Pourquoi la gauche perd

Anna Caruso. – « Sono passati i bei tempi » (Fini le bon temps), 2016 © Anna Caruso - www.annacaruso.it

Dossier du Monde diplomatique de l’édition de janvier 2022

Pour la gauche européenne, c’est l’hiver. Loin des espoirs suscités par leurs débuts, les nouvelles formations critiques envers la social-démocratie, Podemos en Espagne (lire « Podemos ou l’illusion du neuf ») et Die Linke en Allemagne (lire « En Allemagne, deux lignes pour un même camp »), sont elles aussi affaiblies, tandis qu’en Italie la disparition du Parti communiste, en avril 1991, a laissé le camp progressiste sans boussole (lire « L’étrange disparition du Parti communiste italien »). Incapable d’écouter les aspirations populaires et de tirer profit du mécontentement général (lire « Si les classes populaires étaient écoutées »), la gauche s’enferme souvent dans un discours où le pathos le dispute à la mièvrerie (lire « Le choix des mots »). Elle espère ainsi rassembler grâce à une rhétorique consensuelle des groupes sociaux que dorénavant tout sépare (lire « On aimerait bien, mais on ne peut plus… »).

  • On aimerait bien, mais on ne peut plus…

    Benoît Bréville & Serge Halimi aperçu
    Les erreurs et les reniements de la gauche au pouvoir, en particulier en Europe, expliquent qu’elle n’ait tiré aucun bénéfice du mécontentement général. Mais, au-delà de son bilan de faillite, quelles perspectives (…) 
  • Le choix des mots

    Evelyne Pieiller aperçu
    Après diverses compromissions, théorisées parfois comme un dépassement des clivages, les partis qui s’en réclament cherchent à redonner à la gauche une identité. La dilution dans le pathos de la « lutte des classes  (…) 
  • Dos au mur « Pour la famille politique que je représente, l’explosion sociale de pratiquement toutes les corporations ouvrières et salariales — en CDD [contrat à durée déterminée], en intérim, et ainsi de suite (…) 
  • Podemos ou l’illusion du neuf

    Maëlle Mariette aperçu
    Le camp progressiste semble parfois embourbé dans son jargon, écrasé par ses icônes. Mais « faire neuf » ne suffit pas pour l’emporter. Et se montrer « moins militant » peut conduire à se priver d’un soutien crucial (…) 
  • Révolutionnaire en paroles « Quiconque attend une révolution sociale “pure” ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une révolution. (…) 
  • Proverbiales et décourageantes, les querelles internes des partis reflètent parfois des choix stratégiques cruciaux. C’est le cas en Allemagne de Die Linke (La Gauche) : doit-elle reconquérir sa base populaire (…) 
  • Revendiquant jusqu’à trois millions d’adhérents, le Parti communiste italien fut longtemps la plus puissante formation communiste d’Europe occidentale, celle qui faisait frémir les États-Unis. Il a cessé (…) 
  • Un marché plus efficace « Le social-libéralisme ? C’est le libéralisme sans la brutalité. Je ne suis pas un libéral, dans le sens où la logique du marché devrait tout emporter. En revanche, j’admets dans (…) 
  • Le prix de l’essence, qui mit les « gilets jaunes » dans la rue, n’avait jamais eu les honneurs des revendications des organisations de gauche. Dans les classes populaires, c’est loin d’être le seul thème en (…) 

    Origines sociales et représentation politique

    Cécile Marin aperçu