Notre liberté est incomplète sans celle des Palestinien.nes - Nelson Mandela - @Alisdare Hickson à la manifestation de solidarité du 22 mai 2021 à St James, Westminster, Royaume Uni - CC BY-SA 2.0 DEED via Flickr

Visionner la première journée d’audition, le plaidoyer de  l’Afrique du Sud, en anglais, avec possibilité de traduction automatique en français

Communiqué de la Coalition internationale pour mettre fin au génocide en Palestine (ICSGP)

Pour une mobilisation mondiale les 11, 12 et 13 janvier en appui à l’Afrique du Sud

États-Unis — mise à jour 11 janvier 2024 — La toute nouvelle Coalition internationale pour mettre fin au génocide en Palestine (ICSGP) a publié une lettre de soutien, qui en moins d’une semaine a été signée par plus de 1000 organisations à travers le monde. Cette lettre appelle les gouvernements de la planète à soutenir le plainte déposée par l’Afrique du Sud. On peut prendre connaissance et télécharger son contenu à la fin du communiqué. Pour transmettre un courriel cliquez ici, via le site du réseau Canadiens pour la Justice et la Paix au Moyen Orient (CJPMO).

Outre les organisations initiatrices mentionnées ici, les organisations signataires représentent de vastes mouvements sociaux, notamment la Marche mondiale des femmes et l’Assemblée internationale des peuples, des mouvements dirigés par des Palestiniens et des mouvements de solidarité avec la Palestine, tels que la Fédération générale palestinienne des syndicats et le Réseau des ONG palestiniennes, ainsi que des groupes de défense des droits de l’homme et des groupes juridiques, des syndicats et des organisations religieuses de toutes les confessions.

« Il est important pour La Via Campesina (LVC) de soutenir l’initiative sud-africaine. Ce qui se passe en Palestine est une atrocité. En particulier, l’utilisation de la famine comme arme de guerre fait partie d’une stratégie de génocide que nous devons dénoncer. L’expulsion des populations paysannes et l’accaparement des terres à Gaza et en Cisjordanie font également partie d’une stratégie de nettoyage ethnique », a déclaré Morgan Ody, de la Confédération paysanne (France) et coordinatrice générale de LVC International.

La lettre de la coalition exhorte toutes les organisations signataires à « faire pression sur leurs gouvernements pour qu’ils déposent immédiatement une déclaration d’intervention en soutien à la plainte déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice afin de faire cesser les massacres dans les territoires palestiniens occupés ».

Jusqu’à présent, la Malaisie et la Turquie, ainsi que l’Organisation de la coopération islamique, qui représente 57 pays membres sur quatre continents, ont soutenu publiquement la plainte de l’Afrique du Sud. La Jordanie signale qu’elle a l’intention de franchir une étape plus importante sur le plan juridique en soumettant une déclaration d’intervention. Les membres de l’ICGSP travaillent en étroite collaboration avec un certain nombre d’autres pays qui sont en train de faire de même.

« La plainte déposée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice (CIJ) marque un tournant décisif qui met à l’épreuve la volonté mondiale de sauver les lois et les systèmes qui ont été conçus pour sauvegarder non seulement les droits de l’homme, mais aussi l’humanité elle-même » souligne l’avocate Américaine d’origine palestinienne Lamis Deek, cofondatrice de l’Alliance juridique mondiale pour la Palestine et de la Commission PAL sur les crimes de guerre.

Elle ajoute « Le génocide est le crime le plus élevé et aucun n’a été aussi publiquement documenté que le génocide israélien en Palestine. La sincérité de l’engagement des États à l’égard des principes des conventions de Genève et du génocide est désormais soumise à un examen approfondi. » Le moins que les États puissent faire est de soumettre des déclarations, afin de garantir à leur population — et à l’humanité — qu’ils n’ont pas perdu leur sens moral et qu’ils n’ont pas abdiqué leurs obligations en vertu du droit international.

Malgré les preuves évidentes des actes génocidaires commis quotidiennement par les forces israéliennes d’occupation, l’État d’Israël sollicite activement les pays pour qu’ils nient ses atrocités et dénoncent la plainte de l’Afrique du Sud. À l’heure actuelle, les États-Unis, l’un des principaux soutiens de l’État israélien qui a opposé son veto à trois résolutions appelant à un cessez-le-feu au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, sont les seuls à nier qu’Israël commet un génocide.

Edith Ballantyne, ancienne secrétaire générale et présidente internationale de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, met en garde : « J’écris sur la base de mon expérience personnelle de plus de dix décennies, au cours desquelles j’ai traversé deux guerres mondiales et survécu au fascisme, avec la conviction absolue que la base du conflit doit être résolue de manière légale, politique et non violente comme seul moyen de parvenir à une paix permanente dont les peuples du monde ont désespérément besoin et qui est nécessaire à la survie de notre planète ». Elle ajoute : « La guerre génocidaire que le gouvernement israélien mène dans les territoires palestiniens occupés contre le peuple palestinien doit être arrêtée. J’invite tous les citoyens à demander à leurs gouvernements de respecter les principes de la Charte des Nations unies et du droit international, y compris les droits de l’homme et le droit humanitaire. »

La Cour internationale de Justice entendra l’affaire de l’Afrique du Sud contre l’État israélien les 11 et 12 janvier 2024

Les audiences seront diffusées en direct et en différé (VOD), dans les deux langues officielles de la Cour, le français et l’anglais, sur le site Internet de la Cour, ainsi que sur UN Web TV. Des extraits vidéo haute résolution et des photographies réalisées par le Greffe pendant les audiences seront mis à disposition gratuitement et libres de droit pour un usage éditorial (hors usage commercial) sur le site Internet (téléchargement disponible dans la rubrique Multimédia) et le compte X (anciennement Twitter) de la Cour (@CIJ_ICJ).

