Aujourd’hui marque six mois de génocide – Voix juives indépendantes

Niall Clapham Ricardo de Voix juives indépendantes (VJI), avec Ruba Ghazal deputée de Québec solidaire à l'Assemblée nationale du Québec

Communiqué de Voix juives indépendantes

Pendant six mois, le monde a observé les Palestiniens assassinés, blessés et déplacés en masse par l’occupation israélienne.

Le Canada a aidé et encouragé cette atrocité. Les contrats d’armement entre le Canada et Israël ont circulé librement dans les deux sens : exportation de puissance militaire vers Israël, importation d’armes israéliennes « testées au combat » sur des enfants palestiniens.

Depuis le 7 avril 2024, le Canada a mis en place un gel des nouveaux permis d’armement, mais depuis le 7 octobre, « la valeur totale des nouveaux permis autorisés en deux mois a dépassé le record annuel sur 30 ans de 26 millions de dollars d’exportations militaires canadiennes vers Israël en 2021« .

C’est la complicité sous sa forme la plus vile.

Trois mois après le début de ce génocide, une fillette de six ans est morte coincée dans l’épave de la voiture familiale alors que les chars israéliens se rapprochaient d’elle.

Quatre mois après le début de ce génocide, les habitants de Gaza en étaient réduits à « manger de l’herbe et à boire de l’eau polluée », alors que des milliers et des milliers d’enfants se trouvaient à des stades dangereux de famine.

Cinq mois après le début de ce génocide, les corps des Palestiniens déplacés ont été brutalement écrasés par les chars israéliens. Les patients des hôpitaux ont été sommairement exécutés. Des parents ont perdu leurs enfants. Des enfants ont perdu leurs parents.

Et pourtant, le Canada continue de commercer dans le sang avec l’État israélien.
Nous ne pouvons pas permettre que cela continue. En plus de reconnaître ce génocide et de s’efforcer d’y mettre fin, le Canada doit immédiatement s’assurer qu’il n’est plus responsable d’aucune partie de ce génocide.

Cela ne veut pas dire que nous devons revenir au monde tel qu’il était auparavant. La Palestine-Israël d’avant octobre 2023 était déjà profondément injuste.

Nous devons aller plus loin : nous devons mettre fin à l’apartheid israélien.

Il doit y avoir un nouveau statu quo, dans lequel le peuple juif et notre foi ne sont pas rendus complices du meurtre et de la torture de dizaines de milliers de personnes.
Pessah approche, et avec lui le rappel de nos souffrances passées. En tant que Juifs, nous avons le devoir d’empêcher les autres de souffrir comme nous avons souffert, sous des régimes écrasants de destruction et de mort.

En vertu de ce devoir, nous demandons au Premier ministre Justin Trudeau, à la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly et au gouvernement canadien d’appliquer les mesures provisoires définies par la Cour internationale de justice (CIJ), notamment en veillant à ce que l’armée israélienne ne viole pas les droits des Palestiniens en vertu de la convention sur le génocide. Nous demandons au gouvernement canadien d’imposer un embargo total sur les armes à destination d’Israël.

Si l’on ne met pas fin au commerce des armes avec Israël, il est indéniable que la majorité des habitants de Gaza risquent de mourir dans d’atroces souffrances.

Il est de la responsabilité de tous, y compris des Canadiens, d’empêcher que d’autres habitants de Gaza ne meurent. En tant que Juifs, nous avons crié « n’oubliez jamais ». C’est pourquoi, liés par notre devoir envers nos ancêtres et nos familles, nous devons mettre en œuvre la logique morale du « plus jamais ça ».

Le 7 avril 2024