Recueil préparé par Chantal Ismé, Guillaume Hébert, Alain Saint-Victor et Pierre Beaudet, juin 2020
À propos de l’exil, l’éminent intellectuel palestinien Édward Said écrit : « L’exil est étrangement une réalité qui nous contraint à penser mais en même temps terrible à vivre. C’est le fossé incurable entre un être humain et un lieu natal, entre le soi et son vrai foyer : sa tristesse essentielle ne peut jamais être surmontée ».
Cette pensée résume à peu près le vécu existentiel d’Alain Philoctète pendant ses douze années passées à l’extérieur de son pays. En lui s’est développé doublement ce désir de penser, d’abord la réalité de sa nation, c’est-à-dire avant tout les conditions de son peuple, l’épouvante situation sociale dans laquelle chaque lueur d’espoir se confond à des lumières blafardes de luciole, sitôt disparues. En lui, cette pensée devient contraignante car elle incarne une réflexion sur les raisons de l’exil, sur les raisons de son existence « à l’extérieur », extérieur de sa terre, extérieur de soi, de ses racines, d’une mémoire renouvelée du terroir.
Extrait de la postface Blessures d’exil et luttes d’émancipation d’Alain Saint Victor.
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À la mémoire d'Alain Philoctète