, le Guatemala avec 9,96% et le Mexique avec 8,26%. Le pays de destination des migrants est dirigé par les États-Unis (71,49%) et le Mexique (28,51%).

Le réseau de documentation des organisations de défense des migrants (REDODEM) accuse le gouvernement mexicain de mettre en œuvre une politique de migration « indolente et criminelle ». Au cours de 2017, 2 724 migrants ont été victimes d’un crime ou d’une violation des droits de l’homme, y compris vols, blessures, extorsion de fonds, enlèvements et abus de pouvoir. Selon le REDODEM, la politique nationale est criminalisée, elle persécuté et viole systématiquement les droits de l’homme des migrants, en particulier d’Amérique centrale. Fait à noter, la violence est vécue différemment selon le sexe. Par exemple, les hommes sont plus susceptibles d’être volés, blessés et extorqués, tandis que les femmes sont volées, enlevées, blessées et intimidées.

Le père jésuite Arturo Gonzalez, directeur du Service jésuite des réfugiés au Mexique, accuse le président sortant Enrique Peña Nieto d’avoir été grand responsable. Depuis l’élection d’Andres Manuel Lopez Obrador à la présidence, qui prendra ses fonctions le 1er décembre prochain, on espère des changements. Selon Rosi Hernández, avocat et porte-parole du REDODEM, « on va voir si le nouveau gouvernement pourra établir de nouvelles relations et dialoguer avec les pays d’Amérique centrale, accepter la reconnaissance des titres en transit et l’arrêt de la persécution ».

Le Réseau réclame du nouveau gouvernement des changements substantiels :

  • Garantir les intérêts des enfants et des adolescents non accompagnés.
  • Mettre fin à la pratique de la rétention d’immigrants et garantir l’accès à la justice pour les migrants et les réfugiés, ainsi que pour les victimes de violations des droits de l’homme.
  • Un budget suffisant pour accroître les ressources humaines et matérielles de la Commission mexicaine d’aide aux réfugiés (COMAR)
  • Un traité de réconciliation, de pacification et de développement économique avec les pays d’origine et de destination.

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