Pourquoi l’État canadien s’acharne sur le Venezuela

Nino Pagliccia, Venezuela analysis, 18 février 2019

 

Les États-Unis et le Canada semblent être les principaux moteurs, du moins dans l’hémisphère occidental, pour réclamer un coup d’État au Venezuela par tous les moyens possibles. En fait, les États-Unis et le Canada semblent avoir établi une division tactique des tâches contre le Venezuela. Les États-Unis ont recours à des menaces militaires pour saper la volonté populaire des Vénézuéliens, des sanctions financières unilatérales et un blocus afin de paralyser l’économie vénézuélienne et de provoquer des ravages. La tâche du Canada consiste principalement à attirer la volonté politique des gouvernements régionaux de droite par le biais des intentions illégitimes de changement de régime du «Groupe de Lima».

L’alignement de la politique étrangère du Canada sur le Département d’État américain est devenu clair lorsqu’une association entre Ottawa et Washington a été formée le 5 septembre 2017. L’Association a appelé ses deux membres à prendre des «mesures économiques» contre le Venezuela et les proches du gouvernement vénézuélien. Pour mettre en œuvre cette décision, le 22 septembre 2017, le Canada a imposé ses propres sanctions unilatérales au Venezuela, à des responsables vénézuéliens et à d’autres personnes en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales.   Selon l’avocat pénal Christopher Black, les actions de ces deux partenaires douteux, ainsi que de certains autres gouvernements, sont illégales et enfreignent plusieurs lois, chartes et résolutions internationales aux Nations Unies et à l’Organisation des États américains.  

 

Dans un article récent publié dans venezuelananalysis.com, « Le pillage planifié du soutien du coup d’État par le Canada »,  Yves Engler explique en détail «l’intérêt direct» de la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland dans «la cour arrière du Canada». Au moins cinq grandes sociétés canadiennes (Crystallex, Vanessa Ventures, Gold Reserve Inc., Rusoro Mining et Barrick Gold) font pression pour le contrôle de l’extraction d’or au Venezuela depuis la présidence d’Hugo Chavez. Mais il est bien connu que Chavez croyait que toutes les ressources sont la propriété du peuple vénézuélien et il a agi en conséquence de cette conviction en le protégeant contre toute prise de contrôle étrangère.

À défaut de la conquête des mines d’or, les sociétés canadiennes, protégées par le gouvernement canadien, ont transformé leurs revendications en actions en justice. Selon Engler, « En 2016, Rusoro Mining a remporté une revendication d’un milliard de dollars en vertu du traité d’investissement entre le Canada et le Venezuela. La même année, Crystallex a reçu 1,2 milliard de dollars en vertu du traité d’investissement Canada-Venezuela. Les deux sociétés continuent à réclamer des fonds et à obtenir l’argent de Citgo, le détaillant d’essence américain appartenant au gouvernement vénézuélien. » Ce n’est pas un hasard si les actifs de Citgo ont été saisis par les dernières sanctions américaines empêchant le Venezuela de rapatrier ses profits. Le «cadeau» de Washington à Ottawa.

Alfred de Zaya, expert des droits de l’homme et ancien rapporteur indépendant des Nations Unies au Venezuela, qualifie l’agression contre le Venezuela de «campagne de pillage» et de «guerre économique sauvage».

Il est important de comprendre que, le pétrole étant un produit stratégique pour le complexe militaro-industriel dont les États-Unis ont besoin pour imposer le Nouvel Ordre Mondial, l’or est toujours le produit stratégique crucial nécessaire pour maintenir le contrôle financier mondial. Les sanctions économiques ne peuvent être efficaces que pour créer des ravages économiques dans des pays qui ne se soumettent pas à sa volonté tant que les États-Unis conservent le contrôle financier mondial grâce à la domination du dollar américain sur leurs plus grandes réserves d’or.

La guerre commerciale avec les États-Unis a poussé la Chine à réduire sa dépendance à l’égard du dollar américain. La Russie, en revanche, a été particulièrement touchée par les sanctions américaines et vise également à augmenter ses réserves d’or. La Russie et la Chine occupent les cinquième et sixième places des réserves d’or derrière les États-Unis, l’Allemagne, la France et l’Italie.

Fait intéressant, le Canada est l’un des plus importants fournisseurs d’or et il a régulièrement vendu ses réserves presque à l’épuisement. La ​​pensée semble être la suivante: qui a besoin de réserves d’or lorsque votre économie est étroitement liée (réellement dépendante) à un voisin riche en or? Mais beaucoup ont mis en doute la sagesse de ce comportement économique.

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