Srinivas Burra, Economic and Political Weekly (Mumbai), 14 avril 2018:
L’assassinat de civils le 7 avril, lors d’une utilisation présumée d’armes chimiques par le gouvernement syrien, a conduit à une nouvelle vague de frappes militaires par les États-Unis et leurs alliés contre le gouvernement dirigé par Bashar al-Assad. Les conséquences humanitaires de ce conflit sont énormes. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, plus de 5,4 millions de personnes ont fui la Syrie depuis 2011. En outre, 6,1 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays.
Les manifestations initiales contre le gouvernement Assad ont entraîné la formation de groupes armés non étatiques, menant à un conflit armé. Les choses sont devenues plus complexes lorsque la Russie est entrée dans la mêlée pour soutenir le gouvernement syrien et que les États-Unis et leurs alliés sont intervenus pour combattre Daesh.
Alors que l’intervention humanitaire armée n’a aucune justification en vertu du droit international, la légitime défense ou la légitime défense collective sont fondées sur une légalité douteuse. La Russie justifie sa participation, car elle lutte contre les groupes armés non étatiques à la demande du gouvernement syrien. On observe que les diverses parties impliquées dans le au conflit manifestent un mépris total des lois régissant les conflits armés, d’où la catastrophe humanitaire.
Quel peut faire l’ONU ?
L’ONU) devrait commencer par exiger le désengagement de toute participation étrangère sous forme d’intervention et de soutien militaire. Cela doit être fait en impliquant le gouvernement syrien et en respectant la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie.
Une autre réponse urgente requiert de faire face à la crise humanitaire. Il est urgent de faciliter le retour des exilés et des déplacés par des mesures économiques et sociales pour les aider à reconstruire leur vie dans la situation d’après conflit.
L’autre mesure importante consiste à mettre fin aux violations flagrantes qui ont lieu actuellement et donc d’arrêter les sièges, les attaques disproportionnées dans les zones urbaines et le ciblage de civils et de services civils tels que les ambulances, l’approvisionnement en eau et les marchés. En 2016, l’Assemblée générale des Nations Unies a établi le Mécanisme international, impartial et indépendant sur les crimes internationaux en Syrie, mandaté pour collecter et analyser les preuves d’atrocités de masse et de violations des droits de l’homme afin de faciliter les futures procédures pénales internationales.
Tout effort pour apporter la paix a besoin de la participation des personnes touchées. Si l’instauration de la paix nécessite des changements au sein du gouvernement, c’est au peuple syrien qu’il revient de décider.