 

Appel à l’action les 11 et 12 janvier

L’ICSGP appelle les organisations qui soutiennent la lettre à se joindre à des actions de soutien à La Haye pendant l’audience et à organiser des rassemblements locaux et des veillées, y compris des expressions de gratitude et de solidarité aux ambassades d’Afrique du Sud, cette semaine.

De plus, elle invite toutes les organisations et les personnes à participer à une Intifada numérique mondiale sur les media sociaux X (Twitter), Instagram, Facebook, Tiktok et d’autres plateformes. Il faut partager des vidéos, des photos, des images et déclarations et d’autres formes de preuves et de témoignages qui prouvent qu’Israël a commis et continue de commettre le crime de génocide contre la population palestinienne de Gaza.

Pour nous assurer que le hashtag #EndIsraelsGenocide devient virale, nous devons publier en utilisant les mêmes hashtags à la même heure du jour. La campagne durera 2 heures et commencera en même temps que les audiences: Plaidoirie de l’Afrique du Sud: jeudi 11 janvier de 10 h à 12 h. Plaidoirie d’Israël: vendredi 12 janvier: de 10 h à 12 h. (Québec 04 h à 06 h).

Texte de la lettre et signatures

Nous, syndicats, mouvements et organisations signataires de cette lettre, félicitons l’Afrique du Sud d’avoir déposé une requête auprès de la Cour Internationale de Justice (CIJ) contre Israël invoquant la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Nous exhortons aux autres pays à renforcer cette demande énergique en déposant immédiatement des déclarations d’intervention à la CIJ.

De nombreux pays ont condamné fermement à Israël pour ses actes de génocide, ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité contre les Palestinien.nes. Les forces israéliennes d’occupation ont bombardé des hôpitaux, des maisons, des centres de réfugié.es des Nations Unies, des écoles, des temples, des églises et des mosquées, ainsi que des voies d’évacuation, tuant plus de vingt mille Palestinien.nes depuis le 7 octobre 2023. Plus de la moitié des morts sont des femmes et des enfants.

Les dirigeants israéliens ont fait de nombreuses déclarations ouvertement génocidaires, montrant leur intention d’expulser définitivement le peuple palestinien de ses terres ancestrales. L’Afrique du Sud a raison d’affirmer qu’en vertu de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, les actions d’Israël « sont de caractère génocidaire, car elles sont commises avec l’intention requise et spécifique… de détruire les Palestinien.nes à Gaza dans le cadre du groupe racial, national et ethnique palestinien plus large ».

Les États parties à la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide ont l’obligation d’agir pour prévenir le génocide. Une action immédiate est donc nécessaire. La déposition d’une déclaration d’intervention de support au dossier de l’Afrique du Sud contre Israël est un mécanisme direct pour garantir la cessation des actes de génocide et pour établir la responsabilité des auteurs de ce génocide pour la perpétration de ces crimes.

Les meurtres, les blessés et le déplacement forcé de nombreux palestiniens par l’État d’Israël, ainsi que le refus d’accès à l’eau, à la nourriture, aux médicaments et aux carburants sont des actes que répondent aux critères que constituent le crime de génocide. Si la majorité des nations du monde appellent à un cessez-le-feu, mais n’exigent pas que Israël soit poursuivi par la justice, comment serait-il possible de mettre fin à l’extermination ethnique du peuple palestinien ?

En outre, comment serait-il possible de mettre fin à d’autres atrocités aussi vastes que celles qui puissent avoir lieu ailleurs ? C’est pour toutes ces raisons que nous demandons aux gouvernements du monde qu’ils déposent immédiatement des déclarations d’intervention en soutien aux arguments de l’Afrique du Sud contre Israël devant la CIJ pour mettre fin au carnage dans les territoires palestiniens occupés.

À propos de la Coalition internationale pour mettre fin au génocide en Palestine (ICSGP)

Le 30 décembre, des personnes représentant d’un groupe d’organisations, y comprenant entre autres Black Alliance for Peace, l’Internationale progressiste, International Association of Democratic Lawyers, Réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, Ligue internationale des femmes pour la Paix et pour la Liberté (Section É.-U.), CODEPINK, la Coalition internationale Flottille de la liberté à Gaza, Popular Resistance (É.-U.), Veterans for Peace (É.-U.), l’Organisation mondiale contre la guerre, le militarisme et pour la paix (World Beyond War) et le Memorial Center Dr Martin Luther King Jr. (Cuba), nous sommes réunis avec l’urgence de soutenir les initiatives juridiques orientées à mettre fin au génocide perpétré par Israël à Gaza. Pour prendre contact avec la coalition:

  • Adrienne Pine, Popular Resistance, 1-202-652-5601, adrienne@quotha.net
  • Lamis Deek, Palestine Assembly for Liberation, 1-212-226-3999, Deek@DeekDictorAdi.com
  • Genie Silver, WILPF US, 1-610-283-1376, rhsilver@comcast.net