Julia Hayward, participante au FSM 2024 avec le Collectif
Adopté à l’ONU en 2021, le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) se distingue des autres traités par l’engagement citoyen avec comme principal argument, les conséquences humanitaires d’un conflit nucléaire. Initié par le Mouvement de la Paix de France, l’atelier avait comme titre Le TIAN, une victoire des peuples et des pays du sud. Les panélistes voulait mettre les enjeux du désarmement nucléaire dans la programmation du FSM.
Qu’est-ce que le traité sur l’interdiction des armes nucléaires
Le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) est un traité international des Nations unies visant à interdire les armes nucléaires dans le monde. Les États parties au TIAN s’interdisent la mise au point, l’essai, la production, le stockage, le transfert, l’utilisation et la menace de l’utilisation d’armes nucléaires, en raison des conséquences humanitaires catastrophiques qu’entraînerait leur utilisation. Pour les États dotés d’armes nucléaires y adhérant, le TIAN prévoit un processus assorti d’un calendrier, conduisant à l’élimination vérifiée et irréversible de leur programme d’armes nucléaires. (…) Le traité a été notamment porté par la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires, ensemble d’ONG contre la prolifération nucléaire fondé en 2007. Source: Wikipedia
L’engagement citoyen a permis l’écriture du texte du traité au travers plusieurs conférences au lieu de passer par l’ONU, un processus qui est long et fastidieux. Les pays qui ont soutenu ce traité sont principalement du Sud global, l’Amérique latine, l’Afrique et quelques pays d’Europe, dont l’Irlande, l’Autriche, Malte et le Vatican.
Les pays qui ont voté contre sont ceux de l’OTAN et « l’ancien bloc » de l’Est. La grande ironie sur le sujet concerne les grandes puissances. En effet, les États-Unis, l’Union soviétique, le Royaume-Uni, la France et la Chine qui avaient participé au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires adopté en 1968 et qui fut vital dans le freinage de la propagation des armes nucléaires.
Paradoxalement, ce sont les mêmes cinq pays qui se sont exclus du traité d’interdiction des armes nucléaires. Ils veulent arrêter l’armement nucléaire de nombreux pays, mais ils ne veulent pas se séparer de leurs armes. La question qui suit est pourquoi ? En effet, comme elle n’est plus utilisée aujourd’hui, pourquoi la garder? Certains pensent que les pays s’en servent comme arme politique, certains pensent qu’elles sont utilisées pour faire intimider. Le grand enjeu aujourd’hui demeure la menace de l’envoi de bombes nucléaires en Ukraine ou en Gaza. Nous savons tout de même que si une bombe nucléaire est déployée, en plus des humains, seront touchés les écosystèmes, l’agriculture, la santé des peuples aux alentours…
Un autre enjeu important qui concerne la production, c’est le sort des déchets qui ne sont pas gérés de manière appropriée. Aussi, qui dit production, dit financement. Le financement est aussi un enjeu parce que les États préfèrent investir dans leurs armes, alors que de nombreux secteurs manquent de financement comme la santé, l’éducation, les personnes en difficultés économiques…